67-Jugement

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-17 Novembre 2060-

J'ai toujours entendu, dans les films, que les meurtriers revenaient sur leur scène de crime. Je dois inconsciemment en faire partie . 

Cela fait trois jours que le Gouverneur est tombé. Depuis, personne n'a encore franchit le seuil du bâtiment. Personne sauf moi, par respect je me dois de le faire. Les rideaux baissés pour éviter que la lumière ne rentre, je suis obligée de me déplacer à l'aide d'une lampe torche défectueuse la moitié du temps. Je tape dessus par moment pour la stabiliser, tandis que, je maintient un tissu autour de mon visage. 

Aucun corps n'a été déplacé et ils commencent à sentir sacrément mauvais. Ils ont beau tout faire pour reculer le processus de décomposition, l'inévitable arrive. J'entre dans la cafétéria et tire les rideaux d'un coup sec. La lumière s'engouffre comme un tsunami dans la pièce.

En m'approchant du corps, mes pieds se collent au sol jonché de sang séché. Je fouille tous les tiroirs à la recherche d'une nappe ou quoi que ce soit qui pourrait me permettre de couvrir Caleb. J'en trouve finalement une, trop petite. 

Au moment de déposer le morceau de tissu une lourde odeur de pourrie se dégage de la carcasse. Certes, je ne porte pas Caleb dans mon cœur mais cela ne m'évite pas de lui donner une sépulture descente. Pas besoin d'une stèle ou d'un morceau de bois pour marquer son emplacement. Personne ne le pleurera. Un peu de terre pour le cacher suffit. 

Je me penche et le tire dans les escaliers. Je n'aurais jamais pensé qu'il soit aussi lourd. Je le traine à m'en casser le dos pendant deux bonne heures jusqu'à l'orée de la forêt, au delà du voile. La pelle laissée au préalable creuse un trou assez grand pour le faire rentrer mais sa profondeur ne l'est pas assez.

Sous le soleil toujours aussi éclatant, je dégouline de sueur. Les oiseaux chantent et l'un d'eux se pose sur le tas de terre, son cou vert canard se détache de sa queue qui s'évase comme celle des pans.

- Besoin d'aide ?, me propose gentiment Sidney

Je sursaute, moi qui pensait être tranquille. 

- Non c'est bon, j'ai fini.

Je me redresse et admire mon œuvre en m'essuyant le front. 

- Avant de partir, je tiens à te proposer quelque chose.

- Tu pars ?

- Il faut bien que je rejoigne ma famille, ma vie est là-bas à présent.

- Je t'écoute. Tu comptes partir dans la journée ? 

J'ai une petite pointe au cœur à la voir partir. Je me suis habituée à sa présence et à ces longues soirée de discussion avec Lindsey pour rattraper le temps passé. Je les ai écouté à quelques reprises. Elles n'ont fait que parler d'un monde que je connaissais déjà. Je suis encore plus attrister de voir tout ce que j'ai raté. J'aurai pût profiter de mes parents autant qu'elle a pût. Si l'on pouvait assembler nos deux vie, Lindsey et moi, elles ne feraient qu'une. 

- Non, je veux voir le procès ce soir.

Le silence chantonne des airs mélodieux.

- J'ai appris à me servir de mes yeux et de ça, dit-elle en montrant la marque dans son cou, j'ai réussit à lire en toi. Tu est brisée mais tu te reconstruis et je trouve ça incroyable. Tu t'es battue pour un monde que tu as perdu, tu as recommencé et cette fois ça a été la bonne. Je doute que Nytron soit fait pour toi, je t'offre donc une place avec moi, si tu le veux bien.

Je secoue la tête. 

- Tu les considère comme ta famille ?, demandé-je en attendant son approbation que j'obtiens. Ils ne sont pas la mienne. Je ne l'ai connais pas et je n'en ressens pas le besoin. J'ai trouvé quelqu'un ici qui vaille la peine que je reste. 

Expansion [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant