-12 Avril 2059-
Tout le long de ma course, l'impression que les minutes deviennent des heures est de plus en plus présente. Cela fait quatre jours que je suis seule, perdue, dans une forêt sombre et dangereuse. Quelques fois, je m'en éloigne pour rejoindre un sentier plus sûr. Je ne me nourrie essentiellement que de ce qui pousse dans ces bois. Baies, fruits, certes, ils ne sont ni très gros, ni très beau et leur goût de pourrie me donne envie de vomir mais ils sont ma seule source de nutrition.
Les soldats déambulent un peu partout dans les secteur, allant même jusqu'à s'enfoncer dans la forêt. Je les évite de justesse mais je sais que je ne pourrai pas continuer ma cavale en solitaire trop longtemps.
Depuis mon départ du Hangar, je n'ai pas arrêté ma course. Je cours mais où ? Ma mémoire reste défaillante quant à l'endroit que j'essaye de rallier.
Au départ de ma course, je m'étais engouffrée dans une forêt mis à feu par les violents orages. Ils ne s'étaient arrêtés qu'aux petits matin, remplacer par un soleil timide. Puis, kilomètres après kilomètre le paysage c'est quelque peu modifier. La végétation affaiblie par le temps avait perdu de sa vigueur et s'affalait sur le sol en grappillant les centimètres qui la séparaient d'un bout de soleil. Plus je m'enfonce et plus j'ai l'impression de me faire manger par ces branches vertes foncé et ces troncs secs.
Et ne parlons pas des insectes ou bestioles qui y profilent. Un cerf par si par là et des moustiques partout. Je passe mon temps à me gratter les bras pour apaiser la démangeaison.
Le vent sifflant dans mes oreilles couvrait le silence des bois et le mélanges de cris et de balles.
- Les mains sur la tête, je dis !
- A genoux !
- Non !
Pan ...
Pan ...
Pan ...
Je ne cesse de me remémorer ses paroles. Les gardes criaient pour se faire entendre et les résistants le faisaient en voyant leur amis se faire massacrer.
Qu'est-ce-que j'ai fait ?
Mon cœur n'en peut plus et me supplie de m'arrêter. Mes poumons ont du mal à reprendre leur souffle ce qui me laisse présager une crise d'asthme, ce qui ne m'étais jamais arrivée. Je m'adosse au tronc d'un arbre qui grince sous mon appuie. Je tends l'oreille pour m'assurer qu'il n'y est pas une quelconque présence.
Rien.
Plus loin, dans les confins du secteur 6, je pense entendre des sirènes et le bruit d'hélicoptères suivit de près par des drones. Ils savent qu'ils ne m'ont pas eu et que je suis là, quelque part au beau milieu de cette étendue.
Je puise dans les dernières force qu'il me reste, je veux absolument trouver un endroit dans lequel me poser pour pouvoir examiner ma blessure au bras qui ne va pas en s'arrangeant. La course poursuite au travers des arbres et de leurs branches n'ont fait que m'entailler finement la peau. La blessures m'élance toujours un peu mais avec le temps, la douleur devient supportable. Mes bras à nu sont tachetés de goutes de sang noires sèches, je ressemble à une coccinelle.
Aujourd'hui le soleil est devenu du plomb. Heureusement, la végétation m'offre un abri mais les rayon arrive à percer. Je transpire à grosses gouttes dans mon débardeur blancs souillé et mon jean militaire. Mes boots emprisonnent mes pieds gonflés et couvert d'ampoules. A chaque pauses bien méritées comme celle-ci, il m'est presque impossible de reprendre.
Deux cents mètre plus loin, je constate la présence d'une maisonnette en brique rouge. Son toit, endommagé par la vie, s'affaisse sur lui même. La surprise me gagne en même temps que tout espoir s'échappe. J'avance vers lui m'accrochant d'arbres en arbres pour ne pas m'effondre. Mon corps ne m'a jamais autant servis que durant ces dernières semaines.
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Expansion [TERMINEE]
Ciencia FicciónNotre monde est bien loin du votre. Les rires se sont éteins en même temps que tout espoir. Je suis morte ce jour là, mais dans quel but ? Revenir plus forte ou plus détruite ? L'Expansion nous guette tous à la recherche de la parfaite sourie. Sere...