Reste Avec Moi. [BXB]

Chapitre 4

- Tu n'as pas mangé une bouchée de ton assiette, tu es sûr que ça va ?

Nous étions attablés autour de notre table en bois, dans la salle à manger, comme avant. Anna s'était jointe à nous, car nous devions aller en boîte cette nuit. Or, quand je suis rentré chez moi, je me suis directement enfermé dans ma chambre, ne voulant pas que ma mère me pose des questions sur cette après-midi. Anna était donc allée lui parler, pour lui dire de ne me poser aucune question. Elle avait accepté, sans trop comprendre pourquoi.

- J'ai... Je n'ai pas très faim.

Ma mère me regarda, alors que mon père dégusta sans trop se poser de questions. Je n'avais vraiment pas la tête à parler, mais il le fallait, autrement, nous serions toujours bloqué au même stade la semaine prochaine.

- J'ai croisé Jordan. Et James, à Seattle.

Mon père leva discrètement la tête, et posa fourchette et couteau, avant de se servir un verre d'eau gazeuse. Ma mère fronça les sourcils, pour plus d'explications. Anna, elle, regardait son assiette, ne savant pas trop où se mettre.

- Je... Nous étions au bar, avec Anna, puis nous avons vu Jordan au loin. Je suis parti, et j'ai croisé James. Enfin, je lui ai rentré dedans, sans faire exprès.

- Et qu'est-ce qu'il t'a dit ?

Mon géniteur était assez froid. À vrai dire, depuis que je ne suis pas avec James, et quand il a apprit les raisons, il voulait lui casser la gueule. C'est pour cela que James a fait passer la lettre à ma mère, et pas à lui. Mon père n'aurait pas raté une occasion de lui casser la gueule. Depuis le procès, mon orientation n'est plus un problème pour eux. Ils l'ont même très bien accepté. Ils veulent juste que je sois heureux, et en bonne santé.

- Pas grand chose. Je suis vite parti de l'autre côté, donc bon...

Tout à coup, je sentis une douleur explosé dans ma poitrine. Une douleur que je n'avais jamais ressentie auparavant, une douleur qui me fit tousser, tellement fort, que j'en tombai de ma chaise. Pendant un instant, je n'entendais plus ce qui ce passait autour de moi. Je pouvais simplement entendre mon cœur battre à une vitesse inimaginable à l'intérieur de moi. J'avais comme un goût de fer qui remplissait ma bouche, et je me tordais de douleur.

Après quelques secondes, alors que ma vue était floutée, je pouvais apercevoir des personnes se dessiner devant moi. Il s'agissait de mon père, et d'Anna. Je pouvais entendre la voix de ma mère au loin, au téléphone. Ma poitrine ne me faisait plus mal, mais j'avais toujours le goût de fer dans ma bouche. J'essayai de me relever, difficilement, mais la main de mon père se posa sur moi, signe que je devais rester couché.

- Adam, reste où tu es, les pompiers arrivent.

La lumière me semblait forte, et les bruits lointains. Je tournai la tête, pour cracher sur le carrelage. À ma grande surprise, ce n'était pas de la bave qui sortait de ma bouche, mais du sang. Un liquide rouge qui se distinguait parfaitement au carrelage blanc.

- Il... Il crache du sang, oui...

Ma tête me faisait mal, et je ne savais absolument pas ce qui se passait autour de moi. Je fermai les yeux, à cause de la lumière. La fatigue ma tapa le crâne. Je ne sentais plus mon corps.

XXX

- Il est réveillé.

Je n'avais même pas ouvert les yeux, quand j'entendis cette voix, près de moi. Je pouvais sentir que j'étais assis, et non plus sur le carrelage froid de la maison. J'ouvris les yeux, et je mis quelques secondes à m'habituer à la lumière qui était toujours aussi forte.

- Adam, tu m'as fait tellement peur !

Ma mère s'approcha de moi, et je regardai mon bras. Une sonde était collée à mon avant-bras. Je ne comprenais vraiment pas ce qui venait de m'arriver. Je levai la tête vers le pompier, et mon visage se durcit. Sérieusement ?

- Sérieusement ? Sur tous les pompiers de Seattle, tu es celui qui vient chez moi ?

Je ne savais pas ce qui me prenait, d'où j'avais la force de dire cela. Mais à vrai dire, voir Jordan chez moi, dans mon salon, et me dire que c'est lui qui m'a mit cette perfusion, j'en avais la nausée.

- Adam ! Tu baisses tout de suite d'un ton, veux-tu ?

Ma mère commençait à hausser la voix sur moi, mais rien ne faisait. Il s'était agenouillé devant moi, et était en train de ranger ses affaires. Si j'avais pu, je lui aurais mis un grand coup de pied en pleine dent, pour que sa dentition parfaite soit ruiné. Mais je me sentais beaucoup trop fatigué.

- Ah, il est réveillé ! Qu'est-ce qui s'est passé ?