44-Retour à la maison

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-7 Novembre 2060-

- Tu es certaine de vouloir le faire ? 

Au travers de ce voile, la nature se meut d'une étrange façon, elle se déforme et se reforme indéfiniment.  

- Oui.

Je suis reconnaissante qu'elle n'en ai pas averti Thomas, le connaissant il aurait insisté pour me suivre, or, il n'aurait été qu'un caillou dans ma chaussure.

Je resserre les bretelles du sac contre mon dos pour lui montré que le temps est venu de nous dire au revoir. Son regard se baisse sur sa main refermée.

- Tiens, s'exclame-t-elle

Elle me tend un pendentif en argent en force de conne. A ce dernier s'ajoute un film trouble en arabesque. L'objet est à la fois féminin et majestueux. 

- Hier, quand Thomas l'a vu, il voulait te le donner.

Je reste un instant plongé dans sa beauté mais le signal sur la montre de Lindsey me sort de ma rêverie.

- Il est temps.

Ma jumelle presse le bouton de son bijoux et déploie un disque en métal, plié en quart, et le place face contre terre. Le choc progressif entre le voile et le cercle noir fait grésiller le fil transparent.   

- Tu as dix secondes pour passer le portail à mon signale. Une fois passé, tu cours et ne t'arrête pas avant un bon kilomètre. Si tu vois un drone, cache-toi. 

Ses instructions sont claires et rapide. Elle prends ma main dans la sienne et la serre. 

- Reste en vie. 

Ses vêtements marrons et son visage me manqueront mais ce monde n'est pas fait pour moi. Une dernier regard m'avertit que le moment est venu. Je m'engage en courant le plus loin possible de cette barrière. Au bout de dix mètres, je me stop et regarde derrière moi. Lindsey a disparue. 

Je continue ma course jusqu'à une distance que je juge bien assez loin de cette ville. Partir loin de cette navette était chose aisé mais la retrouve ne l'est pas d'autant plus. Je m'arrête à plusieurs reprise, certes essoufflée, mais à l'affut d'un bruit pouvant m'indiquer la présence ce cette capsule de métal.

Encore une fois, ma tête de linotte me fait défaut. Je suis partie avec l'idée de tuer Caleb mais comment le faire avec pour seule arme un couteau qui est censé m'aider à me nourrir ? Je ne suis pas une tueuse expérimenté pour me risquer à un corps à corps avec Caleb. Son entrainement a été intensif et plus long que le mien. Je dois donc tourner la situation a mon avantage.

Il me faut un arc, j'accours donc vers l'un d'eux et sectionne une branche rigide et y attache une liane retrouvée plus tôt. L'axe principale étant fini, il ne me reste plus qu'à créer les armes adéquates.

L'après-midi pointe son nez alors que le mien est encore plongé dans dans mes flèches. Les tailler fatigue mais il me manque encore des plumes, sans ça, elles ne seront jamais stable. 

Un bruit lourd et volatile se pose à quelque pas de moi. La chance est avec moi. Un gros oiseau se pose et ne semble pas me remarquer. Je m'empare de mon couteau et réfléchit à la meilleur façon de procéder. Une chance, c'est tout ce que j'ai. J'inspire, expire, me positionne, vise et tire. Je l'entaille juste assez pour quelle ne s'envole pas. Mince. Je m'approche tremblante. Il faut que je le fasse, je dois juste penser à autre chose. Je reprends le projectile tombé au sol et me laisse tomber sur l'animal qui pousse un gris de terreur. Je sens le liquide rouge chauffer ma peau, je lâche tout et par vomir, nauséeuse.

Expansion [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant