Sa fait deux jours que je suis assise sur cette chaise, cette pauvre petite chaise face à ce lit blanc, comme le reste de la chambre. Deux jours que je vois ma meilleure amie allongée et inconsciente. Deux jours que je vois tout ces fils branchés à elle. Deux jours que je m'en veux et que je lui en veux.
Les médecins ont dit que tout allait s'arranger, qu'elle allait vite se réveiller et que son état s'améliorerait. C'est ce qu'ils disent et pourtant en la regardant j'ai l'impression de la voir mourir et c'est insupportable.
Je suis coupée dans mes pensées par mon téléphone qui vibre dans ma poche. Je le sors et regarde de qui vient l'appel. Encore lui. Je raccroche, je ne veux pas lui parler, je ne veux pas le voir et je veux encore moins entendre parler de lui. Comment a-t-il pu ? Comment peut-on en arriver là ?
Mais mon téléphone vibre à nouveau. C'est un message cette fois. Je n'ose pas regarder, et si c'était encore pour me mener en bateau ? Bon aller, regarde et tu seras fixée au moins. Je retourne l'écran pour regarder et quand je vois son contenu, j'ai peur. Très peur même.
« Coucou bébé. Ça ne va pas très fort on dirait bien. Je vais même en profiter pour te dire un secret... Tu es à moi, tu m'appartiens et si tu penses que tu peux juste m'ignorer pour que tout rentre dans l'ordre, alors désolé de te dire que tu te berces d'illusions. »
Sans pouvoir contrôler quoi que ce soit, des larmes coules sur mes joues. Je n'en peut plus ! Alexis est allongée sur ce lit inconsciente, moi j'ai du avoir onze points de suture au niveau du ventre et je n'arrive plus a dire un mot à personne. Je veux parler, je voudrais leurs dire... Mais rien ne sort, dès que je veux parler je suis tétanisée.
Tout en continuant de pleurer je réfléchis, je réfléchis à quoi faire dans ce genre de situation. Qu'est-ce qu'on est censé faire quand tout dérape à ce point ? Ma vie était parfaite, tout était parfait alors pourquoi dès que je respire j'ai l'impression de crever ? Pourquoi dès que mon coeur bat j'ai l'impression d'agoniser ? Pourquoi je me sens si mal alors que c'est Alexis qui est branchée à toutes ses machines, alors que sa devrait être moi ?
J'étais tellement préoccupée une nouvelle fois par mes pensées que j'avais pas entendue la porte s'ouvrir. Ma mère vient de rentrer et elle s'accroupit devant moi avec un regard rassurant.
- Ma puce, ne pleure pas. Tout vas s'arranger, tout s'arrange toujours d'une façon ou d'une autre. Je sais que tu veux rester ici mais, tu devrais rentrer avec moi. Au moins pour cette nuit.
Je voudrais la remercier, lui dire à qu'elle point j'ai mal, à quel point je souffre mais je n'arrive pas. Comme si on m'avait volé ma voix. Alors je hoche juste la tête et saisit sa main. Mais juste avant de quitter la chambre je fais demi-tour et écrit sur un bout de papier que je pose près d'Ali avant de rejoindre ma mère et de rentrer.
« Je suis chez moi. Mais je te promet d'être là à la première heure demain. Je t'aime. »
Dans mon lit depuis une bonne heure je lis mon livre. Les hauts de hurlevent. Je n'arrive pas à dormir mais au moins je peux toujours essayer de me changer les esprits.
« Deux mots résumeraient mon avenir : mort et enfer. L'existence après que j'aurais perdu Catherine, serait pour moi l'enfer. »
C'est exactement ça. La mort et l'enfer, si je venais à perdre Ali, alors ma vie serait un enfer. Comment survivre à ça ? Comment survivre quand on sait que ce qui est arrivé n'est pas anodin ? Et surtout comment lutter contre le mal ?...
Tout en posant mon livre sur le côté je regarde la photo qui trône sur ma table de chevet. Dessus on peut nous voir Ali et moi, je suis en haut du frigo avec une tasse et elle cherche à manger. C'est son frère qui l'avait prise, je m'en souviens bien on avait tellement ris ce jour là.
Elle avait décidé que une fois par mois on ferait une « soirée de fille revisiter », ce qui consister à faire des conneries clairement. Ce soir-là, on avait recouvert toute les fenêtres de la maison du meilleur pote à son frère qui habitait à quelques mètres avec des post-it. Ça nous avait pris des heures et on était sûre qu'ils y étaient. Mais non, ils étaient chez elle et en rentrant on avait faim, son frère nous a surpris en prenant une photo d'un coup. Il disait qu'il allait la montrer aux parents mais il ne l'a jamais fait et on a gardé la photo.
Bon Hayden, arrête de parler comme si elle était morte. Elle ne l'est pas. Il faut que tu te reprennes, si Ali te verrais qu'est-ce qu'elle te dirait ? Elle te dirait qu'avoir du mascara qui coute une blinde sur les joues plutôt que sur les cils c'est juste inconcevable. Alors dors maintenant, parce que sinon tu ne ressembleras à rien demain. On est des filles mais, on est plus fortes que les mecs.
Et avec un léger sourire au lèvres en pensant à sa, mes yeux se ferment et je m'endors.
A mon réveil, je me sens bizarrement bien. Comme si me remémorer tout ces bons moments hier m'avait.... Guéri ? Nan peut-être pas encore mais, ils m'ont sûrement mis sur la vois.
Il est neuf heure. Tout en m'étirant je me dirige vers la salle de bain pour prendre une bonne douche et ensuite je me prépare assez rapidement. Juste un jean noir, un pull avec le nom du lycée, mes Dr Martens et un chignon. Pas besoin de plus de toutes façon.
Quand je sors de la chambre je reconnais l'odeur des pancakes fraîchement cuits. Maman a dû se lever tôt pour me les préparer. Quand elle me voit arriver dans la cuisine elle me demande si j'ai bien dormi et je hoche la tête avec un petit sourire avant d'aller dans ses bras.
- Sa à l'air d'aller un peu mieux qu'hier. Tant mieux. Aller installe-toi et mange, prends des forces, ma puce. Je dois te laisse je vais bosser mais on ce voit ce soir. Je t'aime.
Je lui souris et lui dépose un bisou sur la joue avant de la regarder partir. Maman est la meilleure et heureusement qu'elle est là, si je la perdais, on me perdrait aussi...
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Jamais nous sans lui
RomanceParfois on pense que la seule solution qui s'offre à nous c'est de fuir, de tout recommencer. C'est ce qui m'est arrivé, j'avais peur, j'étais perdue et pire que tout je me sentais faible alors je suis partie en abandonnant tout mon passé. La Calif...