Chapitre 23 : Entre les balles

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Gabe se mit à terre rapidement. Avec leurs fusils d'assaut, les soldats mitraillaient les pauvres innocents. Rapidement, Esmero s'enfuit.

Pour éviter de mourir, le jeune garçon passa sous les tables et suivit le propriétaire du château. Il courait dans de sombres escaliers sans réellement savoir où aller. L'hôte n'était déjà plus dans sa ligne de mire. Les coups de feu ne cessaient pas. Apeuré, il poursuivit sa course en espérant retrouver Buddy et Himiko.

Les majordomes se frottaient aux ennemis mais ceux-ci étaient mieux entraînés. Lord Esmero n'avait pas appris à ses sbires comment se défendre.
- Retrouvez le riche ! s'écria le chef d'équipe. Le boss le veut vivant !
- Reçu ! hurlèrent ses alliés.

Gabe arriva dans un vieux stockage. Il pouvait se cacher dans de vieilles caisses, au-dessus des étagères et même dans des tonneaux vides. Cependant, si les soldats le trouvaient, il n'aurait aucun moyen de s'échapper.
- Par ici, chuchota Esmero.
- Qu'est-ce qui se passe, bon sang ?
- Je n'en sais rien, mes subordonnés m'ont annoncé la nouvelle il y a à peine cinq minutes.

Une dizaine d'autres soldats entrèrent par d'autres portes. C'était une invasion. Gabe suivait Esmero sans poser de questions. Le détail qui l'effrayait était qu'ils montaient beaucoup d'escaliers. Où allaient-ils.
- Tu devrais te cacher ici.
Lord Esmero ouvrit une chambre sourit.
- Verrouille bien derrière toi. Si l'un d'eux essaie d'entrer, saute par la fenêtre. Tu devrais atterrir sur les ramparts. Ensuite, fais ton possible pour t'enfuir.
- Pourquoi ne pas m'en aller maintenant ?
- Parce que tu risque de mourir une fois dehors. Ce n'est qu'un plan de secours si le premier foire. Bonne chance, fiston.
Gabe ferma la porte avec la clé que le vieil homme lui donna puis il ouvrit la fenêtre, la peur au ventre.

Sur une terrasse extérieure, à trente mètres de haut, Esmero observait la forêt autour de son humble demeure. Il entendait les soldats s'approcher de lui.
- Attention en sortant !
- Reçu, chef !
Un soldat mit un pied sur la terrasse et sans le voir venir, il sentit quelque chose lui taillader la gorge. Du sang gicla à profusion. L'homme venait de l'éliminer avec sa machette.
- TIREZ !
Le type évita les quelques balles en se jetant au sol. Il saisit ensuite l'arme du mort et tira dans les genoux des assaillants.

Une autre équipe arriva aussitôt. Dans les escaliers, il découpa quelques membres et tua chaque soldat avec style. Esmero savait se battre.
- Enfoiré ! cria le dernier survivant en le visant.
Celui-ci se prit la machette en plein visage. L'hôte allait la récupérer quand soudain, quelqu'un lui explosa le nez avec une crosse de fusil.
- Ben voyons... Comme si j'allais laisser mes soldats mourir sans réagir...

Siryl attrapa le vieil homme par le peu de cheveux qu'il lui restait et l'emmena sur la terrasse, face au vide.
- Si tu tombe d'ici, tu meurs. Alors je te conseille d'être coopératif, ordure...
- Si c'est l'argent que tu veux, laisse tomber. Mes majordomes ont fait brûler le coffre.
- C'est amusant, ça... Tu savais déjà que tu allais mourir ?

Trois balles se logèrent dans ses poumons. À l'agonie, au sol, Esmero regardait l'ennemi partir avant de périr sous le soleil couchant. Gabe, lui, avait réussi à fuir sans la moindre égratignure. Seul, dans la forêt, il marchait, perdu dans sa paranoïa. Il avait l'impression qu'une armée entière se cachait près de lui.

Buddy avait assisté à une scène de fusillade que Siryl avait filmé. Très inquiet pour son ami, il lui lança un appel téléphonique.
- Allô ?
- Bordel, Gabe, tu vas bien ?
- Il vient de se passer un truc de malade. Je t'expliquerais. Je ne devrais plus être très loin de la ville. Invite Himiko, on passe au MapDo et on prévoit notre plan de survie.
- Gabe, tu sais que tu es comme un frère pour moi. Je sais ce qui se passe, c'est Siryl qui vous attaque. Fais attention à toi...

Dans le bureau du président, au casino, un verre d'alcool était renversé au sol. La table basse était à terre avec l'échiquier brisé et les jetons étaient éparpillés partout. Les caméras étaient toute éteintes. Le téléphone d'Himadori, posé sur le bureau, vibrait. C'était un appel important venant de la prison. Un détenu cherchait à le joindre.

Gabe arriva finalement à l'hôtel et sauta dans les bras de Buddy.
- Où est Himiko ?
- Elle ne vient pas ce soir, elle doit réviser ses cours.
Le garçon se jeta sur son lit, épuisé.
- On doit arrêter Siryl.
- T'es malade ! hurla son ami. On va mourir !

L'adolescent roux tremblait de peur.
- Il déclare la guerre au pays. On est visés. Je pense qu'il vaut mieux mourir sur un champ de bataille qu'ici à rien faire.
- Tu déraille complètement ! À deux, on n'arrêtera jamais ce mec et ses soldats.
- Je n'ai jamais dis qu'on serait deux.

Au MapDonald, ils discutèrent de leur méthode de persuasion. Ils devaient s'entraîner afin de recruter dans leur équipe. Buddy se leva un instant en interrompant leur discussion pour acheter d'autres frites.
- N'en prends pas trop, tu auras mal au ventre.
- Dis plutôt que t'as besoin de cet argent.
- Si tu le sais, pourquoi tu reprends des frites ?
- Je n'ai pas perdu ma capacité d'engloutir n'importe quoi ! Hahaha !

Finalement, les garçons étaient parés. Ils montèrent sur leurs vélos et se mirent à pédaler en pleine journée, le lendemain. Pendant ce temps, Elizabeth serrait la main droite de Michael.
- Mademoiselle, dit le médecin en entrant avec des papiers dans les mains.
- Oui ?
- Nous avons les résultats des rapports. Votre petit ami va s'en sortir. Ses côtes peuvent être soudées avec notre nouvelle machine et il pourra sortir dans une semaine.

Elizabeth pleurait de joie.
- Par contre, il va devoir faire de la rééducation et pour les bleus sur son visage, je ne pourrais rien faire.
- Est-ce que vous connaissez un centre correct ici ?
- Bien entendu. Je vous laisse l'adresse.

Les deux amis arrivèrent dans le repaire de la triade.
- N'approchez pas. dit l'un des gardes.
- Excusez-nous du dérangement... On voudrait parler au type, là... C'est quoi, déjà son nom ? Buddy, c'est toi qui a joué contre la maîtresse.
- Je crois que c'est Motamo. C'est urgent.

Les types s'echangèrent un regard et emmenèrent les amis à l'intérieur de la planque. Le nouveau chef les observait d'un regard noir.
- Tu crois qu'il nous déteste ? chuchota Buddy.
- Il te reconnaît peut-être pas...
- Maître Motamo, ces jeunes disent vous connaître.
- Il est préférable de leur demander leur identité avant de les faire entrer.

Les membres se mirent soudain à genoux.
- Nous sommes terriblement désolés, maître !
- Ça va, ça va, vous avez de la chance pour cette fois. Ce qui m'étonne c'est que je crois me souvenir d'avoir kidnappé ce petit pour le faire jouer. Alors pourquoi est-ce que tu es revenu ?

Buddy recula, laissant la place à son binôme.
- Bonjour. Permettez-moi de me présenter. Je suis l'ami de ce garçon. Je me nomme Gabe. Si on vient vous voir aujourd'hui, c'est pour vous demander de l'aide.
- C'est osé de venir vous adresser directement au chef pour un acte égoïste...
- Ce n'est pas pour nous mais pour le pays. Vous avez entendu parler de Siryl, non ?

Un hochement de tête de Motamo suffit pour motiver Gabe.
- Nous voulons l'arrêter mais à deux, on devrait se faire pulvériser très vite.
- Je vous propose quelque chose, les jeunes. Nous allons jouer à un jeu ensemble et si vous gagnez, j'accepte votre requête.

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