Chapitre 7

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Trois heures plus tard, j'avais partagé l'histoire douloureuse de ma vie et discerné une lueur d'empathie dans les yeux de mon interlocutrice. 

Doucement, elle suggéra une collation, à laquelle j'acquiesçai, mon estomac criant famine.

Elle quitta la pièce, me laissant seule avec mes sombres pensées. 

Soudain, un bruit dans le couloir attira mon attention. 

Poussée par la curiosité, j'entrebâillai la porte pour découvrir la source du tumulte. 

Et là, je fus face à face avec l'homme, le monstre qui avait anéanti ma vie à jamais.

Son regard noir me transperça, la peur m'envahissant de nouveau. 

La psychologue, venant avec nos collations, capta cette terreur peinte sur mon visage. 

D'un pas rapide, elle vint à moi, saisit ma main et m'entraîna dans son bureau.Tétanisée, je restai debout, incapable de prononcer un mot, tandis que cet homme glacé mon sang. 

Oubliant son rôle de psychologue, elle prit ma main, m'invitant à m'asseoir cette fois sur un canapé, prenant place à mes côtés.

Sa voix devint douce et réconfortante alors qu'elle me parla.

 "À présent, il ne pourra plus te faire de mal," me dit-elle. 

Mais mes inquiétudes pour ma mère, Elodie, persistaient.

"Y a-t-il autre chose qui te tourmente, Cloé ?" murmura-t-elle doucement. 

Baisant la tête, je lui avouai mes préoccupations pour ma mère.

Elle me rassura en proposant de faire appel à un collègue pour obtenir des nouvelles de l'hôpital. 

J'acquiesçai.

Peu après, un collègue entra et parla en privé avec la psychologue. 

À son retour, elle s'assit près de moi, son expression révélant qu'elle avait des nouvelles à m'annoncer.

"Cloé, mon collègue a appelé l'hôpital de la Timone, et les nouvelles concernant ta mère ne sont pas bonnes," commença-t-elle. 

Ma voix se serra alors que je redoutais sa réponse.

"Elle n'est pas encore décédée, mais elle est dans un état critique". 

Les médecins font leur possible, mais ses jours pourraient être comptés.

Le choc m'envahit, mais étrangement, aucune émotion ne surgit. 

Ma mère avait toujours ignoré ma souffrance, préoccupée uniquement par ses propres démons. 

L'idée qu'elle puisse ne plus être là ne me touchait guère.

La psychologue continua, partageant une autre nouvelle, cette fois-ci plus positive. 

Ma grand-mère maternelle, celle qui avait alerté les autorités sur ma situation, était présente et souhaitait me prendre avec elle pour éviter mon placement en foyer.

Bien que je ne la connaisse pas, j'étais infiniment reconnaissante de son intervention, de m'avoir sauvé d'une certaine manière.

Enfance briséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant