Chapitre 17

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Sarah

J'ia raccroché au nez d'Emmanuel, puis j'ai pris mon téléphone et je l'ai lancé à travers la pièce. Je me foutais royalement du miroir que je venais de briser, et de la crise que mon père allait me faire lorsqu'il verrait l'état de mon téléphone. Je me suis accotée contre la porte et me suis laissée glisée le long de cette dernière. J'ai pris ma tête entre mes mains, tout en tirant mes cheveux. Comment cette soirée a-t-elle pu finir ainsi? Ah oui. C'est vrai. Ton ex (communément appelé Trou de Cul, ou parfois Emmanuel) a réussi à te faire dire que tu l'amais toujours. Par contre, tu ne l'aimes plus dans le sens où lui le comprend. Et pour en rajouter à cette confusion générale, le gars dont tu es follement amoureuse (communément appelé Incarnation de la perfection, ou encore Harry) t'A entendu dire cette phrase de malheur, et ça a eu l'effet d'un bombe sur lui. C'est pourquoi il est parti en claquant la porte.

Merde.

Merde. Merde. Merde.

Le premier gars qui réussit à me rendre heureuse, à me faire rire, à me faire sentir comme si je valais quelque chose depuis la Tragédie-Emmanuel, eh bien, je vais de le laisser partir en disant quelque chose que je ne pensais qu'à moitié. Je savais que tout cela était trop beau pour être vrai. Il devait déjà être en train d'appeler son chauffeur pour qu'il vienne le chercher et l'emmener à l'aéroport afin de repartir je ne sais où. Mais une lueur d'espoir éclaira mon regard. J'avais peut-être encore le temps de le rattraper. Si je me dépêchais, je pourrais sûrement l'attraper juste avant qu'il ne parte et tout lui expliquer.

Je me suis levée en trombe, et essayé d'ouvrir la porte. Après quelques essais, je parvins finalement à l'ouvrir. J'ai couru jusqu'à la porte d'entrée, en trébuchant à quelques reprises à cause de mes bas glissants. J'ai enfilé mes bottes le plus rapidement que me permettait mon état de panique totale. J'ai couru jusqu'à l'ascenseur qui ne voulait pas arriver, même en appuyant une douzaine de fois sur le bouton. J'ai donc pris les escaliers. Je n'avais pas le temps d'attendre après ce fichu ascenseur. Je n'avais pas une seule seconde à perdre. J'ai dévalé les escaliers, tout en sacrant et me demandant pourquoi j'avais expréssément demander à Sandy un appartement au 15e étage. Je me suis ruée vers la porte d'entrée, puis vers la rue. Je me suis figée. J'avais une vague impression de déjà vu, sauf que les rôles étaient inversés cette fois.

Je l'ai vu entrer dans sa voiture noire. Il m'a jeté un dernier coup d'oeil juste avant que son chauffeur ne démarre et ne disparaîsse, l'emportant ainsi avec lui. Je venais de le perdre pour de bon.

C'était trop pour moi, en une seule journée. Juste trop. Le collier, le baiser que je lui ai refusé même si j'en avais tant envie, le récit de ma ''Tragédie-Emmanuel'', le combe-back d'Emmanuel dans ma vie, sa demande me laisser lui donner une deuxième chance, et le départ d'Harry. C'était trop. Beaucoup trop. Tout devenait flou autour de moi. Les gens marchait au ralentit, tout devenait de plus en plus blanc. La dernière chose dont je me souviens, c'est ce gros ''BANG!''.

Emmanuel

-T'as déjà gâché ma vie une fois. C'était pas nécéssaire de recommencer.

Les mots de Sarah se répétait sans cesse dans ma tête. J'avais l'impression que cette phrase m'hanterais pour toujours. Je savais très bien qu'elle m'en voulait énormément pour l'avoir quitté, et ce, de façon totalement merdique. Par texto. Il n'y avait que moi qui était assez con pour faire cela. Mais je ne pensais pas qu'elle m'en voulait au point d'avoir gâché sa vie. Je savais très bien que j'était important pour elle, elle me l'a dit la veille du jour fatal, mais à ce point-là? Et pourquoi elle a dit ''C'était pas nécéssaire de recommencer.''? Comment est-ce que j'ai pu lui gâché la vie une deuxième fois? Je me trouve à des milliers de kilomètres d'elle. Est-ce que ça un lien avec le prénom qu'elle a prononcé juste avant de me raccrocher au nez? C'était quoi déjà? Hardin, ou quelque chose comme ça. Peut-être Harry? Ouais, je pense que c'est plus cela. Ce prénom, elle l'a dit d'une voix tellement discrète, que je ne pense même pas qu'elle s'est aperçu qu'elle l'a dit. Mais c'est qui Harry, sérieusement? J'en ai aucune idée, mais s'il essaie d'avoir MA Sarah, je vous jure que je lui pète la geule.

Je fut interrompu dans mes pensées plus ou moins macabre par la sonnerie de mon téléphone. Ça devait être Sarah. Elle devait me rappeller pour s'excuser d'avoir été aussi impolie.

-Oui, allo?

-Emmanuel Louvin?

-C'est bien moi.

-Vous connaissez Sarah Oulette,pas vrai?

-Oui, en effet. Pourquoi?

-Elle a eu un accident. Elle est à l'hôpital. Vous êtes la seule personne dans le répertoire de son téléphone que nous avons réussi à joindre.

-QU-UOI? Sarah est à l'hôpital? Oû? Quel hôpital? Pourquoi?

-À l'Hôpital Général d'Endinbourgh, messieur.

-Parfait.J'arrive le plus tôt possible. Merci beaucoup.

London LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant