Enfance brisée

Chapitre 1

Le rêve partagé par de nombreuses femmes, celui de donner la vie, me demeure inatteignable. 

Mon aspiration à cette réalité est une douce mélodie, mais une mélodie qui résonne dans le silence. 

La vie, telle une marâtre impitoyable, ne m'a jamais fait de cadeaux ,elle m'a plutôt jetée dans une danse chaotique d'incertitudes.

Dès mon entrée dans ce monde, le sort s'est attaché à moi avec une cruauté implacable. 

Les habitudes destructrices de ma génitrice, celles de l'alcool, de la cigarette et des drogues sous toutes leurs formes, ont hâté mon arrivée précipitée. 

Ma naissance n'a été qu'un prélude à une existence instable et tumultueuse.

Permettez-moi de vous esquisser mon portrait : Cloé Bertin, vingt-trois ans au compteur, fière Marseillaise. 

Une existence façonnée par les étoiles du destin, et pas nécessairement sous leur meilleure conjonction.

Il y a peu, alors que je fouinais dans les trésors poussiéreux que ma grand-mère Chantal avait amassés dans le grenier, je suis tombée sur un vieux album photo de ma tendre enfance. 

Ces clichés renfermaient des moments figés à la maternité. 

Si je pouvais faire abstraction du côté charmant des nouveau-nés, je ressemblais davantage à un petit rat écorché. 

Mon apparence était loin de susciter l'admiration.

En observant ces instantanés, mon passé est ressurgi, me heurtant comme une vague déferlante. 

Laissez-moi vous conter ce parcours empreint de vicissitudes.

Les quatre premières années de ma vie ont été une succession tourbillonnante de résidences éphémères. 

Ma mère, ballotée par son instabilité, cherchait en permanence à échapper à mon père. 

Bien qu'il tentât de la délivrer de ses chaînes d'alcool et de toxicomanie, il était clair que son combat était désespéré. 

Mon bien-être passait au second plan, relégué derrière les vices de ma mère.

Pendant cette période, mes jours étaient une épopée de maisons en maisons. 

Les beuverie a l'exces de ma mere et ses amis etait mon quotidien . 

Chaque nuit, les cris et ses pleurs me berçaient, une mélodie désolante. 

La vie s'articulait autour de cette danse destructrice.

Un jour, lors d'une de ces nuits d'excès, elle croisa le chemin de Jessie, un voleur renommé, esclave de ses propres démons. 

En quelques battements de cœur, ils emménagèrent ensemble. 

Pour moi, ce changement ne fit qu'empirer l'enfer que je vivais. 

L'homme, âgé de la trentaine, était un concentré de méchanceté et de malveillance. 

Les journées se transformèrent en un enchevêtrement d'horreurs inimaginables, et les nuits furent teintées de cauchemars éveillés.

Les souvenirs de ces années tourmentées, imprégnées par l'ombre du malheur, s'efforcent de m'étouffer. 

Les cicatrices laissées par cette époque d'obscurité persistent, formant le filigrane de mon être.