18-Amour face à Innocence

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- 26 Mars 2059-

- Je n'ai pas connu mon père comme toi tu as connu le tien. Il n'a été qu'une ombre. Papa travaillait pour le gouvernement, au sein du Quartier Scientifique, où il a ouvré à la création de toutes sortes de choses qui me sont étrangères. Ma mère et moi savons juste qu'il passait tout son temps au gouvernement. Au plus loin que je m'en souvienne, mon dernier et premier souvenir de lui remonte à mes douze ans. Une année teintée de rouge et de décisions charnières. Ma mère m'a juste raconté que pendant des années, il a servit la cause de la science avant de partir, pour diverses raisons. Il était un Exilé. Et un beau jour, on l'a tué. Assassinat ? Suicide ? Règlement de compte ? Nous n'en savons rien. Il est mort et aujourd'hui, je peu enfin mettre un nom sur des fantômes. Ces balles qui ont tachetées la chemise crasseuse de mon père viennent d'ici. Ils l'ont tué !

Je laisse échapper ma plainte qui vide mes poumons de tout leur airs. Sous moi, le sol et le monde entier s'effrite pour devenir poussière. La seule chose dont je suis certaine, à propos de mon père, c'est mon admiration. Malgré, sa présence limitée, il est mon père et rien au monde pourra remplacer le trou qu'il a fait naitre dans mon cœur.

Je me laisse un moment pour fermer les yeux et m'imaginer loin, très loin, au delà des limites de l'imagination. Je m'imagine un instant un siècle en arrière, pendant les Trente Glorieuses, ou sur une autre planète. Sous mes pieds, un monde nouveau, un idylle, où règne bonté et entraide, il n'y aurait aucun morts, aucune violence, il ne resterait qu'un respect mutuel.

- Et tu ne te rappelles de rien d'autre ?

La voix insistante de Thomas me sort de ma rêverie.

- Ma mère évite le sujet et j'en fait de même. On a longtemps dit que sa mort été dû à l'émergence d'une révolte.

- Comment ça ?

- Il paraîtrait qu'il aurait travaillé avec un groupe d'extrémiste qui l'ont liquidé. Mais je sais pertinemment que c'est faux. 

- Et comment peux-tu en être si sûre ?

Je réponds intérieurement à sa question : l'Implosion.

- Ça fait beaucoup de comment.

Je sourie faiblement en rangeant la lettre dans son enveloppe.

- Je compte sur toi pour n'en parler à personne.

Je capte un peu plus tard la stupidité de mes propos, bien sûr qu'il ne le fera pas, associable comme il est, je le vois mal raconter mon histoire à qui que ce soit.

Mon sommeil est une fois de plus dicté par ce qu'on nomme le Before et l'After

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Mon sommeil est une fois de plus dicté par ce qu'on nomme le Before et l'After. Mon paysage d'ombre.

Aletante, mes yeux s'ouvrent et découvre le ciel artificiellement étoilé par de petites lumières bleues phosforessantes. J'impire une bouffé d'air frais pour me remettre d'applon. L'odeur âcre d'un nuage de fumée me fait tousser. Elle me prend les poumons en me les comprimant. Je touse pour les vider de ce nuage noir qui perse au bas de la porte.

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