La dernière fois

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Sarah

Je suis rentrée dans ce taxi. Après avoir fermé la porte, je l'ai vu. Il était là au milieu de la foule, avec ses cheveux blonds qui contrastaient avec les couleurs sombres des tuques des touristes. Il semblait exténué, essouflé, comme s'il venait de courir. Mais est-ce que c'était vraiment lui? Des gars blonds, il y en a des tonnes et des millions.Peut-être qu'il me regardait uniquement car je venais de prendre mes jambes à mon cou, tout simplement après avoir lu le contenu d'une envelope? Ça devait sans aucun doute être cela. Il l'avait dit lui-même. S'il n'était pas là à 11h, il ne serait pas là.

Le chauffeur du taxi me regardait d'un drôle d'aire. Il me demanda avec son accent anglais:

-Miss, are you okay?

-Euh...yeah. Can you bring me to the Tower Bridge, please?

Il hocha de la tête et pris un virage à droite inatendu. Je fût secouée par la choc. J'ai tourné mon regard vers la fenêtre. Dehors, il faisait gris et nuageux, comme s'il allait pleuvoir, ou plutôt neiger. C'est le genre de temps que je déteste le plus. Il me rappelait tant de souvenirs que, autrefois, j'aurais qualifié de merveilleux, mais dont la signification avait changé avec le temps. Au lieu de me rendre heureuse, et de me plaquer un sourire dans le visage, ils me faisaient mal. Très mal. Mais tellement mal. Ils me rappelaient le temps où j'étais joyeuse, innocente et naïve. Le temps où je profitais encore de la vie. Le temps où j'était encore avec lui. Avec Emmanuel. Ce salop qui osait dire qu'il m'aimait. Je l'avait rencontré lors d'un été que j'ai passé en France. Je suis tombée sous son charme au premier regard. Il était beau, grand, drôle, populaire. Bref, le genre de mec qui vous semble parfait au premier regard, qui vous dira tout ce que vous voudrez entendre, qui acceptera de laisser tomber ses sorties prévus avec ses amis pour passer du temps avec vous, mais qui par contre, n'hésitera pas une seule seconde à vous laisser et vous briser le coeur au passage.

Emmanuel était le premier gars auquel je me suis intéressée. Je n'y connaissais rien, moi, à l'amour. J'étais naïve. Je pensais que tout se passait comme dans les films, que tout était complètement romantique, parfait. Dans mon monde, les gars étaient tous des amoureux exemplaires, ils vous offraient des fleurs ou du chocolat, ils vous faisaient valser même quand il n'y avait aucun musique, ils vous défendaient, vous laissaient seule lorsque vous en aviez besoin, et était toujours libre lorsque vous aviez envie de le voir. Comme je l'ai dit plus tôt, ça, c'est ce qui se passe dans me tête. Emmanuel, au départ, correspondait à ma vision de l'amour. Il était attentioné, délicat, m'offrait de petites cadeaux adorables. Comment ne pas tomber sous le charme? Je veux dire, un gars, qui est le sosie de Zack Effron, qui vous fait sentir heureuse, et parfaite à ses yeux, comment ne pas y résister? J'ai donc craqué. J'ai laissé tomber ma barrière et j'ai fait un pas vers lui. Il en a fait un aussi. Et nous avons continué ensemble. J'étais au comble du bonheur, je me sentais énormément choyée d'avoir quelqu'un comme lui à mes côtés. Emmanuel semblait ressentir la même chose pour moi. Je me souviendrai toujours notre premier baiser. Nous étions à Nice, près de la côte d'Azur, sur la promenade des anglais. Le temps était gris et humide, comme s'il allait pleuvoir. Je m'amusais à marcher, sans toucher les lignes des trottoirs quand il m'attrapa par les hanches, me souleva de terre et m'assis sur la rambarde en béton qui se trouvait derrière moi. Il s'approcha de moi, replaça une mèche de mes cheveux qui était tombée dans mon visage. Puis, il s'est approché, nous avons fermé les yeux, et il m'a embrassé. Ce fût mon premier baiser. Mon premier baiser, donné par mon premier vrai amour. J'étais non seulement heureuse mais j'étais aussi folle amoureuse de lui, et je croyais que c'était un amour partagé.

Apparemment, Emmanuel jouait la comédie à la perfection. Un matin, je me lève et je vois que j'ai un message non-lu sur mon téléphone. Je savait que ça venait de lui. Il était le seul à m'envoyer des messages textes le matin. Je pris mon téléphone intelligent, inscrivit mon code et alla dans l'application "Messagerie" . J'avais raison. Le message venait de lui. Mais ce n'était absolument pas ce à quoi je m'attendais. J'ouvris la conversation et lu le court message qu'il l'avait écrit: "Sarah, c'est fini nous deux." Au début, je ne comprenais pas ce qui venait de se passer. Puis la signification du message pris lentement place dans mon cerveau. C'était fini. Il me quittait. Sans aucune raison, sans explications. Un sentiment étrange , mais souffrant, m'avait envahie dans mon entièreté.

En arrivant au Tower Bridge, je suis passée au comptoir m'acheté un billet, puis, j'ai pris l'ascenseur pour monter sur le passage piéton, en haut de la voie pour les véhicules. J'avais besoin d'être en hauteur, seule avec moi-même.J'ai marché, et je me suis arrêtée en plein milieu du pont en appuyant mes avant-bras sur la rambarde. Je ressentais une douleur, qui m'étais à la fois différente et familière. J'ai repensé à Harry, et j'ai compris pourquoi cette douleur me disait quelque chose. C'était le même sentiment qui m'avait envahie lorsque qu'Emmanuel m'avait quitté qui revenait.

Je pensais avoir été claire avec moi-même. Les gars parfaits, ou du moins qui en ont l'aire, ils ne fallait plus que je tombe dans leur piège. La dernière fois, ça m'avait menée à ma propre fin. Et je ne voulais pas redescendre aussi bas. La douleur que ça procure, c'est à mes yeux yeux, le pire sentiment que l'on peut épprouver.

London LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant