Parce qu'on a 18 ans qu'une fois {Jikook}

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PDV Jimin

« Tu dois partir Jimin, je suis désolé »

Trois mois s'étaient déroulés après cet « incident ». J'étais parti, de toute façon sa mère ne m'avait pas réellement laissé le choix. J'avais demandé à Taehyung s'il pouvait éventuellement me loger, mais il avait refusé en me disant qu'il n'acceptait pas les clochards et les tapettes dans sa maison. Je n'allais plus au lycée, j'avais passé les deux derniers mois à errer dans les rues, allant dans les foyers, les centres d'aide, et logeant chez qui voulait bien m'accueillir. Je n'avais pas revu JungKook, je l'évitais et je ne voulais pas le revoir. Il n'avait pas cherché à me défendre une seule seconde devant sa mère et il m'avait évité au lycée pendant le peu de temps où je suis resté. Je lui en voulais, j'avais cette impression horrible qu'il s'était servi de moi, que j'avais juste été son expérience homosexuelle pour lui.

Nous étions au mois de décembre, il faisait de plus en plus froid dehors, je n'avais pas énormément de vêtements, je ne savais plus quoi faire, j'avais fait littéralement tout le tour de la ville pour trouver des abris mais ce soir-là personne ne voulait me prendre, tout était complet. Je soupirais, marchant mollement dans les rues la mine baissée. Peut-être pouvais-je ? Non.. J'étais parti de chez eux, et ils n'avaient pas daigné ne serait-ce que m'envoyer un message depuis mon départ. Mais que pouvais-je faire d'autre ?

Je partais donc vers l'endroit qui autrefois fut un cauchemar mais qui aujourd'hui peut-être me sauverait. Ma maison. J'avais peur, mon père surtout me faisait peur. Ma mère était sévère et fouineuse mais elle n'était guère méchante. Enfin pas totalement. J'espérais aussi que mon frère ne leur avait pas dit mon secret.

Au bout d'une demie heure de marche dans le froid et la nuit, j'étais enfin arrivé devant la porte de ce qui fut autrefois mon chez moi, mon foyer. Je me sentais mal, je n'avais pas mangé grand-chose et la fatigue plus le stress mélangé ne faisait pas un bon effet sur mon corps et mon mental. J'étais désespéré. Je levais l'index vers la sonnette de la porte mais je n'eus pas le temps d'appuyer que la porte s'ouvrit brusquement. Ma mère se trouvait sur le seuil de la porte, son cadi dans la main.

- Jimin ? Qu'est-ce que tu fais ici tu n'habites plus là tu te rappelles ?

Elle s'apprêtait à me dépasser mais elle soupira en voyant ma mine déconfite et triste. A ce moment-là, je pensais bien qu'elle avait pitié de moi. Elle soupira.

- Viens m'aider à faire les courses

Je hochais la tête sans rien dire et la suivais jusqu'au supermarché du coin. Je prenais le cadi de ses mains. Elle semblait surprise.

- Pourquoi tu es revenu ? Tu as entendu la nouvelle et tu imagines que je vais tout te pardonner c'est ça ?

- Quelle nouvelle ?

Je haussais un sourcil en la regardant avec des yeux curieux. Elle mettait pleins d'aliments dans le cadi en même temps que nous marchions et discutions.

- Donc tu n'es pas au courant ?

Mais enfin de quoi parlait-elle ? Je lui aurais dit si j'avais été au courant de quoi que ce soit à propos d'eux.

- Ton père et moi avons divorcés. Il est parti dans la nuit sans rien dire, tout le quartier m'a tourné le dos ainsi qu'à ton frère. On raconte sur moi que si j'avais mieux aimé mon mari et si je m'étais mieux occupé de lui... Il serait toujours là.

- Fils de pute

- Jimin !

Je soupirais avant de m'excuser pour mon langage, mais je ne retirais pas mes mots, non seulement il avait fait de nos vies un enfer, et maintenant même en étant partit il continuait. Nous avancions vers la caisse, quelques regards méprisants étaient tournés vers nous. Je les leur rendais volontiers. Personne ne savait l'enfer personnel que ma mère avait connu avec mon père, et sa ceinture.