Chapitre 13

40 4 0
                                    

Le lendemain matin, alors que je me dirigeais vers la terrasse pour le petit-déjeuner, ma grand-mère m'y attendait déjà. 

Elle s'excusa sincèrement d'avoir insisté pour que je rende visite à ma mère, sans avoir considéré les répercussions sur moi. 

À mon tour, je m'excusai de les avoir quitté brusquement la veille, sans leur dire au revoir.

Elle posa doucement un baiser sur mon front, son sourire chaleureux cachant peut-être des pensées plus complexes.

Le reste de la journée fut consacré à paresser au soleil, laissant les heures s'écouler sans hâte.

La semaine suivante s'écoula dans une tranquillité relative, le temps s'évanouissant rapidement.

Le week-end fit son apparition, apportant avec lui des nouvelles sombres. 

Ma mère s'était éteinte paisiblement durant la nuit, un événement qui défiait toute description de l'émotion qui m'assaillit.

Mon cœur se trouva partagé entre la tristesse, la colère et le désespoir. 

Incapable de la voir une dernière fois, incapable de lui accorder le pardon que ma souffrance aurait nécessité.

La haine s'installa profondément en moi envers cette figure monstrueuse, car d'une manière ou d'une autre, elle avait remporté une victoire, l'une de nous deux ayant succombé.

J'aurais voulu me montrer forte pour les autres, mais les pulsions de suicide étaient si accablantes qu'il était impossible de les ignorer.

Toute la journée, ma grand-mère et Christophe tentèrent en vain de me remonter le moral. 

Mais leurs efforts semblaient vains, un simple combat contre les démons qui m'envahissaient.

Le soir venu, j'attendais avec impatience l'occasion de mettre en œuvre mon plan de suicide, murmuré en boucle dans mon esprit tout au long de cette interminable journée.

Cependant, même dans cet élan funeste, le destin semblait résister. 

Christophe semblait réticent à partir, et bien évidemment, ma grand-mère lui proposa de rester.

L'heure du coucher arriva enfin, et j'attendis le calme absolu dans la maison pour agir. 

Dans le tiroir de mon bureau, je dénichai une feuille et un stylo pour écrire une lettre d'adieu, un dernier acte de pardon que je devais aux deux personnes qui comptaient pour moi.

Pliée avec soin, la lettre trouva sa place sur la table du salon. 

Je me dirigeai ensuite vers la salle de bains, fouillant dans l'armoire à pharmacie pour trouver les moyens de mettre fin à tout cela.

Une boîte de temesta neuve attira mon attention, et je décidai que ce serait suffisant.

Silencieusement, je descendis au rez-de-chaussée, à la recherche d'une issue inéluctable. 

La bouteille de whisky au mini bar était mon prochain arrêt, un allié sinistre dans ma quête.

J'avais observé ma mère tenter ces mêmes gestes à maintes reprises, à tel point que malgré mes douze ans, j'en connaissais déjà la procédure.

En montant à ma chambre, les doutes firent irruption. 

Fallait-il résister à cette souffrance en lutant pour vivre ou succomber complètement et atteindre le point de non-retour ?

Une fois dans ma chambre, la réponse semblait évidente. 

La mort serait mon unique compagne, ma dernière alliée.

Les médicaments trouvèrent leur chemin dans mon estomac, accompagnés de gorgées de whisky pour adoucir le goût amer de l'acte que j'étais sur le point de commettre.

La nausée monta en moi, le mélange des substances provoquant un malaise.

Les cachets avalés, je fermai les yeux, submergée par le vertige. 

Mon objectif était de rejoindre mon lit, mais les bourdonnements dans ma tête s'intensifièrent, me faisant perdre l'équilibre.

Je m'effondrai au sol, à mi-chemin de mon lit, le monde tourbillonnant autour de moi.

Peut-être que cette fois, ma souffrance prendrait fin, pour toujours.

Enfance briséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant