Buckingham Palace

784 20 3
                                    

Je détestais attendre. Je déteste attendre. Je détesterai toujours attendre. Cette nuit fût sûrement la plus longue de ma vie. Premièrement à cause du décalage horaire, qui n'était décidément pas résolu à m'aider, et à cause de Harry. Harry. Juste prononcer son prénom me donne des frissons. Je n'ai pas arrêter de penser à lui. Toute la nuit, je n'avais que ça en tête. Je n'arrêtais pas de me remémorer les sept heures du vol Montréal-Londres. À la façon dont il avait écrit "Bienvenue à Londres, chérie", à l'initiative qu'il avait pris de m'inviter. C'était suréaliste. C'était digne d'une comédie romantique, ou d'un roman à l'eau de rose. Comment est-ce que ça pouvait m'arriver à moi, Sarah Ouellette? Ce fût la dernière pensée dont je me suis souvenue après m'être endormie sur mon lit qui faisait au moins 15 fois ma taille, tant il était gigantesque.

Le lendematin, je fût réveillée par un texto d'Alice. Elle me disait qu'elle devait aller à l'université cette journée pour sa dernière journée de cours avant le Nouvel An. D'une certaine façon, j'étais déçue. J'avais traversé l'Atlantique pour venir la voir et elle devait aller à l'école. Mais lorsque j'ai repris mes esprits et que je fût vraiment reveillée, j'ai pris cette nouvelle d'un tout autre angle, car je me suis remémorée mon "rendez-vous" avec Harry. Si Alice ne pouvait pas me voir aujourd'hui, je pourrais donc passer la journée avec lui. Je savais donc que ce serait l'un des plus beaux moments de ce voyage, car il le partagerait avec moi.

Harry m'avait donné rendez-vous à 11h devant Buckingham Palace. Je suis allée vérifier sur Google Maps, et je me suis rendue compte que par chance, mon hôtel se trouvait à moins de cinq minutes de marche de Buckingham. En plus, j'aurais à marcher dans le parc St-James. Donc, pourquoi pas? Après avoir fait cette découverte pour le moins "palpitante", je me suis rendue compte qu'il ne me restait qu'une heure pour me préparer. J'ai couru dans la salle de bain, pris ma douche, et aplatit mes cheveux. J'ai ensuite dû choisir ma tenue. Mais sérieusement, pourquoi est-ce toujours aussi difficile? Comme il me l'avait si bien fait remarquer, ma valise était aussi lourde qu'un menhir et c'était à cause que je l'avais remplie de vêtements. Je devais avoir assez de vêtements pour tenir un mois sans jamais porter le même morceau, alors pourquoi est-ce que j'avais tant de misère à choisir une tenue? J'ai d'abord essayé une paire de jeans avec un t-shirt de style baseball, je me suis regardée dans le mirroir, et je suis retournée me changer. Je suis sortie avec une jupe noire moulante et un chemisier blanc. Non, trop professionnel. Je suis retournée me changer et j'ai finalement opté pour des pantalons bourgogne, un chandail de laine blanc crème et de petites bottes noirs avec un talon pas trop haut. J'ai enfilé mon manteau gris et mon foulard noir. Enfin une tenue qui me plaisait.

Je suis sortie de mon hôtel, et je me suis rendue compte que même si c'était l'hiver, il n'y avait pas de neige sur le sol. Mais le froid n'avait pas manqué l'appel, lui. Je me suis rendue jusqu'à la rue Picadilly, je l'ai traversée, je me suis aventurée dans le parc St-James. Par la suite, j'ai vu des touristes asiatiques en groupe qui se dirigeaient vers quelque chose qui sonnait comme Buckingham Palace. J'ai donc décidé de les suivre. Ce serait toujours mieux que de me perdre.

Finalement, j'ai bien fait de les suivre, car quelques instants plus tard, je me retrouvais devant une grande bâtisse blanche, devant laquelle il y avait des soldats habillés en rouge avec des chapeaux poilus, qui gardaient une haute grille noire pleine de dorrure. Buckingham Palace. Enfin, j'y étais. Je me suis mise à le chercher des yeux. Comme je ne voyais rien dans la foule, j'ai décidé de monter les marches de la fontaine qui se situe en face du palais. Il y avait l'un des gardes de Buckingham posté là, qui semblait chercher quelqu'un ou quelque chose. J'ai commencé à regarder dans la foule pour Harry. C'est à ce moment que le garde s'est approché de moi et m'a demandé dans un français plutôt hésitant:

-Êtes-vous Sarah?

-Euh, oui.

-J'ai ceci à vous remettre de la part d'un jeune homme qui se nomme Harry.

-Merci.

Je pris l'enveloppe rouge qu'il me tendait. Je l'ai ouvert. À l'intérieur, il y avait un petit papier sur lequel il était écrit;

"Salut Sarah,

Tu dois être en train de me chercher à l'heure qu'il est. Je suis désolé. J'ai un empêchement. Si je ne suis pas là à 11h, c'est que je ne pourrai pas venir. Désolé.

Harry"

J'ai regardé ma montre. L'heure venait tout juste de tourner à 11h01.

London LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant