Sebastian Jones Is It Love!

chapitre 6-4

Nous continuons notre progression et Esteban nous donne quelques indications sur ce qui nous entoure.

Esteban : Cette forêt est immense ! Alors autant vous le dire tout de suite, évitez de vous perdre !

Sebastian : Vous pourriez vous faire dévorer par un jaguar, ou pire, croisé...

J'ai lu qu'il y avait des serpents corail extrêmement vénéneux dans les parages. Leur venin toxique bloque le système nerveux. Nous continuons à marcher, tandis que Sebastian nous désigne quelques plantes et leurs bienfaits pour l'être humain. Il existe des arbres dont la sève peut soulager les hernies discales. Nous pourrons recueillir de l'eau grâce aux racines de quelques autres. Il y a même des feuilles qui peuvent atténuer les piqûres d'insectes. C'est toujours bon à savoir.

Sebastian : Si vous regardez bien autour de vous, vous devriez pouvoir vous en sortir. Tenez, par exemple, cette plante est comestible.

Il nous désigne un arbre qui ressemble a priori à tous les autres mais, en tirant dessus, on se rend compte qu'il cache une sorte de pomme de terre noire.

Esteban : C'est du manioc, le fruit du yucca. C'est très apprécié par ici.

J'ai toujours eu le palais curieux, j'aime goûter à tout. Sebastian nous encourage à prêter l'oreille aux murmures de la jungle. Apprivoiser son environnement est la clé de la survie en territoire hostile. Savoir identifier une baie ou le cri d'un animal peut s'avérer salvateur. Tout à coup Sebastian sort sa machette. La lame fend l'air pour trancher une liane qui nous barrait la route. Mais elle en révèle d'autres derrière, plus enchevêtrées que les cordes d'un nœud marin.

Sebastian : Et c'est reparti ! Reprenez vos machettes !

En effet, à la cascade de lianes qui entrave notre passage s'ajoute une flore de plus en plus touffue, au sol. Les feuilles larges freinent ma progression mais je continue d'avancer, luttant contre la chaleur. Devant moi, Sebastian continue de faire des moulinets avec sa machette. Je bloque sur les muscles noueux de ses bras.

Ses mouvements, fluides et précis, accentuent le dessin parfait de ses obliques. Je salive inconsciemment. Reprends-toi, Kira, ce n'est pas le moment de fantasmer ! Je me détourne à regret de la vision délicieuse du corps de Sebastian pour me concentrer sur ce qui m'entoure.

En consultant ma montre je constate que cela fait déjà quelques heures que nous avançons dans la jungle. La chaleur commence à se faire cruellement sentir. Je sors ma gourde de mon sac et je l'agite pour m'assurer qu'il m'en reste suffisamment. Je me suis rationnée pour ne pas me retrouver prise au dépourvu. Il est essentiel d'essayer d'éviter au maximum les problèmes impondérables. On peut survivre sans manger plus longtemps que sans boire.

La sueur recouvre ma peau d'une fine pellicule salée que je tente d'essuyer d'un revers de main, sans succès. Ce n'est pas aujourd'hui que je donnerai l'image d'une fille fatales et sexy... Mais est-ce vraiment important ? Nous sommes tous dans le même bateau. Poussière, transpiration, fatigue musculaire... Seul Drogo s'en sort bien.

D'une main je redresse mon chignon et j'éponge rapidement mes pommettes. Mes luisances ne sont ni plus ni moins que du contouring naturel ! Esteban s'approche de moi et me sourit. Je suis frappée par l'éclat sauvage de ses yeux noirs et par son sourire, toujours aussi éblouissant malgré la fatigue. Il est aussi à l'aise que Sebastian dans cette jungle insoumise qui menace de nous engloutir.

Esteban : Tout se passe bien pour toi ?

Kira : Oui, merci ! Je m'étais préparée mais je m'attendais pas à ce que ce soit aussi intense.