Chapitre 2

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La soirée battait son plein, alors que nous venions juste d'arriver. Dans quelques heures à peine, j'allais prendre mon avion pour retourner à Seattle, et revoir mes proches. Je profitai donc de cette soirée pour rester avec Mary, alors que je n'allais pas la voir pendant deux mois. Elle allait beaucoup me manquer, surtout son sourire, et sa bonne humeur.

- Tu bois quoi ?

Pour ce soir, elle avait opté pour une longue robe bleue, et c'était maquillé. Elle était franchement magnifique. Ses talons lui donnaient un autre look, et une aisance à en faire tomber tous les garçons. J'avais l'air d'un mec simple à côté d'elle. J'avais opté pour un simple jean noir, accompagné d'un haut blanc, et d'une veste en jean.

- Sers-moi un vodka redbull, s'il te plaît.

Un vodka redbull. Cette boisson que j'avais ingurgitée le premier soir où James m'avait embrassé, après m'avoir ramené de l'hôpital. Des petites choses comme celle-ci, me faisait repenser à beaucoup d'événements. Surtout à mon ancien couple, qui, malgré tout, me manquait terriblement.

- Et voilà !

Mary me donna un grand verre, dans lequel se trouvait mon alcool. Je lui fis un signe de la tête pour la remercier, et elle se servit une vodka pure. Ce soir, elle m'avait clairement dit qu'elle voulait se bourrer la gueule, et profiter au maximum de sa dernière soirée sur le campus.

- À nous !

Je n'eus le temps de lever mon verre, que madame bus d'une traite sa boisson. Je levai un sourcil, et me mis à rigoler. Elle était exceptionnelle.

- À cette soirée de beauf !

Je regardai autour de moi les gens présents à cette soirée. La grande maison de la petite copine de Nick était remplie à craquer. Des personnes étaient dehors, d'autres à l'intérieur, alors que certains profitaient de la piscine dans la petite cour. Il y avait au moins une bouteille d'alcool tous les mètres, et une bonne partie des personnes ici présentes étaient déjà bien éméchés.

- Adam, Mary !

Je me retournai pour faire face à Nick, qui, pour le plaisir de mes yeux, se trouvait torse nu. Je le regardai, un sourire aux lèvres, ne comprenant pas la situation.

- Je... On faisait un jeu dehors, et j'ai dû me dépoiler à moitié... Mais bref, venez !

Il prit la main de Mary, qui me lança un regard de détresse. Cette soirée s'annonçait mouvementée. Je les suivis sans plus attendre, ne voulant pas rester seul en plein milieu de la pièce. Arrivé dehors, une vingtaine de personnes étaient réunis autour d'une table de ping-pong, où se trouvaient des gobelets rouges aux extrémités.

- Un vodka pong !

Cette idée venait tout droit de la tête de Nick. Même s'il paraissait assez simple de tête, voir arrogant, ce type était totalement taré, pour le bonheur de ses amis. Je vis au loin la copine de notre ami, Ashley. Cette dernière était entourée de ses amis, autour du jacuzzi de la maison. Elle portait seulement un maillot de bain, et tenait elle aussi un verre entre ses mains. Je m'approchai de Mary, et la détachai de notre hôte. Elle me regarda, un sourcil levé.

- La sorcière est là-bas, je n'ai pas envie que ses vipères viennent t'attaquer.

Elle lança un regard vers Ashley, avant de le reposer sur moi.

- Je l'attends avec impatience.

Je bus une gorgée de ma boisson, tout en m'approchant de la table de ping-pong, accompagné de Mary. Quand j'arrivais à l'extrémité de cette dernière, je levai la tête, et remarquai que tous les visages étaient rivés sur moi. J'avais l'impression que la musique venait de s'arrêter, et que je pouvais entendre chaque personne parler sur moi. Certains chuchoter, d'autres se contentaient de me regarder. Je me sentais vraiment mal à l'aise, et mon amie l'avait compris.

- Pourquoi vous le regardez comme ça ? Y'a un problème ?

Chacun détournait leur regard, et je partis en direction opposé de tout ce monde. Je pouvais voir Mary essayait de me rattraper, mais quelqu'un l'attrapa par le poignet, l'empêchant d'avancer. J'avais des larmes qui montaient le long de mes yeux, mais je les retenais tant bien que mal. Je n'avais pas envie de paraître faible, déjà que je m'étais fait remarquer en quelques minutes. 

Je poussai d'un coup de pied le petit portillon, et me trouvai désormais dans la rue, qui était étrangement calme. Si nous replongions deux ans dans le passé, je n'aurais pas eu le courage de rester seul, dehors, dans une rue tranquille. Rien que l'idée de rester seul dans ma maison me donnait des frissons, rester seul dans une rue, sans défense, était la pire des choses.

Je m'assis sur le trottoir, seul, mon téléphone entre les mains. J'étais arrivé à me ressaisir, et les larmes n'étaient pas tombées le long de mes joues. Je ne savais pas quoi faire, mais j'avais juste le besoin de rester à l'écart de cette soirée, même si je venais d'arriver. Le regard des gens me faisait encore trop souffrir, et je n'arrivais toujours pas à surmonter cette épreuve. Je savais qu'ils se posaient tous des questions, qui n'étaient pas méchantes, mais je ne voulais pas les savoir. J'essayai de tout effacer de mon cerveau, et de reprendre une ville plus ou moins normale.

- Je peux m'asseoir ?

Je levai doucement mon menton, et vis Nick qui se tenait devant moi, avec un tee-shirt cette fois-ci. Il avait un léger sourire dessiné sur ses lèvres.

- Le trottoir ne m'appartient pas.

Il vint s'asseoir tout près de moi, et regardai au loin, comme ci de rien n'était. Nick avait toujours été un ami sur qui je pouvais me reposer. Je pouvais tout lui dire, malgré que nous n'étions pas vraiment proches. Malheureusement, je n'avais jamais osé, par peur de me dévoiler.

- Tu as déjà eu un rêve ?

Je levai un sourcil, face à cette question qui était assez ridicule. Je mis quelques secondes à répondre.

- Tout le monde a des rêves.

- C'était quoi le tien ?

Je devais faire faire tout un tri dans ma tête pour réfléchir à cette question. J'avais déjà eu des rêves, et j'en avais encore, comme devenir acteur. Retrouver une vie normale. Mais c'est vrai qu'un me trottait dans la tête. Un qui pouvait sembler stupide, mais qui disait beaucoup pour moi.

- Retourner deux ans en arrière.

Il tourna sa tête vers moi. Même si je pouvais voir qu'une partie de son visage, je savais qu'il se posait la question. Pourquoi retourner deux ans en arrière, alors que nous n'avions même pas encore retrouvé mes kidnappeurs, et que j'étais encore une victime pour eux ?

- Non pas pour tout ce qui a pu se passer. Simplement pour retrouver mes proches, comme avant. Pas des gens qui prennent constamment des pincettes pour me parler, pour ne pas me faire du mal. Pas des gens avec qui je ne peux pas aborder le sujet de mon kidnapping. Juste des gens avec qui je peux parler, noir sur blanc. Mais surtout, pour retrouver des personnes, qui me manquent beaucoup. Beaucoup trop.

- Comme ton garde du corps ?

Je tournai ma tête, surpris par cette question. Comment savait-il ?

- Je... Je suis désolé... C'est juste que... Beaucoup d'articles ont tourné sur toi, sur ton affaire. Et je t'en ai jamais parlé, mais quand je t'ai vu pour la première fois, ça m'a fait un choc. Non pas parce que tu étais Adam Pearson. Juste parce que... Tu semblais aller bien. Je ne sais pas comment tu t'en est sorti, et je suis sûr que ça n'a pas été simple. Mais quand je t'ai vu, j'ai vu un homme fort, et courageux, surtout.

Il prit une grande inspiration, avant de continuer.

- Bref, je me suis beaucoup intéressé à toi, à ton affaire. Puis j'ai lu que ton garde du corps était en fait ton petit copain. Ça a beaucoup fait écho, ici. Certains sont pour Trump, donc tu imagines bien que les homosexuels, ce n'est pas leur tasse de thé. Puis je ne t'ai jamais entendu parler de ton copain. Personne ne l'a jamais mentionné, donc j'en ai déduit que tu n'étais plus avec... Désolé si c'est faux, c'est juste que...

- Je ne suis pas avec lui, c'est bien vrai.

Je regardai encore une fois au loin, et je sentais clairement les larmes montées en moi. Pourquoi fallait-il que je pense à ça maintenant, à côté de Nick ? Je pouvais le sentir se rédir, quand une goutte coula le long de ma joue. Je la laissai tomber, comme ci de rien n'était.

- Merde, je ne voulais pas te faire pleurer Adam, je suis vraiment désolé, je suis...

- Parfois, une relation peut faire mal. Voir très mal. Et même si tu aimes de tout ton cœur la personne qui se trouve en face de toi, et que tu te sens bien avec elle, tu dois tout arrêter. C'est ce qui c'est passé pour moi et mon copain. On était heureux, puis tout a basculé, du jour au lendemain. Une simple vérité, qui m'a brisé le cœur, et qui m'a fait faire la chose la plus horrible que j'ai dû faire : le quitter.

XXX

- Tu vas louper ton avion.

Je fouillai dans mon sac le plus vite possible pour essayer de trouver ce bout de papier qui me permettait de rentrer dans l'avion. Je me tenais devant le guichet, à mes côtés Mary, en train de chercher mon billet dans mon sac. Les hôtesses commençaient à s'impatienter, et j'étais le dernier voyageur en dehors de l'engin.

- Tu vas vraiment louper ton avion.

- Arrête de me stresser !

Mary portait une paire de lunettes de soleil, n'assumant pas sa gueule de bois de la soirée d'hier soir. Je n'étais pas rentré tard, ne voulant pas passer une nuit horrible avant un long voyage, contrairement à mon amie, qui était resté jusqu'au lever du soleil.

- Vous pouvez lui dire qu'il va rater son avion ?

- Je l'ai !

Je sortis le billet de mon sac, des étoiles plein les yeux, comme ci, je venais de gagner au loto. Je n'allais pas rater mon avion. L'hôtesse, qui ne souriait désormais plus, me prit le ticket des mains, et me le scanna.

- Vous pouvez y aller.

Je me retournai vers Mary, qui me donna ma petite valise. Je n'allais pas la voir pendant deux mois, et cela me brisait le cœur. Elle allait énormément me manquer. Je la pris dans mes bras, et déposai une pluie de bisous dans son cou.

- Profite bien en Floride !

- Et toi, profite bien de ta famille.

Je me détachai d'elle, et déposai ma main sur sa joue. Je lui souris, et partis en direction du long couloir qui menait à l'avion. Cet été s'annonçait spécial, pleins de bouleversements. Et en aucun cas, je m'étais préparé à ce qui allait se passer. 

Reste Avec Moi. [BXB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant