Reste Avec Moi. [BXB]

Chapitre 6

- Donc tu as raccompagné Jordan, hier ?

Anna était accoudée sur le comptoir de notre cuisine, alors que je me trouvais dans celle-ci, en train de faire des cookies. L'une des seules recettes que j'étais capable de faire, et que ma grand-mère m'avait apprise. Nous étions le lendemain de la soirée, en début d'après-midi, quand Anna était apparue chez moi, suite au message que je lui avais envoyé. Je ne lui avais rien dit dedans, juste qu'elle devait se ramener chez moi. Je devais lui dire ce qui s'était passé hier.

- C'est ça. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, ni comment j'ai eu les couilles pour lui parler comme ça devant ses amis, mais en tout cas, je me suis épaté !

Elle regarda avec de l'eau plein la bouche les boules que je formais avec ma main, avant de les écraser sur la plaque à cuisson. Toujours les yeux rivés sur mes gâteaux, elle répondit :

- Tu lui as parlé comment ?

- J'ai comme... Réglé mes comptes, devant ses amis.

Son téléphone se mit à vibrer, et ses yeux dérivèrent vers son cellulaire, qui affichait le nom de "maman", sur l'écran. Elle ne bougea pas d'un cil, avant de se re concentrer sur moi, comme si de rien n'était.

- Tu ne réponds pas ?

- On s'est disputé, et elle ne sait pas où je suis. Je n'ai pas envie de me prendre la tête. Bref, raconte moi.

Je levai un sourcil, et me dirigeai vers l'évier, pour me laver les mains, qui étaient remplies de pâte grasse. Je levai légèrement les yeux, pour regarder mon amie, toujours à la même place depuis des nombreuses minutes.

- Son ami à plus ou moins commencé à m'insulter, et je lui ai répondu. J'ai demandé à Jordan si c'était ça, ses "amis". Il n'a pas su me répondre, à vrai dire.

- Et après ?

- Je les ai déposés devant chez lui. Il a essayé de me parler, mais je suis parti. Il était déjà, tard, et j'étais fatigué. Puis je n'avais pas envie de me prendre la tête. Depuis, plus de nouvelles, et c'est peut-être mieux comme ça.

Je me dirigeai vers ma plaque de cuisson, et l'enfournai dans le four. Après ça, je rejoignis ma meilleure amie, et m'assis sur une des chaises hautes du comptoir, son portable continuant à vibrer.

- Tu devrais répondre, Anna.

- Je n'en ai pas envie.

Elle continuait de regarder l'écran, qui se déplaçait de quelques millimètres, à chaque sonnerie.

- Sincèrement, Anna. Elle se fait du souci. Alors réponds, et tu dis que tu es chez moi, c'est tout.

Après quelques secondes à regarder l'écran allumé, elle décrocha le téléphone. Je savais que sa maman était quelqu'un de très importante pour elle, et elle n'avait pas l'habitude de se prendre la tête. Ne pas lui répondre lui brisait le cœur, mais c'était pour montrer une facette d'elle forte, même si elle en mourrait d'envie de décrocher.

- D'accord. À tout à l'heure.

Elle raccrocha, et posa son téléphone sur le comptoir. Je la questionnai du regard, tout en vérifiant que mes cookies de gonfle pas trop.

- Elle me demandait où j'étais, et quand je rentrerai. Elle était plutôt calme, donc ça allait.

Sa voix était douce, et basse. Je mis ma main sur la sienne, avant de la caresser avec mon pouce.

- C'était au sujet de quoi, votre dispute ?

- Les vacances. Je lui ai dit que je ne voulais pas partir avec eux au Texas, et tout est parti en vrille. Elle a dit qu'on en discutera ce soir.

Je lui fis un sourire, et me levai pour vérifier la cuisson de mes gâteaux. Mon four chauffait extrêmement vite, et je devais vérifier la cuisson de ces derniers toutes les deux minutes, pour être sûr que rien ne brûle.

- Je suis rentré !

J'entendis au loin la voix de ma mère, qui apparut en quelques secondes dans la cuisine, avec plusieurs sacs de course, après avoir dit bonjour à Anna. Elle me regarda, un sourcil levé.

- Qu'est-ce que tu fais chauffer ?

- Des cookies !

Elle sortit du placard un verre, et se le remplit d'eau gazeuse, tout en regardant la lumière du four. Elle avait l'air essoufflée, et son visage était rouge, à cause de la chaleur de dehors. Les étés à Seattle peuvent être chauds !

- Génial ! Mais n'oublie pas que nous partons dans trente minutes, pour ton rendez-vous à l'hôpital.

- Je n'ai pas oublié !

Elle leva ses deux sourcils, avant de commencer à ranger ses courses dans la cuisine. Je me dirigeai vers le salon, et m'assis sur mon canapé, mon téléphone entre les mains. Quelques secondes après, je sentis une présence s'asseoir à côté de moi. Une présence féminine, et un parfum qui vint directement titiller mes narines. Anna.

- Pourquoi tu vas à l'hôpital ?