-1er Avril 2059-
Progressivement, mes yeux s'ouvrent sur un cul de sac à l'odeur nauséabonde. J'essaie de me redresser mais mon dos endolorie ne fait qu'amplifier la violence des chocs subits. Je me demande si mon corps arrivera à subir ce contre coup.
Je ne sais pas combien de temps je me suis assoupie, une heure ? Une matinée ? Une journée ? Ou plus ... Mais je me si loin et à la fois-ci près de moi
- Ça va ?, me demande une voix féminine.
J'ai mal à la tête et le bruit que fait la porte de la grande poubelle en se refermant, sur elle-même, ne fait qu'en rajouter. Mes lèvres reste fermée et je m'appuie un peu plus sur le petit conteneur, incapable de bouger toute seule. J'inspire longuement pour savourer toute ces nouvelles odeurs. Certes, elles ne sont pas fameuses mais elles m'avaient manqué. Cette légère senteur de pourriture et de moisissure réveille mes sens et ma bonne humeur. Mon cœur retrouve un peu de force à l'idée de me savoir près, très près, de chez moi.
Mon monde n'avait manqué.
- Sa fait combien de temps que je suis là ?
Mes yeux se perdent dans le vert de ses yeux qui est inondé par la cascade noir de geai de ses cheveux. Je me permets un instant de la détailler de la tête au pied, un teint pâle, des vêtements encore potables et des courbes dissimulé sous sa chemine trop grande.
- Un ou deux jours. Je t'ai vu hier mais je n'ai pas voulu te réveiller, en plus, tu as l'air mal en point. Tu as besoin d'aide ?
Ses paroles dubitativement me rappellent alors la méfiance que nous avons les uns envers les autres. Je réalise peu à peu le temps passé couchée à même le sol. Ma tête n'est pas la seule, mon ventre aussi, il se tord et grouille. Je plaque ma main dessus pour étouffer le son mais il est plus fort que ce à quoi je m'attendais.
De toute façon, j'ai besoin de son aide si je veux rejoindre le secteur 6, sans eau, ni nourriture, je ne parviendrais pas à me lever.
- Je veux bien, merci.
Je prends la main tremblante qu'elle me tend et me redresse avec plus ou moins de difficultés en me retenant sur elle. Je n'ai presque plus de force et mon long sommeil n'a rien arrangé à tout ça, je me retrouve seule, blessée et pourchassée. La fille me traine sur deux mètres jusqu'à une porte qui donne sur un bar-restaurant. Elle ne s'attarde pas à m'assoir sur une chaise et passe à l'étape supérieur : les escaliers. Les premières sont faciles face aux suivantes. En plus d'être haute et raide, ma fatigue n'arrange rien. Je ratte deux trois chutes qui m'auraient tout de site reconduit à la case départ.
Je m'assois lourdement sur le lit attendant son retour qui n'est pas long. Dans ses mains, elle me donne plusieurs médicaments et un verre d'eau que j'avale d'une traite. Mon esprits tique sur les médicaments, il est extrêmement rare d'en posséder de ce coté-ci du Mur. Je les refuse d'un geste de la main.
- Garde les, ça va allez.
Sa tête désapprouve et avant que je ne puisse tenter quoi que ce soit, elle me les fourre dans la main.
- Tu en as plus besoin que moi. Ne t'inquiète pas.
Je n'ai plus assez de force pour la contredire, j'avale alors d'une traite les gélules. Un boule de culpabilité se serre dans mon ventre.
- Je reviens, je vais te chercher à manger, m'indique-t-elle avec son doigt à titre d'information.
J'hoche du chef, la gorge encore trop sèche pour parler convenablement. Elle m'abandonne quelques minutes et descend l'escalier en bois, renforcé à de parts et d'autres, qui grince sous son poids.
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Expansion [TERMINEE]
Fiksi IlmiahNotre monde est bien loin du votre. Les rires se sont éteins en même temps que tout espoir. Je suis morte ce jour là, mais dans quel but ? Revenir plus forte ou plus détruite ? L'Expansion nous guette tous à la recherche de la parfaite sourie. Sere...