23-Ne l'oublie pas

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-28 Mars 2059-

- N'ai-je pas le droit d'aller ou je veux ?, s'exprime Thomas d'une voix clair et suave.

Son sourcil droit s'arque en me faisant scier intérieurement. Le pointe de sarcasme dans sa voix me laisse dubitative face à son sérieux prédominant. Ses yeux laissent apparaitre une joie et une bonne humeur qui n'a jamais égayé son visage. Il a l'air si heureux, si plein d'espoir qui me fait penser à un enfant le soir de Noël.

- Disons que depuis que je suis là, si ma mémoire est bonne, la dernière fois remonte à ton arrivée.

J'avance d'un pas avant qu'il ne m'arrête en prenant dans sa main mon avant bras. Sa chaleur se répand de haut en bas de ce dernier. Ce confort détend le mes muscles tendus par le stress.

- Que pars-tu faire ? 

A vrai dire, je n'ai pas vraiment d'idée en tête. Il y en a bien trop qui se bouscule : m'entrainer au tir, me préparer au maximum pour demain ... Tout tourne autour de mon évasion. Je ne sais pas sur quoi me fixer. 

- Où le vent m'emmènera. 

- Attends ! Tu serais partante pour t'entrainer avec moi ?

- Le soleil ne s'est pourtant pas couché à l'horizon.

- Un peu de changement n'a jamais fait de mal.

Si, a moi, en l'occurrence, je sens mon ventre se tordre à chaque nouvelles issues qu'imagine mon subconscient. Adepte d'une routine journalière, le moindre changement provoque en moi un tourbillon de stress. Je deviens, alors, une boule d'appréhension pur n'attendant que le bon moment pour exploser.

Thomas a beau confier son envie de changement, j'en reste quand même septique. A-t-il lu dans mes pensées ? Peux probable, voir impossible. Coïncidence ? Là aussi, la probabilité est ... Modéré. Je ne peux m'empêcher de le voir comme une menace. A quelques heure, de l'heure H tous le monde est vu comme le parfait suspect. Si il s'avère que Caleb a raison au sujet de la taupe alors elle pourrait être la seule personne en mesure de m'arrêter. Comment ? Grâce au  micro entreposer un peu partout. Oui, je sais Nick m'a assurer qu'il n'y en avait pas dans la salle mais il pouvait tout aussi bien me mentir. Je me jetterai alors dans la gueule du loup et serais accusée de fuite -ce qui n'est pas tout à fait faux, voir pas du tout-.

- Pourquoi pas, acceptai-je.

Personne ne prend l'initiative de lancer une conversation, la gêne a pris domicile entre nous et je n'ai pas l'impression qu'elle veille partir de ci tôt.

Dissocier l'un de l'autre, nous pratiquons nos activités séparément. Thomas se tourne vers le tapis de course tandis que je me décide -avouez ce n'était pas prévisible- pour le pistolet. Chaque tir est meilleur que le précédent mais pas encore assez précis.

Au fur et à mesure du temps qui passe, les autres migrent, tantôt cette pièce, tantôt sa voisine. 

Au bout de la cinquantième balle et de la unième pause, un filet d'air sort d'entre mes lèvres. Je ne comprends toujours pas comment je fais pour ne pas, tenait vous bien en visant, toucher le centre de la cible. Ce n'est que lorsque mes yeux dérivent qu'il se fait percer d'une balle en plastique orange.

Je me remémore les paroles de Simon, ses conseils et me prépare à une nouvelle offensive. Le chargeur plein, je ferme un œil et enlève la sécurité. Je fais succéder les balles qui se logent de part et d'autre de la cible, une touche sa cible en son centre. Malheureusement, pour la dernière, elle rebondie sur le mur et ricoche pour finir sa course dans ma jambe.

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