Chapitre 15 Yoni 2007

43 9 2
                                    

Je ne vois rien de rien sans lunettes mais pour la première fois de ma vie, je me révolte pour que je puisse remettre mes binocles. Kayla est assise sur mon lit, devant moi. J'ai une très vague idée de ce qu'elle veut me faire mais je veux avoir le spectacle de cette nouvelle caresse en haute définition.

-Je...je peux remettre mes lunettes ? J'ai envie de te voir...t'es...t'es trop sexe...

Bordel, c'est moi qui ai dit ça ? Rien que de prononcer le mot « sexe », ça me fait bander comme un âne et je sens bien mon membre buter contre la prison de coton que représente mon caleçon. Non mais attends, j'ai mis lequel ce matin ? Merde ! C'est celui avec des petits chats dessus ! On n'a pas idée d'être aussi nul !

-Ok ! soupire-t-elle un brin déçue.

Je cligne plusieurs fois des yeux et observe sa silhouette brune se relever. J'ai nettement plus chaud quand mes yeux tentent désespérément d'apercevoir ses tétons délicieux qui, dans le flou, se sont transformés en deux petites taches plus sombres sur son buste magnifique. Quand le froid de l'acier se fait ressentir au creux de mes mains, je m'empresse de remettre mes binocles en essuyant la remarque de Kayla :

-C'est dommage, tu sais. Tu es tellement mieux sans...

J'ai encore envie de lui faire plaisir mais cette fois, mon excitation prend le pas sur mon besoin crucial de ne pas la contrarier. Les lunettes installées, mon ventre se noue à l'idée que Kayla en ait terminé avec moi mais heureusement, je la contemple se réinstaller en face de moi en semant une pluie de baisers sur mon torse tout en descendant lentement sur mon ventre. Mes mains se noient dans ses cheveux soyeux, les rejettent en arrière avant d'avoir une meilleure vue de ce qu'elle me fait. Je tremble davantage quand j'observe sa langue humide tournoyer autour de mon nombril. Je crois que je pourrais cracher la purée rien qu'avec cette simple caresse.

-« Cracher la purée » ! Tu me fais rire Yoni !

Zut, j'étais tellement parti que je ne me suis pas rendu compte que j'ai parlé à voix haute. La honte me terrasse à nouveau tandis que ses mains parcourent délicieusement ma taille.

-Bin...euh...on dit quoi alors ? demandé-je passablement gêné par son amusement.

Elle m'observe de ses grands yeux en pressant ses seins nus contre mes cuisses tout en me pétrissant les fesses de ses mains habiles.

-Je ne sais pas...on dit plutôt « jouir », fait-elle en souriant lascivement.

Je le savais mais l'utilisation de ce mot m'a toujours dérangé. La jouissance, c'est parler du paroxysme du plaisir, d'un désir extrême que l'on partage et que l'on fait découvrir à l'autre. Ce qui m'arrive le soir après quelques rêves érotiques, je ne peux pas le qualifier de jouissance mais pour moi il s'agit bel et bien de « cracher la purée ». Et ce qui va pouvoir arriver avec Kayla, c'est la même chose. Je ne vois pas comment je peux lui procurer le moindre plaisir même si elle m'emmène au 7e ciel.

-Je ne le voyais pas ainsi. Jouir pour moi, c'est le paradis à deux et je ne peux pas parler d'un paradis pour toi...je suis tellement nul. Je ne connais rien du tout au sexe. Comment peut-on parler de jouissance ?

Kayla se mord les lèvres avant de m'embrasser le ventre.

-Tu vas voir ce que j'entends par « jouissance »...

Sans que je ne puisse dire quoi que se soit, ses mains s'attaquent à ma braguette et déboutonnent mon pantalon à la vitesse de la lumière. Il se retrouve sur mes chevilles. Toute mon hémoglobine afflue à mon visage quand je perçois une pointe d'amusement dans ses yeux bruns qui contemplent quelques secondes les motifs ridicules de mon caleçon. J'ai subitement envie de me cacher. Je suis très mal à l'aise avec mon corps. Depuis toujours, je me trouve trop grand, trop maigre, trop pale et jamais, jamais personne ne m'a vu nu. Le cœur battant, j'attends tout de même avec une appréhension incroyable la dernière étape. Kayla passe les doigts sous l'élastique de mon sous vêtement et le fait descendre à son tour. Mon sexe tendu se trouve juste en face de son visage. Ses yeux sont plus grands, comme si elle est surprise par ce qu'elle voit. Mais quand elle humecte sa lèvre de sa langue, je déglutis. Je sais maintenant ce qu'elle va faire et rien qu'en la voyant assise devant moi, je sais que je vais avoir beaucoup de mal à me contrôler.

D'un seul coup, mon membre disparait dans sa bouche.

J'ai un petit reflexe de recul quand je le sens s'installer contre la langue de Kayla. Ses lèvres délicieuses l'emprisonnent et se mettent à le sucer quelques secondes sans relâche.

-Putain, Kayla !

Quoi ? C'est moi qui ai soupiré comme ça ? Mais c'est que c'est tellement bon aussi ! Je renverse la tête en arrière en fermant les yeux tandis que mon bassin effectue instinctivement des mouvements d'avant et d'arrière comme si mon sexe voulait découvrir plus profondément la bouche de Kayla. Cette dernière soupire de plaisir aussi. Je baisse la tête pour admirer ses lèvres monter et descendre tout le long de mon membre rose de plaisir. Pris par une soudaine confiance en moi, ma main droite attrape l'ensemble de la chevelure de Kayla et la réunit en queue de cheval. Je la vois mieux ainsi. Elle s'empare de mon sexe pour la glisser à nouveau dans sa bouche comme un esquimaux glacé. Je ferme à nouveau les yeux, des étoiles apparaissent, des décharges électriques naissent douloureusement dans mon échine. J'ai envie de crier, de hurler, de trembler.

Et ses mains à elle qui me caressent le cul, bon sang, ça me rend dingue !

-Ah ! Attends, dis-je ridiculement.

Mes mouvements s'accélèrent. C'est si...

C'est tellement...

-Oh ! Mon Dieu ! Excusez-moi ! Désolée !

La porte s'est ouverte et s'est refermée. Je le sais même si je suis de dos. Je me fige, repousse Kayla et me rhabille tout de suite. Cette dernière m'observe interdite :

-C'était qui cette dame ? fait-elle.

Et merde ! Pour être nul, je suis sacrément nul !

Jelly boy (trop mou...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant