Notes de l'auteur : Je suis ravie de toutes et tous vous retrouver ! J'espère que vous allez bien, qu'enfin les vacances vous sont arrivées, ou que vous pouvez enfin vous reposer après cette période délicate. D'aucuns auront vécu difficilement le confinement et le déconfinement, d'autres les auront mieux abordés. Quoiqu'il arrive, je vous souhaite de ne pas perdre espoir, de garder la forme et vos jolis sourires. :)
Je vous souhaite une bonne lecture, avec une Compagnie dans le pétrin...
Le petit soldat de bois tournait, encore et encore. Il tournait et tournait, manipulé par de fins doigts. Son manège, nerveux et vif, ne cessait d'avoir lieu et ne cesserait avant que l'esprit d'Aingeal ne s'éclaircisse.
Car tout était obscurité. Aussi bien en elle, qu'autour d'elle. La nuit, sombre et silencieuse, recouvrait tout sur son passage, à l'exception des étoiles et de la lune, hautes dans le ciel. La lune, fine comme un fil d'argent, déployait sa faible lumière entre les branches des arbres. Le peu de rayons qui parvenaient à transpercer le feuillage venait caresser la silhouette esseulée de la voyageuse, assise contre le tronc mousseux d'un vieil arbre. Son écorce était aussi ridée que la peau de Gandalf et aussi grise que sa robe, cependant parsemée de mousses émeraudes et verdoyantes sur toute une grande partie. Des ganodermes poussaient par-ci et par-là, formant des escaliers en champignons pour de quelconques petites bêtes.
Les arbres, calmes et nobles, étaient de bons protecteurs. Aingeal aimait s'y blottir quand la peine enserrait son esprit. Contre eux, entre leurs racines, elle retrouvait un semblant de confort. Elle en avait si souvent besoin, et ce soir en particulier, elle le réclamait.
Elle expira profondément, fatiguée par les événements récents. Elle était surtout fatiguée des nains. Ils étaient imprévisibles. Attachants et terrorisants à la fois. On ne savait quoi dire sans s'attirer leurs foudres ou leur bienveillance ; en bref, vivre avec des nains, quand on n'en est pas un, était épuisant. Gandalf et M. Sacquet auraient vivement approuvé cette déclaration... or, l'un était parti on-ne-savait-où, et le second, elle l'avait laissé entre les mains des nains, ce qui n'était pas des plus rassurants, si vous voulez mon avis.
Un bruissement lui fit lever le visage du vide dans lequel elle s'était plongé. Une chouette effraie, pas très grande, mais fort curieuse, s'était perché sur une branche. De là, elle posa ses grands yeux sur la femme, la tête penchée. Aingeal l'imita, intriguée. À cette réponse, l'oiseau mouva son corps sans jamais obliquer son regard, exécutant une drôle de danse pour l'étrangère. Un sourire étira les lèvres de celle-ci. Un léger, très léger rire, presque un souffle, fit vibrer sa gorge. « Grands dieux ! » pensa-t-elle, « Heureusement que je ne me suis pas ridiculisée de la sorte quand je suivais Thorin sous cette forme. »
Entre ses doigts, le soldat ne tourna plus. Son esprit s'était éclairci.
Sauf qu'au lieu de se trouver apaisée, une vague d'inquiétude la submergea. Le nom de Thorin se répéta en boucle dans ses pensées.
Thorin...
Thorin.
« Cac !* » s'écria-t-elle mentalement en tapant sa main contre son front. Elle l'avait complètement délaissé ! Lui et tous les autres ! Elle lâcha un autre juron, cette fois-ci à voix haute, faisant peur à l'oiseau qui s'envola face à la soudaine colère de la protectrice. Elle se leva, rangea sa figurine en bois et se mit à courir à vive allure entre les arbres, tout en évitant chaque obstacle qui osait barrer sa route. Ses pas rapides soulevaient les feuilles sur son passage. Agile, elle semblait presque voler et rien ne perturbait sa course.
Jusqu'à ce qu'elle arrive au camp. L'horreur la foudroya sur place : plus personne n'était là. Tout était laissé à l'abandon ; les braises étaient encore chaudes et ni les tapis de sol, ni les couvertures, n'avaient été sortis et utilisés. Haletante, Aingeal jeta des regards partout autour d'elle. Pas un seul détail ne laissait penser à un signe, un message qui justifierait cette absence déconcertante. « Mais où sont-ils... » se demanda-t-elle, alarmée. Elle entra dans les bois et fut encore plus confuse de ne trouver les poneys nulle part. Ils avaient pareillement disparu.
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The Hobbit - La Corneille du Roi
FanfictionTout roi devrait avoir sa Corneille à l'épaule. Elle est un symbole guerrier, mais aussi de sagesse et de connaissance. Aingeal erre depuis longtemps à travers la Terre du Milieu et les Terres Sauvages, offrant ses services pour vivre. Jusqu'à ce...