Sept jours. C'est le nombre de jours que je viens de passé ici. Aujourd'hui je fais mon premier jour à la librairie. Stressé ? Non, pour la simple et bonne raison que je vais être dans mon univers. Quand je suis entourée de livres alors je me sens bien.
Je dois arriver à la librairie pour neuf heures et demi ce qui veut dire que je dois partir dans.... maintenant. J'attrape rapidement mon sac et descends. Pour mon premier jour j'ai opté pour une tenue simple et assez sobre; jean bleu avec un croc-top blanc tout simple et mes éternels Dr Martens. Mes cheveux sont attachés en une queue de cheval et pour le maquillage et bien, je ne me maquille jamais vraiment mis à part du mascara.
Quand j'arrive sur la promenade je passe en vitesse au starbucks pour mon latte caramel, ça devrait être efficace pour bien me réveiller. Rien de le mieux que la caféine, non ?
Je commande ma boisson, paie et attends mon tour en regardant mon téléphone. Oui je suis beaucoup trop dessus, comme la moitié des gens d'ailleurs.
On appelle finalement mon prénom et je reconnais immédiatement le grand au cheveux gris qui me tend mon gobelet fumant.
— Hey, Nath.
— Salut Hayden. Attends une minute j'arrive.
Je le vois parler à une personne et venir vers moi. Il m'indique une table près de la fenêtre on va s'y installer.
— Qu'est-ce que tu fais ici, enfin si tôt ?
— Je travail à neuf heures alors pas trop le choix. Et donc toi tu bosses ici ?
— Bingo ! Ça fait un petit moment maintenant, il faut payer les factures.
Il rigole puis son regard redevient sérieux.
— Et toi ?
— Dans une petite librairie un peu plus loin.
— C'est cool.
— Vraiment ?
— Je suis pas un grand lecteur mais oui.
— En tout cas content de t'avoir vu mais malgré je vais devoir retourner bosser.
— Vas-y, je veux pas être responsable d'un licenciement.
Il éclate de rire, on échange vite nos numéro puis il finit par reprendre sa place derrière le comptoir.
Pour ma part je finis par sortir de la boutique et presse un peu le pas, histoire de ne pas être en retard le premier jour. J'ai toujours cette fameuse tendance à être en retard de deux minutes partout où je vais et même quand je suis en avance je réussi à avoir ces deux minutes. Mais pas aujourd'hui, je ne préférerais pas.
Je regarde une nouvelle fois mon téléphone. Toujours pas de messages flippant, et c'est tant mieux.
Et c'est avec un grand sourire que j'arrive devant la porte. Neuf heures tout pile. Sans perdre plus de temps je pousse la porte et... ah non, il faut tirer c'est vrai. Je tire donc la porte et entre. Madame Perkins est déjà là, elle a un grand sourire et on dirait qu'elle déborde d'énergie. Comment on peut ressembler à sa du matin ?!
— Bonjour, alors ? Prête ?
— Bonjour. Oui, plus ou moins.
— Ne t'en fais, c'est que ton premier jour. Prends tes marques.
— Vous avez raison.
— Trêve de bavardage, tu pourrais ranger quelques livres ?
— J'y vais de ce pas.
Stresser, j'avance vers une salle au fond qu'elle m'avait montré où se trouve tout les livres à mettre en rayon. Le temps et passe et quand je baisse les yeux sur le livre que je tiens dans les mains je souris. Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, Harper Lee. Ce livre, c'est mon livre préféré. Ce livre qui me donne envie de le relire encore et encore. Alors je l'ouvre à la page où je sais à coup sûr de trouver l'extrait auquel je pense.
— Je voulais que tu comprennes quelque chose, que tu vois ce qu'est le vrai courage, au lieu de t'imaginer que c'est un homme avec un fusil à la main.
— Le courage, c'est de savoir que tu pars battu, mais d'agir quand même sans s'arrêter. Tu gagnes rarement mais cela peut arriver.
Je referme vite le livre et me tourne vers l'inconnu qui vient de parler. Immédiatement mes yeux tombent dans deux pupilles d'un bleu éclatant.
— Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur. On peut dire que tu tombes à temps, je le cherchais justement.
Je lui tends le livre et prends le temps de le détailler. Il est grand, très grand. Ses cheveux sont brun mais ce qui attire mon attention c'est principalement tout les tatouages qui recouvrent la peau de ses bras et que je vois remonter légèrement dans sa nuque.
— Ce que tu vois te plaît au moins ?
— Qu.. Quoi ?!
— Écoute poupée, je suis pas du genre à passer par quatres chemins. Tu veux qu'on se revoit, on fait notre affaire et on en parle plus. Et on sera tous les deux content.
Je prends une seconde pour réaliser à quel point ces paroles sont débile. Non mais il se prend pour qui celui-là ?!
— Non mais tu déconnes là ?! Je vais pas coucher avec toi. Prends ton livre et laisse moi, vas te trouver quelqu'un d'autre. En ce qui me concerne je ne suis pas intéressé.
— Tu sortirais presque les griffes.
— J'ai du boulot. Tu veux bien te pousser.
Il ne me répond rien mais je vois ses lèvres s'étirer en un sourire. Il se décale finalement en me laissant la place pour passer. C'est vrai qu'il est mignon mais, quel crétin. C'est pas uniquement dans les livres ou les films que ce genre de cons existent ?! Faut croire que non.
— Salut, poupée. J'ai comme l'impression qu'on va se revoir tout les deux.
— Alors prions pour que le contraire arrive.
Je le vois s'éloigner et lâche un énorme soupir. Heureusement pour moi le reste de la journée passe rapidement et sans problème. Le pire c'est qu'en sortant de la librairie je me surprends à faire une petite prière pour ne pas le recroiser. T'es ridicule, Hayden. Il n'est plus et tu penses encore à ce crétin. Ouais, ridicule.
Ouais, si même ma conscience commence à me faire la morale je suis mal barrée.
Quand enfin je suis couchée dans mon lit, j'attrape mon livre et l'ouvre. Orgueil et préjugés. Et commence ma lecture, je m'endors d'ailleurs bercée par les mots de Jane Austen.
« Jamais encore elle n'avait senti qu'elle aurait pu l'aimer comme en cet instant où l'aimer devenait désormais chose vaine. »
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Jamais nous sans lui
RomanceParfois on pense que la seule solution qui s'offre à nous c'est de fuir, de tout recommencer. C'est ce qui m'est arrivé, j'avais peur, j'étais perdue et pire que tout je me sentais faible alors je suis partie en abandonnant tout mon passé. La Calif...