1 ✖️ Stanley

207 17 3
                                    

Pas un regard, pas un seul mot ni même un seul mouvement de sa part. Ce fut le trajet le plus long et le plus silencieux que je n'avais jamais fait.

Les derniers mots qu'elle m'a dit n'étaient autres que : "Stan, tu as couché avec elle". Je l'ai ensuite laissé filer pour qu'elle aille voir son père tandis que je suis retourné à la voiture.

Pour la première fois de ma vie je me sentais faible, je me sentais incapable de faire quoi que ce soit, j'étais triste mais... je ne pouvais en vouloir qu'à moi-même.

Je n'ai rien vu arriver, je n'ai pas su remarquer que cette femme n'était pas celle que j'aimais, je n'ai pas su répondre à Katerina lorsqu'elle me l'a reproché. J'étais dans la merde.

✖️

Je me garai dans mon sous-sol et guidai Katerina dans les couloirs jusqu'à mon appartement. Il était trop dangereux de retourner chez elle.

- Kate, il faut qu'on parle...
- Ah oui ?! Tu en es sûr ?!
- Kate, oui ! On peut pas se faire la geule indéfiniment putain !
- Tu crois que ce que tu as fait est pardonnable ?! Cria-t-elle.
- Non, j'ai pas dit que ça l'était. Mais laisse moi m'expliquer !
- Je veux pas de tes explications !
- Je vais te les dire quand même !
- Non ! Ferme la ! Tu m'as trompé.. avec ma jumelle !
- Tu crois que c'est volontaire peut-être ?!
- Je...
- Non ça l'est pas ok ! Je suis venu te chercher à l'hôpital ! Pensant que c'était toi, j'ai été le plus gentil possible ! Et évidemment ce n'était que cette connasse !
- Tu aurais dû voir que ce n'était pas moi !
- Comment j'aurais pu ?!
- Parce que tu me connais ! Tu connais mes yeux ! Ma bouche ! Mon corps !
- Vous êtes des ju-melles ! C'est-à-dire que vous vous ressemblez comme deux gouttes d'eau !
- Me prend pas pour une conne ! Je sais ce que c'est qu'une jumelle !
- Alors ! Il est où le problème, qu'est-ce que tu comprends pas ? Je suis désolée ok ?!
- Parce que tu crois que "désolé" suffit pour réparer un cœur ?!
- Un cœur ?...
- Oui un coeur, je te faisais confiance, jamais je t'aurais pensé capable de faire ça ! Je t'aimais ! Hurla-t-elle.

Un silence s'empara de la pièce.

- Parce que quoi, ça y est tu m'aimes plus ? Je l'ai à peine touché putain !
- Je sais pas Stanley. J'ai besoin d'air là !
- Très bien, je me tire ! Hurlai-je en claquant la porte.

✖️

Je marchais dans les rues de Manhattan sans savoir où j'allais. La pluie n'arrêtait pas de tomber et le tonnerre raisonnait dans les rues. Mais honnêtement, je m'en fichais.

J'avais besoin de canaliser ma colère, je voulais frapper ou tirer dans quelque chose mais c'était impossible. Je devais tout simplement prendre sur moi.

Je n'arrêtais pas de repasser cette scène d'embrouille dans ma tête. Mon estomac se retournait dans tous les sens. Je l'avais blessé et je le savais.

J'aurais aimé pouvoir faire marche arrière et tout faire différemment. Si seulement nous étions restés dans la cabane pour toujours, rien de cela ne serait arrivé.

Si la vie était un film, je ferais demi-tour, je courrais jusqu'à chez moi et j'embrasserais fougueusement la femme que j'aime. Mais évidemment, elle était trop bornée pour que cela arrive.

Je décidai tout de même de rentrer, je commençais à être bien trempé. Je savais déjà qu'en rentrant, j'allais trouver un appartement vide et que j'allais boire du whisky.

✖️

Je poussai la porte et la fermai à clé derrière moi. J'étais en train d'inonder mon entrée lorsque je sentis une odeur de tabac : Kate n'était pas partie.

J'accrochai ma veste et me tournai vers la fenêtre. Malgré la pluie, elle fumait quand même avec un bras à l'extérieur. Je détestais tellement la voir fumer, ça me mettait totalement hors de moi. Mais cette fois-ci, je ne m'attardai pas sur ça, je n'avais pas de reproche à lui faire.

Nos yeux se rencontrèrent mais je continuai mon chemin vers la salle de bains. Je mis mes vêtements directement dans le sèche linge et filai sous la douche.

L'eau me brûlait comme jamais elle ne l'avait fait auparavant. Je fermai les yeux et laissai la sensation de chaleur s'emparer de moi.

- STAN ?!

J'ouvris rapidement les yeux. Katerina m'appelait et en éteignant ma douche, j'entendu de la douleur dans sa voix. Je m'enroulai rapidement dans ma serviette et me précipitai vers elle.

Je vis du sang par terre et sur ses mains. Mais heureusement, ce n'était pas sa blessure.
- T'as fait quoi putain ? Lui demandai-je.
- J'ai cassé ce verre, de colère, et un énorme bout de verre et entrée.. Ça fait mal !
- Viens dans la salle de bains.

Je pris un coton et du désinfectant et lui arracha le bout de verre le plus vite possible. Elle avait mal mais je ne pouvais pas atténuer cette douleur.

Lorsque le saignement s'arrêta, je lui colla un énorme pansement, recouvrant toute sa plaie. Nos yeux se croisèrent, nos visages étaient proches.

- Merci, Stan.

Je pressai mes lèvres contre les siennes et introduit ma langue dans sa bouche. Elle me rendit mon baiser et attrapa mon visage entre ses mains. Cependant, elle se retira rapidement.

- Je ne peux pas.

Elle quitta la salle de bains sans me laisser le temps de répliquer. Je brisai le verre à brosses à dent contre le carrelage de la douche. Je ne pouvais pas me contrôler quand il était question de nous.

✖️

L'odeur du tabac avait pris sa place dans mon salon, quelle horreur. J'ouvris toutes les fenêtres, malgré la pluie et la fraîcheur extérieure, et jeta le paquet de cigarettes à la poubelle.

Katerina arriva peu de temps après, toute propre et enroulée dans une serviette blanche. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser au fait qu'elle soit nue sous cette serviette. Ses épaules étaient dénudées et ses cheveux étaient coiffés en chignon, elle était magnifique.

- Je ne veux pas dormir avec toi cette nuit. Avoua-t-elle.
- Je prendrai le canapé.
- Merci.

Lorsqu'elle repartit du salon, je me laissai tomber sur mon canapé. Je croisai mes mains et appuyai mon menton dessus. Des larmes vinrent rapidement perler au coin de mes yeux, putain mais qu'est-ce qu'il m'arrivait.

Please, forgive me (TOME 2) [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant