16-Au nom de la raison

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-25 Mars 2059-

Trois heures de sommeil raffermirent mes cernes. Certes, elle sont encore bien creusées mais moins qu'escompté. Je me traine jusqu'à la salle commune, les épaules lourdes, trainant des pieds et mon teint grisâtre.

Tous sont occupés à regarder les mots qui passent sur l'écran. Voici, notre mission. Je sourie face à cette bêtise et lève les yeux au ciel.

- Pourquoi souries-tu ?

Une main s'abat sur mon bras et me l'arrache vers l'arrière. Je fais demi-tour pour me retrouver à quelques centimètres de la dernière personne que j'aurai souhaité voir. Caleb est si près que je sens son allène.

- Lâche-moi ! Je n'ai pas le droit ? Faut-il que je demande l'autorisation ?

Mes yeux le mitrailles de balles imaginaire. Je visualise parfaitement sur corps troué de toute part qui s'effondre avec lourdeur sur le sol, sa main qui se détache au fur et à mesure que son dernier souffle arrive.

Un nuages d'onde électrique crépite autour de nous. Il n'attend qu'une étincelle pour prendre feu.

- Tu étais au courant ?

Je reste muette.

- Sale taupe !

- Parce que c'est moi maintenant ? Tu as des arguments j'espère ou des preuves ?

Ses cheveux parte en bouclette noir qui lui tombe sur son visage. Il est le cliché type de l'agresseur, coteau, prétentieux, trop sûr de lui ...  J'ai beau me sentir toute petite face à lui, cela ne m'empêche pas de lui tenir tête. Il me donne envie de vomir.

- Je le sais c'est tout. Cette annonce n'a pas l'air de t'étonner et je te rappelle que hier tu étais aux abonnés absents.

- Je n'étais pas la seule.

- Tu parles de Thomas.

Il souffle en cachant un rire jaune.

- Depuis qu'on est ici, il se cache. C'est une mauviette comment veux-tu qu'il travaille avec eux ? Il ne sait même pas nous parler dix minutes d'affilés.

Sa mains resserre son emprise. Mon visage se tord d'une douleur muette.

- Au fond, tu n'es qu'une petite fille apeurée sans toit, sans maison ou tu es tout le contraire, une princesse, matérialiste et possessive. Mais une chose est sûr, tu es terrifiée, Alix.

La prononciation de mon nom sonne comme une accusation qu'il appuie le plus fermement possible.

- Lâche-moi, répétai-je la voix tremblante.

J'avale difficilement. J'essaye de me retirer de son emprise mais en vain. Il n'y a plus que lui et moi, les autres sont bien trop occupés à faire profil-bas ou encore à nous observer.

- Tout s'éclaire ! Tu es la dernière. La seule a ne pas lâcher prise car tu es leur. Avoue c'est toi qui les informes.

Son accusation ne tient pas la route. Si j'étais de leur côté, je ne m'entêterai pas à chercher une porte de sortie.

- La ferme Caleb. Depuis tout à l'heure elle te dit qu'elle n'a rien fait.

- Je ne crois pas t'avoir parler, l'intello.

Merci, Simon mais ce n'est pas assez. Lui même, pour éviter toutes représailles, détourne son regard du sien. 

- Si je te dis que je n'y suis pour rien.

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