Le vol

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Les gens continuaient à rentrer dans l'avion et dans la section première classe. Une vielle dame alla s'installer dans la rangée derrière moi. J'étais assise près du hublot, et Harry près de l'allée. La vielle dame semblait avoir de la difficulté à monter ses bagages dans le coffre au plafond, donc Harry se leva, et lui offrit son aide. J'en ai profité pour l'observer. Il était plutôt grand, avec des cheveux blonds-dorés mi-courts et bien coiffés. Il portait une paire de pantalon pourpre et un chandail en laine beige, qui laissait supposer qu'il s'adonnait à la musculation.J'en déduisis qu'il avait quand même un peu de goût. Et un peu de fric. Un peu beaucoup même. Son chandail avait le logo Ralph Lauren et sa montre noire était signée Hugo Boss. Sûrement un fils à son papa. Je suis quand même mal placée pour parler. Mon père me traite comme sa petite princesse, même si j'ai presque 15 ans... Il me donne tout ce que je veux depuis qu'elle est partie. Harry me sortit de mes pensées en me demandant:

-Qu'est-ce qui t'amène à Londres?

-Je vais visiter ma cousine. Elle étudie là-bas et elle se sent seule, alors je vais lui dire bonjour. Et puis, je ne suis jamais allée en Angleterre. Et toi?

-Je vais retrouver mon père. Il travaille en affaires et veux que j'hérite de sa compagnie alors il m'amène dans tous ses congrès ennuyants.

-Ennuyants?

-Oui, ça parle de finances, pis de toutes ces affaires là. L'argent, c'est pas mon trop mon truc.

-Hahahaha, je dirais pas trop ça en regardant ta tenue, dis-je avec un clin d'oeil.

-Hahahaha oui, tu as raison. C'est juste mon père qui veux que je "paraisse bien", si tu vois ce que je veux dire.

-Oui, je te comprend totalement. Mon père n'arrête pas de m'acheter plein de trucs, pour que je sois sa genre de petite princesse. Ça devient vraiment lassant par moment.

-Ah, les pères...

Nous nous sommes tous les deux mis à rire. Le commandant pris le micro et nous invita à mettre nos cintures. Je me suis mise à stresser car je déteste les décollages d'avion. Le sentiment que l'on ne peut plus reculer, d'aucune façon, me terrorise. J'ai toujours l'impression, pendant ces quelques instants, d'être prise au piège dans cet avion. Je me suis agripée au bras de mon siège, celui que je partage avec Harry. Il me regarda et sembla comprendre que je n'étais pas trop à l'aise car il me prit la main et me dit:

-Ça va bien se passer. C'est la première fois que tu prends l'avion?

-Non, non, c'est juste que j'ai toujours détester les décollages, car la première fois, il y a eu un problème et ma...

Je n'ai pas réussi à achever ma phrase, mes émotions reprenaient le contrôle et je sentis les larmes mouiller mes yeux. Je ne voulais pas pleurer. Pas pour ça. Pas devant ce garçon que je connaissais à peine. Je ne voulais pas qu'il connaisse cette facette de moi, ma plus grande faiblesse.

-Ça va? me demanda-t-il, avec un regard inquiet.

-Oui, oui, euh, c'est rien. Ça va passer.

Soudainement, les roues commencèrent à avancer. Je pouvais sentir le sol qui défilait à une vitesse croissante sous moi. Et puis, plus rien. Nous avions décoller. Je sentais un poids de moins sur mes épaules. Je me sentais mieux. Je me mis à discuter avec Harry.

-Dis moi, tu as quel âge?

-J'ai 16 ans. Toi?

-14. Enfin presque 15, mon anniversaire est dans quelques semaine mais j'ai encore 14 ans donc...

Je me suis arrêter dans mon discours inutile et je lui ai lancé:

-Pourquoi tu me fixes?

Il me regardais, comme s'il m'examinait, m'évaluait. Puis il se mit à rire. Son sourire revint, et je vis l'étincelle qu'il y avait dans ses yeux, cette étincelle de bonheur. Et c'est à ce moment que je me suis rendue compte qu'il était plutôt mignon.

Les heures passèrent, je discutai avec lui, nous regardions des films. Nos petits écrans individuels étaient en grain de jouer une scène triste, tellement triste qu'elle me fit pleurer. Tant pis, je n'arrivais pas à me retenir. Je me mis à rire en disant que j'étais décidément trop sensible. Harry rit aussi et me dis " Et où est le problème là dedans?". J'ai accoté ma tête contre le creux de son cou. Il passa son bras autour de mon épaule. Au même moment, l'hôtesse de l'air passa et nous proposa des breuvages. Je me suis dégagée de son étreinte, à mon grand regret. Après avoir reçu mon verre d'eau et mon sac de croustilles, je demanda à Harry:

-J'imagine que ta copine doit être bien malheureuse de devoir te laisser partir de l'autre côté de l'océan.

-Ma copine? Qui t'a dit que j'ai une copine?

-Personne. Mais je ne peux pas croire qu'un gars comme toi n'ai pas une quantité de filles à ses pieds.

-Ouais, il a toujours ces petites barbies qui feraient tout pour sortir avec moi. Ou plutôt avec mon porte-feuille. Mon ex est le meilleur exemple possible.

- Qu'est-ce qui s'est passé?

London LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant