La lune éclairait le ciel nocturne de sa lumière blafarde. Lewis avait rangé son calepin, ses crayons et deux petits livres dans une sacoche de cuir reçue pour son dixième anniversaire. Il ouvrit la fenêtre et se hissa jusque sur le rebord. Puis il se laissa glisser de l'autre côté. Il s'éloigna de sa maison. Le garçon connaissait bien ses parents. Il ne comptait pas leurs laisser le temps de se poser des questions et il savait très bien qu'ils ne reviendraient pas sur leur décision. S'il voulait échapper à la pension, il devait s'enfuir. En arrivant à l'orée de la forêt, il hésita. En journée, les promenades y étaient agréables et paisibles. Mais la nuit, ce lieu devenait angoissant. Même s'il avait un peu peur, Lewis était déterminé. Il s'engagea sur le sentier qui lui permettrait de traverser la forêt. Il marcha d'un pas qui se voulait assuré en regardant droit devant lui. Il trébucha sur une racine et s'étala sur le sol. Sa sacoche s'était ouverte et ses affaires en étaient sorties. Lewis tourna vivement la tête vers l'arrière. Il était pourtant sûr qu'il n'y avait rien sur le chemin. Il s'agenouilla et ramassa ses crayons et ses livres et les remit dans sa sacoche. Il chercha alors son calepin des yeux. Il le vit à au moins deux mètre de lui. Comment avait-il pu atterrir si loin ? Il n'avait fait qu'une petite chute. Lewis se leva et arrangea sa veste. Il s'apprêta à récupérer son calepin. Mais en relevant la tête, il vit une petite boule de poils blanche qui en reniflait la couverture. C'était un lapin. Dans une forêt cela n'est pas surprenant. Sauf quand le lapin en question porte en petit collier de cuir rouge bordé de dentelle de la même couleur, le tout orné d'un grelot doré. Le garçon s'approcha rapidement pour le faire fuir de peur qu'il ne commence à ronger ses dessins.
"Allez, va-t-en, dit-il d'un ton ferme."
Le lapin le considéra, saisit le calepin et détala.
"Eh, reviens ! s'écria Lewis."
Bien évidemment, l'animal n'obéit pas. Lewis se lança à sa poursuite, quittant ainsi le sentier. Il s'enfonça toujours plus profondément dans la forêt sans parvenir à rattraper le lapin. Quand il fut à bout de souffle, il s'arrêta et se laissa tomber sur le tapis de feuilles et de mousse qui couvrait le sol. Il agrippa une touffe d'herbes et l'arracha. Tout ses travaux les plus importants était dans ce calepin. Il observa les alentours. Il ne savait plus d'où il venait. Désespéré, il commença à marcher sans savoir s'il suivait la bonne direction. Puis, il perçut un léger tintement. À sa droite, le lapin blanc se tenait assis une patte sur la couverture brune du cahier. Il semblait le narguer. Le jeune anglais, se leva doucement sans le quitter des yeux, puis se jeta sur lui. Ses mains saisirent le vide et il vit le lapin disparaître derrière un arbre. Lewis s'approcha et regarda par où le lapin était parti. Le rongeur était rentré dans son terrier. En regardant à l'intérieur il ne vit que son carnet. Le terrier n'était pas tant profond et suffisamment large pour qu'il puisse y entrer. Lewis y entra jusqu'à la taille et tendit la main. Le calepin était hors d'atteinte. Il entra tout à fait à l'intérieur. Soudain le sol se déroba sous lui. Le garçon tenta de se rattraper, mais sa main ne pût saisir que le calepin et l'entraîner dans sa chute.
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Lewis
FantasyLewis est un jeune garçon de l'Angleterre du XIXe siècle. Un jour, son amie disparaît mystérieusement pendant une promenade en forêt. Elle reparait six mois plus tard et est envoyer en asile psychiatrique. Six ans après, Lewis, à qui elle a raconté...