En approchant de la grande maison, une agréable surprise me submergea.
Le jardin, qui s'étendait jusqu'à la mer, était un véritable paradis exotique.
Des fleurs aux couleurs vibrantes et aux senteurs enivrantes bordaient les allées, tandis que les arbres fruitiers formaient des recoins ombragés propices à la rêverie.
Une mare ornée de nénuphars ajoutait une touche de poésie à l'ensemble.
Le spectacle qui s'offrait à moi semblait tout droit sorti d'un rêve.
L'intérieur de la demeure ne fit que confirmer cet enchantement.
À peine franchis-je la porte que mon étonnement me figea.
La modernité du mobilier et les murs d'un blanc immaculé reflétaient les rayons du soleil à travers les grandes baies vitrées.
L'harmonie de l'intérieur avec la splendeur du jardin créait une sensation de continuité et de sérénité.
Ma grand-mère me proposa gentiment de manger et de boire, mais je déclinai poliment, épuisée par le trajet et la journée éprouvante passée à la gendarmerie.
Elle comprit sans insister et me conduisit jusqu'à ma nouvelle chambre, m'encourageant à me reposer.
Nous aurions tout le temps pour discuter.
Une fois dans la chambre, je m'effondrai sur le lit sans même prendre le temps d'explorer les lieux.
En quelques instants à peine, Morphée m'emporta dans un sommeil profond.
Jamais je n'avais dormi aussi paisiblement depuis des années.
Les gazouillements mélodieux des oiseaux me réveillèrent en douceur, laissant une sensation de bien-être flotter en moi.
Je me redressai, désorientée quant à la durée de mon sommeil.
Un linge propre et soigneusement disposé sur la commode attira mon attention, touchant une corde sensible en moi.
Cet acte attentionné m'émouvait profondément, me faisant réaliser la chaleur et la générosité de ma grand-mère.
Ses gestes d'affection étaient une bouffée d'air pur après les épreuves que j'avais traversées.
La qualité des vêtements neufs qui m'étaient destinés témoignait du soin que ma grand-mère avait mis à me préparer un accueil digne de ce nom.
Une bouffée de gratitude m'envahit alors que je contemplais ces tenues qui allaient enfin m'éloigner des haillons imposés par cet homme monstrueux.
À travers la fenêtre, je vis ma grand-mère assise seule sur un banc, absorbée dans la lecture d'un livre.
L'envie de la rejoindre était irrésistible, mais avant tout, une douche et des vêtements frais étaient de rigueur.
Lorsque je finis de me préparer, je m'empressai de la rejoindre sur la terrasse.
Un large sourire illumina son visage à ma vue.
Elle me proposa un délicieux petit-déjeuner, un assortiment de mets qui témoignaient de ses talents culinaires et semblaient m'apporter une source de réconfort.
Je goûtais chaque bouchée, sentant son plaisir se refléter dans son regard bienveillant.
Dans un ton doux, elle m'annonça ensuite que mon père biologique allait bientôt arriver.
Une nervosité s'empara soudainement de moi à l'idée de le rencontrer.
Durant de nombreuses années, je l'avais considéré comme un scélérat.
Ma grand-mère perçut mon anxiété et tenta de me rassurer, m'assurant que mon père était un homme admirable, qui n'avait jamais cessé de nous chercher, ma mère et moi.
"Je le sais maintenant, mais j'ai tant de fois ressenti de la haine envers lui que je ne sais pas comment je vais réagir en le voyant," lui confiai-je avec une pointe d'appréhension.
"Ton père est un homme intelligent, il saura être patient avec toi.
Il t'aime, tu sais," tenta-t-elle de m'apaiser.Cette simple déclaration me plongea dans un tourbillon d'émotions.
Comment cet homme que je ne connaissais pas, qui ne m'avait pas vue depuis plus de douze ans, pourrait-il encore ressentir de l'amour pour moi après tout ce temps écoulé ?
Une part de moi aspirait à croire en cette affection, mais la cicatrice de la méfiance restait profondément ancrée en moi.
Le bruit de pas dans le couloir annonça l'arrivée de mon père biologique, une rencontre qui allait inévitablement changer le cours de ma vie.
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Enfance brisée
General FictionL'enfance brisée de Chloé Bertin jeune marseillaise qui durant des années aura subi la toxicomanie de sa mère et les abus sexuels du monstre qui se disait le petit ami de sa mère