Reste Avec Moi. [BXB]

Chapitre 10

Reconstitution 

L'action se déroule quatre jours avant qu'Adam ne dise pour sa maladie à ses amis.

Trois jours s'étaient déroulés suite à mon rendez-vous à l'hôpital. Trois jours où la fatigue, les saignements du nez, ainsi que les vertiges, avaient rythmés mon quotidien. Ma mère m'avait simplement fait des pâtes et du riz, pour ne pas que je mange de la chose dont je pourrais être allergique. Mais c'est vrai que trois jours de pâtes, sans accompagnement, ça ne nourris pas un homme. J'avais envie que le rendez-vous d'aujourd'hui passe au plus vite, pour pouvoir manger plus de choses.

- Tu es prêt, Adam ?

- Oui !

Je descendis les marches deux par deux, pour retrouver ma mère en bas, vêtu d'une robe blanche, et de ses lunettes de soleil favorites. On aurait dit que nous nous rendions à un mariage, tellement la tenue pour se rendre à l'hôpital n'était pas adéquate. Malgré ça, ma mère était belle dans ce qu'elle portait.

- Alors détruire ce virus qui t'empêche de manger ce que tu veux !

Je me mis à rire doucement, alors que nous nous dirigions tous les deux vers la voiture familiale. Mon père était au travail, et m'avait simplement demandé de lui envoyer un message quand je savais pour mon allergie. Il voulait cette information, car ce dernier voulait manger au restaurant ce soir, et nous devions donc trouver un menu qui ne me fasse pas de nouvelles réactions, comme l'autre soir.

Le trajet pour se rendre à Seattle se faisait principalement dans le calme. Parfois, je parlais avec ma mère, de tout et de rien. J'avais abordé le sujet de Mary, qu'elle ne se sentait pas bien avec son copain. Ma génitrice m'avait proposé de demander à mon amie de venir passer quelques jours à Seattle, pour se changer les idées. Je trouvais cette idée géniale, et je n'avais qu'une seule hâte : l'appeler pour lui proposer.

- Nous sommes arrivés !

La voiture garée sur le parking, nous descendions tous les deux, et approchions doucement de l'hôpital. Quand je voyais ce dernier, beaucoup de souvenirs, ou plutôt de cauchemars, se dessinaient dans ma tête. Je m'y étais rendu plusieurs fois : la fois où on m'avait trouvé derrière le magasin, quand je m'étais ouvert, et que James m'avait conduit ici à deux heures du matin pour me faire soigner, et quand on m'avait retrouvé dans la cave de mes ravisseurs. Trop de souvenirs, qui me mirent la boule au ventre.

- Monsieur, Madame, que puis-je faire pour vous ?

Ma mère et moi se tenions devant le guichet, alors qu'une femme, âgée d'une cinquantaine d'années, prenait mes informations. Son sourire me rassurait, et c'est ce que j'aimais voir : des infirmières à l'écoute, patiente, et souriante.

- Nous avons rendez-vous avec le docteur Matthew, pour mon fils, Adam Pearson.

L'infirmière me lança un regard, suivis d'un léger clin d'œil.

- Ça doit être le beau jeune homme qui se tient à côté de vous !

Je sentis mes joues se rougirent, et un léger sourire vint se dessiner sur mes lèvres. Ma mère me regarda quelques instants, avant de se re concentrer sur l'infirmière. Décidément, même si j'aimais les hommes, recevoir un compliment d'une femme assez âgé n'était pas mal non plus !

- Et vous venez pour ?

- Monsieur a passé un scanner, et plusieurs prises de sang il y a trois jours. On venait pour savoir les résultats.

La femme écrivait sur son ordinateur, quand son sourire disparu en une fraction de secondes. Cette dernière fixait l'écran, comme ci elle venait de voir un meurtre en direct. Elle continuait d'écrire des choses, toujours la même expression dessinée sur son visage. Au bout de quelques secondes, elle se leva.

- Je... Je vais vous chercher le médecin.

Ma mère acquiesça d'un mouvement de tête, et se tournait vers moi, un sourire sur les lèvres. Ce que nous allions apprendre, dans quelques minutes, n'était pas ce à quoi, nous nous imaginions. C'était bien pire.

Au bout de quelques minutes, l'infirmière réapparut, à ses côtés le médecin, des papiers entre ses mains. Son regard semblait un peu perdu, et un sourire faux était dessiné sur ses lèvres. Je lui serrai la main, et il nous emmena dans son bureau, un peu plus loin dans l'hôpital.

- Installez-vous.

Nous nous exécutions, et il ferma la porte, avant de s'asseoir devant nous, sur sa chaise de bureau, les papiers désormais posés sur la petite table. Je pouvais voir que quelque chose clochait, que quelque chose n'allait pas. La première fois que je l'avais vu, c'était pour ma visite d'il y a trois jours, et il était beaucoup plus radieux. Aujourd'hui, il semblait froid, et peu avenant vers les clients.

- Vous venez pour les résultats...

- C'est ça !