Depuis le temps que j'ai envie de lui poser la question, c'est le moment parfait. Je meurs d'envie de savoir comment il est possible qu'un mec de 18 ans soit encore puceau. Yoni se fige et comme à son habitude, ses pommettes et les pointes de ses oreilles prennent la teinte rouge cerise.-Alors ? insisté-je.
Yoni s'agite nerveusement sur place en se tordant les mains, les yeux baissés. Mon Dieu, c'est fou comme je peux le trouver à la fois adorable et tout aussi énervant. Je me retiens de lui flanquer une claque dans le dos pour le sortir de sa léthargie. Pourquoi n'arrive-t-il pas à se détendre et à plaisanter comme je parviens à le faire avec Dan ? Plusieurs minutes s'écoulent avant que je ne revoie ses prunelles azur.
-Bin...euh...je n'ai jamais osé parler à une fille...
-Mais, tu veux dire que jamais tu n'es sorti avec quelqu'un ?
Yoni cligne plusieurs fois des yeux avant de parvenir à me répondre.
-Jamais.
Ebahie, je reste quelques minutes à comprendre la portée de son aveu. Cela voudrait donc dire qu'au-delà de sa virginité, Yoni n'a jamais touché de filles de sa vie.
-Attends-là, ça veut dire que quand je t'ai embrassé au RU la fois dernière...c'était la première fois ?
-Bin, oui, fait-il en soupirant.
J'essaie de masquer ma surprise et même mon envie d'exploser de rire mais la figure morne de Yoni qui m'observe derrière ses lunettes m'en empêche. Des larmes perlent déjà au coin de ses yeux. Peut-on être aussi sensible ou peut-être que mes pensées se trouvent affichées sur mon visage ? Je ne sais pas mais sans lui laisser le temps de me répondre, je pose un baiser sur ses lèvres tremblantes. Il a encore ce gôut bubble gum que j'adore. Et ma langue est le reflet exact de mon sentiment. Elle se délecte sans relâche de la sienne. C'est mouillé, c'est sucré.
C'est bon.
Sa main droite se pose sur mon dos et c'est timidement qu'elle suit la ligne de ma colonne vertébrale me procurant des décharges qui ne cessent de titiller mon épiderme mis en émoi. Instinctivement, je me rapproche de Yoni, mes mains à moi se perdant dans l'encre de ses cheveux. Essoufflée, j'opte pour la prudence : nos lèvres se séparent enfin.
-Tu n'as pas dit « Switch », murmure-t-il.
Je ne parviens pas à parler, je reste encore sous le coup de cette nouvelle pulsion qui m'amène sans cesse à exiger les lèvres de Yoni. Je remets de l'ordre dans mes cheveux en attendant sa question. C'est son tour.
-Tu es sortie avec Dan ?
Merde ! Encore une question piège ! Que dire ? Je choisis pour une fois de ne pas être froussarde en affrontant la vérité.
-Pas vraiment.
Cette fois, le sourire tranquille de Yoni s'évanouit, ses yeux s'ouvrent et se ferment frénétiquement, sa respiration s'accélère. Bref, je sais que je vais devoir user de tact pour qualifier ma relation avec mon « sex-friend ».
-J'ai...en fait, on a eu...bref, j'ai essayé mais ça ne marche pas, je mens.
Une lueur d'espoir vient faire briller le bleu pale des prunelles de Yoni. Encore une fois, ce mec semble être totalement dépourvu de niaque. Afin d'éloigner le plus rapidement possible le souvenir de Dan, mes sentiments pour lui ainsi que sa Jana, je choisis d'enchainer avec une question qui, je l'espère, obtiendra une vraie réponse et non pas un défilé de rougissements et de bégaiements.
-Comment se fait-il que tu ne vives pas avec ta petite sœur ?
C'est vrai, un mec de 18 ans qui habite une maison aussi grande, ça ne court pas les rues. Je reste encore hyper étonnée par la vue de l'œuf Fabergé qui est la première chose que l'on voie en ouvrant la porte de cette splendide demeure quoiqu'assez vieillotte. D'une chose l'une, soit Yoni est un putain d'héritier, soit il a gagné au loto.
VOUS LISEZ
Jelly boy (trop mou...)
RomanceC'était certain. Lui et moi, ça ne pouvait pas coller. Je suis la fanfaronne de la bande, celle qui enchaine les mijotos tout comme les conquêtes, celle qui s'amuse, quoi ! Lui, c'est tout le contraire. Et c'est là le problème. Moi, j'ai besoin d'un...