Mes Tourments De Martyre....

Chapitre 20 :

Je ne vais pas dire que j'ai passé une très bonne nuit parce que je suis encore un peu traumatisé à cause des évènements antécédents et je n'ai jamais cessé d'imaginer les regrets que j'aurais si jamais j'étais morte avec John. J'aurais regretté toutes ces fois où j'ai privilégié le jugement des personnes sur moi, toutes ces fois où je n'ai pas voulu sortir avec un jilbeb parce que j'avais peur d'être ridicule et j'aurais regretté par dessus tout, ces fois où j'ai eu le temps d'oeuvrer ne serait-ce qu'à travers la parole de ''La Illaha Illalah'' et que je ne l'ai pas fait. J'ai plus ou moins quelques cicatrices par ci et par là mais je suis parvenu à comprendre que le but de cette épreuve est tout autre : celui de me faire ouvrir d'avantage les yeux sur les bienfaits d'Allah et de me préparer à la rencontre avec mon Seigneur à n'importe quel moment et à n'importe quel heure.
Cependant même si ma nuit n'était pas si agréable que ça, je me suis quand même très bien reposé. Alhamdoulilah.

Je me réveillais de manière inconfortable et en plus il me fallait une nouvelle robe car il fallait que je fasse mes grandes ablutions et que je change la robe que j'ai utilisé dans ma période d'impureté.
Après m'être rincer le visage, je mis mon voile et sortis de la chambre.

-Salam Aleykoum. Saluais je la femme voilée qui était très mignonne, assise au salon.

Elle devait avoir au moins entre les 21/25 ans.
-Ah ! Aleykoum Salam. Viens, assieds-toi.
-Euh en fait... Je....j'ai... besoin de....

Je regarde derrière moi pour vérifier s'il n'y avait personne dans les parages.

-Ne t'en fais pas Moustapha Nabile est sorti. Je suis sa demie sœur, lui et moi avons le même père. Alors qu'est-ce qu'il y a ?

Moi qui croyait avoir affaire avec sa femme étant donné qu'ils ne se ressemblent absolument pas.

-Ah d'accord. J'aimerais bien avoir un trousseau de toilette et une...une robe s'il te plaît.
-Bien-sûr, attends je reviens.

Elle est très gentille cette bonne femme. Je restais toujours debout pendant qu'elle s'éclipsa et revint quelques secondes plus tard avec un trousseau et une Jilbeb en noir et en gris foncé.

-Quand mon frère m'a appelé, j'ai pensé à te les ramener. Je savais que tu allais en avoir besoin.
-Jazzak'Allahou Hayran.
-Amine. Je m'appelle Oumy et toi ?
-Soukeynatou. Lui serais-je la main.
-Bon va faire ta toilette pendant que je dresses la table pour le petit déjeuner.

Je fis comme prévu ma grande toilette suivit de mes ablutions ensuite je m'habillais du Jilbeb qui, d'ailleurs, m'allait à ravir.
Je n'avais pas l'habitude d'en porter sauf si je restais à la maison avec mes parents ou que j'allais à la mosquée. À vrai dire j'étais très complexé de porter un habit aussi grand mais celle-ci a développé une sensation de piété, de liberté et de bien-être. Avec John, je ne le portais jamais si ce n'était que pour la prière.
Ah John, qu'est-ce qu'il m'a vraiment détruite ! Moi qui disait que désormais mon corps et mes cheveux étaient sacrés voilà qu'il ne l'a pas respecté. Il m'a forcé à être avec lui comme je le ferais avec mon mari. Qu'Allah me pardonnes.
Mon propre corps me dégoûte ! Pensais je lorsqu'une larme ruissela sur mes joues. Je ne sais même pas si un jour j'apprendrais à passer au dessus de ces viols et de ces coups auxquels j'ai été victime. Je sais pas, seul Allahou Ahleem.

Oumy ouvrit la porte avec une mine radieuse mais dès qu'elle me surprit en larme, son sourire disparu.

-Soukeyna pourquoi tu pleures ? Qu'est-ce qu'il y a ?
-Euh...je... c'est rien. Répondis je en effaçant mes larmes. Allons au salon, je vais effectuer 2 unités de prières et ensuite je te rejoins sur la table.
-D'accord. C'est comme tu veux.

Elle me pointa du doigt le tapis de prière et je le pris pour faire deux rakaas en guise de remerciement à Allah qui m'a épargné de la mort pendant cette période d'impureté. Alhamdoulilah.