Chapitre 26 : Dernier jour

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Le Crown Festival se terminait à l'aube le lendemain. C'était la dernière journée. Plus aucun participant n'avait la motivation pour jouer.
- Ça va mieux ?
- J'ai l'impression d'être mort. De ne plus avoir de corps.

Gabe et Elizabeth se tenaient devant Michael.
- Je comprends. T'as le corps en miette. Ça me paraît normal.
- T'as l'air détruit mentalement, toi. Il s'est passé quoi pendant mon long sommeil ?
Gabe expliqua à quel point la situation avait dégénérée. Puis, quelqu'un frappa à la porte. La jeune femme ouvrit et sourit.
- Tu as enfin le droit de bouger ?
- Tu plaisante ? rit Buddy. J'peux carrément sortir !

Le bras dans le plâtre, le jeune roux laissa son meilleur ami le prendre dans ses bras. Michael soupira.
- Je ne sais pas comment j'ai pu survivre à ce qu'il m'a fait subir.
- Ce que je comprends pas, moi, répondit Elizabeth, c'est pourquoi il est mort. Apparemment, ils ont retrouvé la culasse du pistolet dans son oeil je crois. Je ne sais pas ce que c'est mais c'est que l'arme était cassée, non ?
- Quelqu'un a dû piéger son arme. déclara Gabe. Personne ne l'aimait ce type.

Buddy jeta un œil à sa montre.
- Il est l'heure d'y aller. On revient vous voir ce soir. En attendant, regardez l'émission du midi sur la 112.
- Suite aux derniers événements, un journaliste à décidé de nous interviewer.

Elizabeth les accompagna jusqu'à la sortie de l'hôpital. Puis, elle glissa quelques pièces dans la fente du distributeur et regarda la brique de jus de fruit tomber.

Dans les escaliers, pour remonter jusqu'à la chambre de son petit ami, elle entendit deux médecins discuter.
- Qu'est-ce que tu raconte ? Personne ne peut s'échapper d'ici, on a des caméras.
- Mais je te dis que le patient Jackson n'est plus dans son lit !

Elizabeth sourit et alla raconter à Michael que Buddy n'avait pas le droit de sortir et qu'il s'en est allé en douce.
- Quels idiots ces jeunes.
- Ils sont mignons. Tu étais aussi insouciant avant ?
- Certainement pas.

Le docteur entra dans la chambre pour s'occuper du patient. Puis, après la routine médicale, il alluma la télévision pour y voir les jeunes garçons sur un plateau avec un présentateur.
- Maintenant que je vous ai présenté nos invités, nous allons parler d'un sujet qui fâche.
- Vous nous avez appelé car vous savez qu'on a tenté d'éliminer Siryl, répondit Gabe. C'est pour ça qu'on est là. Mais j'aimerais savoir qui vous a mis la puce à l'oreille.
- Les médias sont au courant de beaucoup de choses, mon cher ami. Nous aimerions savoir où il est.

Buddy voyait des policiers dans le public.
- Bande de fumier... Vous nous avez appelé pour nous arrêter devant le monde entier.
- Quoi ? s'exclama Gabe.
- Vous pensez qu'on est les alliés de Siryl, hein ?

Debout, face au présentateur, les larmes aux yeux, Buddy tremblait.
- Je me suis fait tirer dessus dans la base militaire. Par un soldat de notre pays. Il a osé tirer sur un innocent.
- Buddy est mon meilleur ami et c'est le seul désormais car nous avons perdu notre autre compagnon Matthew dans le Crown Festival. Nous sommes jeunes et nous voulons de l'argent, comme beaucoup de monde. Pourquoi on devrait vivre un enfer ?
- Siryl allait s'en prendre au Japon et on connaissait la triade chinoise suite à un jeu qui a décidé de nous aider. Nous avons perdu un autre camarade pendant la bataille.

Gabe frappa la table en pleurant.
- Austin... Lolyslova pour ceux qui préfèrent. Il m'a empêché de mourir au prix de sa vie alors qu'il ne me devait rien. À cause de Siryl, nombreuses sont les victimes. Michael Dawid est à l'hôpital, démoli à cause d'une rumeur. Il est traité de terroriste alors qu'il souhaitait simplement jouer... Pour sa fille...

Le téléphone de Gabe laissa entendre une alerte. Un spectateur lui avait fait un don de mille yens. Puis un autre. Ainsi que sur le compte de Buddy.
- Quelle histoire touchante, déclara le présentateur. Alors vous n'êtes pas complice ?
- Non, nous l'avons perdu lorsque Lolyslova s'est fait tirer dessus.

Finalement, à la fin de la journée, Gabe s'installa dans son lit auprès de Buddy.
- On n'aurait peut-être pas du faire le transfert.
- Pourquoi ? Tu voulais le faire demain matin ?
- Ben maintenant que je suis premier dans le classement, je risque d'être pris pour cible, non ?

Buddy fronça les sourcils.
- Tu as raison. Je vais appeler la police et leur demander de surveiller l'hôtel jusqu'à la fin de la nuit.
- Attends, c'est peut-être idiot. Il est recherché alors il évitera peut-être de se montrer.
- On ne sait jamais.

Elizabeth reçut une notification. Elle lâcha la main de Michael et lut le message de Gabe : "Je vais cacher mon téléphone pour ne pas être localisé dans ma chambre. Tu ne pourras pas me joindre."

La nuit était tombée et plusieurs voitures de police étaient garées dans le parking intérieur de l'hôtel. Étaient postés des tireurs d'élite sur le toit, deux policiers devant l'ascenseur de chaque étage et un à chaque porte menant aux cages d'escalier. La dernière nuit allait être la plus longue pour le jeune garçon qui paniquait.
- On s'en tient toujours au plan, ok ? Si dans quatre heures il n'a rien tenté, tu reviens dans la chambre.
- D'accord, sourit Buddy. On va y arriver.
Le jeune roux souleva le matelas et retira les lattes. Gabe se glissa à l'intérieur de sa cachette, un couteau à la main.

Deux hommes étaient devant la porte de l'hôtel. Un type s'approcha et ils décidèrent de l'arrêter.
- Attendez, qu'est-ce que vous voulez ? Je loue une chambre ici.
- Papiers d'identité.
L'un d'eux observait la liste des résidents actuels.
- Brandon Roy. Il est dedans, c'est bon.

Inquiet, il entra. Le type ne savait pas pourquoi deux policiers surveillaient l'hôtel. Puis, une voiture s'arrêta devant le portail. Elle était noire et il était impossible de voir qui la conduisait d'aussi loin.
- Tu vas jeter un œil ?
- Pourquoi moi enfoiré ?
- T'as perdu au poker contre Émilie et moi hier, tu as oublié ?
- Je dois vraiment aller le faire chier ? C'est peut-être juste un mec qui attend sa femme ?
- Ou une femme qui attend son mec. On ne sait pas. Tu sais que si on ne sait pas, c'est que c'est peut-être Siryl.

Personne ne descendit de la voiture alors un des deux agents commença à marcher, son arme à la main. Après avoir fait quelque pas, il s'arrêta. Le conducteur était descendu avec un fusil à pompe.
- LE BATARD !
Rapidement, il visa et tira. L'inconnu venait de briser une fenêtre de chambre avant de tomber en arrière.
- Appelez les secours ! s'écria l'autre policier avec son talkie-walkie. Je répète, appelez les secours !

Il se rua vers la victime et regarda son ami.
- Tu crois qu'il a tué le petit d'ici ?
- Ce n'est pas Siryl, pourtant...
À cet instant, son cœur s'arrêta.
- Je crois que j'ai compris. C'est un signal...
- Qu'est-ce que tu raconte ?
- Notre homme est déjà à l'intérieur.

Buddy jeta le téléphone de son ami dans les toilettes et tira la chasse d'eau. Dans la cabine d'à côté se trouvait un homme en tenue blanche. Il retira sa casquette et sourit.
- Il est temps de débuter la manche finale.

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