9-Réveil à deux issues

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-22 Mars 2059-

J'émerge d'un sommeil qui éveille un millier de questions en moi. Je suis dans le même état que lors de mon départ. A même le sol, une serviette pour seul vêtement, je me relève et pars enfiler un haut blanc. Que vient-il de se passer ? Est-ce-que je rêve encore ? J'envoie un bol d'eau sur ma figure pour me réveiller. La baignoire a retrouvé sa blancheur d'antan, la dernière preuve restante de ces cauchemars est la serviette devenue grisâtre. 

Les événements arrivent par flashs consécutifs qui ne font que m'embrouiller. Je me souviens de tout ce qui m'est arrivée, or, tout est dans le désordre. La végétation luxuriante, la bombe, le pistolet, Thomas ... Je bloque un moment sur ce nom. Pourquoi m'apparaît-il alors qu'il n'était pas dans mes cauchemars ? A mi-vois, je prononce son nom dans le but de me rafraîchir la mémoire. Quand est-ce-que je l'ai vu pour la dernière fois ? 

Je reviens sur mes pas et découvre la chambre vide. Mon cœur s'accélère sous l'effet de panique. Et si les autres avaient disparue ? Et si je me retrouvais seule ? 

Il faut que je le vérifie par moi même. Je débouche dans un couloir sombre -la nuit doit être tombée- alourdit par le poids du silence. Je m'attends à tout moment à voir débouler quelqu'un. Il n'y a aucun chat jusqu'à mon arrivée à la salle principale. 

A peine deux pas me suffirent pour découvrir les corps de mes camarades. Tous sont étendus sur le sol et une drôle d'odeur les entour. 

Je m'approche du corps le plus près, celui d'Héliane, et la secoue. Inerte, elle se laisse porter légèrement à droite puis à gauche. Ils sont tous parfaitement endormis comme je l'ai, sans doute, été. Je déteste me retrouver aussi impuissante. 

A les voir tous endormis, je tiens pur unique et seul responsable le liquide noir. Moi, je l'ai bu mais eux ... Mes yeux détaillent chaque recoins en hauteur. Je suis certaine, qu'ils l'ont respiré. 

Cette histoire confirme les dits de Thomas. Nous sommes observés, écoutés au quotidien, enfermés d'un un bunker du Quartier Scientifique dans le but de leur servir de cobaye. Nous adolescents enlevés et présumés morts. Pourquoi nous ? Suis-je ici de la faute de mon père ? 

"Non, n'y pense même pas, me répétai-je à moi même. Papa n'a rien à voir avec ça. Il travaillait au 1 dans le but d'améliorer nos conditions de vie."

Je secoue ma tête pour envoyer balader cette idée. Je me suis promise de ne plus penser à papa, il faut que je m'y tienne. Ce qui est passé reste là où il doit être : enterré. Loin des yeux, loin du cœur, comme on dit. 

Je retourne dans le couloir. Je nourrie l'espoir qu'une port -ou toutes se serait encore mieux- se soit ouverte. 

Effectivement, quelques changements ont eu lieu. Au-dessus de deux portes est apparue deux petits cadrants de reconnaissance digitale qui clignotent rouge.

Une poussée d'adrénaline m'envahit. Imaginez une seconde que derrière cette porte se cache mon billet de sorti. Je pose ma main sur la plaque de reconnaissance digital qui affiche mon nom et s'ouvre. Au travers de mon tee-shirt, je perçois chacun des battements de mon cœur.  

A ma grande déception, je découvre une vaste salle aussi grande que celle qui nous sert de salon. Elle est remplie d'une multitude d'objet tous aussi effrayants les uns que les autres. On se croirai enfermé dans une base de militaire ou des services secrets français. Les murs, toujours aussi blanc, soit dit en passant, sont recouverts d'armes en tout genre : armes à feu, de poings, arcs et bien d'autres. Ils sont tous rangés dans de grandes armoires noires. Dans un coin trône des cibles qui n'attendent que d'être perforé et, dans un autre, sont entreposés des vélos, tapis de course, etc. Que peuvent-ils avoir en tête ? 

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