The Hobbit - La Corneille du Roi

Chapitre 8

NB : J'ai encore débordé sur le temps, mais voilà un chapitre qui, j'espère, vous plaira. Encore une fois, la fin ne me satisfait pas tant, je trouve avoir du mal à terminer. 

Sur ce, bonne lecture ! 

Des voix, des rires et des bruits s'élevaient dans la salle à manger du roi, symphonie d'un brouhaha. En son cœur, une longue table était dressée, garnie de nourriture et de vin, de couverts et de pichets. Autour, douze nains se servaient dans les plats et s'en délectaient. On parlait, on criait, on s'exclamait, on riait... les plus vieux et sages parlaient et échangeaient calmement entre eux, prenaient leur temps. Les autres, plus entrains, enchaînaient morceaux par morceaux, verres par verres, comme de bons vivants feraient. 

En bout de table, deux places vides. La première, il en était facile de deviner à qui pouvait-elle être réservée. Un siège, bien plus grand et finement sculpté, aux ornements délicats et dorés, ne pouvait qu'appartenir au roi, et en l'occurrence, Thorin. Or, à sa gauche, tout le monde ignorait qui pouvait être attendu. Balin, plus que les autres, se posait la question. Placé à la droite du futur roi, il ne faisait que poser les yeux sur cet espace qui lui faisait face. Il connaissait tout ceux qui avaient reçu une lettre de l'Istari, excepté un seul. "Aingeal" se souvenait-il avoir entendu de la bouche du prince...

Ses pensées, comme les éclats de voix des autres nains, furent interrompues par les battements des portes qu'on ouvrait. Un silence prit place, tandis que tous les regards se dirigeaient vers l'entrée. Une femme, aux cheveux noirs tressés, aux habits masculins -forts ressemblants à ceux de leur futur roi- et au masque de fer, les dévisageait tous un par un. D'un mouvement de tête, elle les salua, avant de prendre place face au conseiller du roi, à côté d'un jeune nain blond. Quelques murmures interrogatifs se firent entendre. 

Aingeal ne portait pas attention aux yeux rivés sur elle, ni aux questions qui fusaient à son sujet. Elle n'avait en tête que les nouvelles paroles de Mithrandil. Il craignait la réponse des sept familles de nains. Il craignait que Thorin n'ait aucune armée à ses côtés. Or, il ne doutait pas des douze nains à qui il avait fait appel. De la loyauté. De l'honneur. Un cœur vaillant. Voilà ce dont l'héritier d'Erebor avait besoin. Il manquait, à cette petite armée, un individu crucial : un cambrioleur. Une prochaine réunion s'imposait donc pour le rencontrer ; l'étrangère avait pour ordre de continuer à veiller sur le prince jusqu'à la Comté, lieu du rendez-vous. Elle avait tout d'abord froncé les sourcils en lisant ces mots, "cambrioleur" et "Comté". Que pouvait encore mijoter le magicien ? 

Et puis, le mal sévissait. Il le sentait devenir plus fort. Il avait entendu parler d'attaques d'orcs de plus en plus fréquentes, aux bordures des Terres Sauvages. Les trolls descendaient des montagnes, les gobelins s'agitaient... une enquête devait être menée. 

Enfin, Thorin arriva. Imposant, fier et à l'allure noble. Il n'avait plus rien à voir avec le voyageur qu'avait côtoyé Aingeal. Il était vêtu d'une tunique de velours rouge aux manches noires et d'un pantalon brun, ainsi qu'une ceinture de cuir à la boucle large et d'or. Des perles ornaient sa chevelure brune aux mèches blanches. Son regard bleu était allumé d'une grande force de détermination ; son corps dégageait l'aura d'un chef. La femme masquée ne put s'empêcher de le trouver plus beau encore, que ce qu'elle avait pu penser jusque-là.

Tout monde se leva pour l'accueillir respectueusement, certains de façon maladroite ; ils se cognèrent contre la table ou firent traîner le banc sur le carrelage, produisant un bruit strident. Le prince inclina la tête pour les remercier et les inciter à se rasseoir. Il prit un petit temps avant de prendre la parole, dévisageant chaque invité. 

- Merci à vous tous d'être venu, dit-il de sa voix grave. Je suppose que vous ignorez tout de ce dont pourquoi vous avez été convoqué, il marqua une pause. Nous devons récupérer Erebor.