J'ouvris les yeux lentement. La douleur de ma blessure s'était atténuée et je ne la sentais plus, pour l'instant. Je respirais lentement et n'avais aucun problème pour le faire. Je bougeais alors un à un mes doigts, puis mes poignées, et enfin tout mon corps petit à petit. Et quand je bougeais mon bras gauche, je sentis sa main chaude près de moi. Je tournais la tête pour voir Inochi, endormie comme un bébé, allongée non loin. Je souris. Elle avait l'air paisible et sereine, comme si rien ne pourrait jamais la toucher ou lui faire du mal.
Je me redressais en regardant sa chambre. Modeste et meublé seulement d'un lit, d'une armoire en bois et d'une table de chevet, elle était tout ce qu'il y avait de plus doux, de plus simple, et pourtant, c'était une pièce chaude et affectueuse. Je m'y sentais bien, tout en sachant que s'était étrange de dormir dans la chambre de ma “maman” à presque 17 ans. Je soufflais. J'aurais aimé rester le petit garçon qui pouvait s'asseoir sur ses genoux alors qu'elle me contait des histoires du monde d'autrefois. J'aurais aimé rester le petit garçon qui la regardait en levant la tête et en voyant son beau sourire.
À l'époque, ses yeux étaient blanc, avec un tout petit point noir au milieu et une bordure fine et verte. Aujourd'hui, elle avait mis au point dans son petit laboratoire des espèces de lentilles, c'est ainsi qu'elle les avait baptisé. Elles ressemblaient à des yeux verts, qu'elle mettait sur ses propres yeux. On avait alors l'impression qu’elle pouvait nous voir. C'était un peu moins déstabilisant.
De nouveau je la regardais. Elle semblait fragile, allongée sur ce lit. Toute petite qu'elle était avec son mètre cinquante, je la dépassais déjà de plusieurs centimètres. Et pourtant, elle avait une force incroyable. Elle était douce et hargneuse, gentille et inflexible. Elle avait comme différentes personnalités en fonction de la personne en face d'elle. Et je ne savais pourquoi, mais j'avais comme l'impression qu'elle m'aimait comme son fils. Elle me protégeait, m'apprenait, me soignait, me donnait ce dont j'avais besoin … Je ne savais comment je pourrais vivre sans elle désormais.
Mais alors que j'approchais ma main de la sienne sans m'en rendre compte, mon ventre se mit à gargouiller. J'avais faim, très faim. Ça devait bien faire douze heures que je n'avais rien avalé. Je regardais en face de moi l'horloge sur le mur, il était trois heures, du matin. Je soufflais, de nouveau. Si je voulais manger, il allait falloir que je me lève pour aller voir dans la cuisine ce qu'il restait.
Je repoussais alors les couvertures en grimaçant, à cause de ma blessure au torse qui commençait à me faire souffrir. J'allais me lever quand mes yeux glissèrent sur la table de nuit. Un plateau y été posé, à côté de la chandelle encore allumée. Je ne m'étais pas demandé d'où venait la lumière, pensais-je en voyant la cloche qui devait recouvrir quelque chose de chaud. M'approchant du rebord du lit, je vis un comprimé ainsi qu'un verre d'eau.
Je souris en pensant qu'elle avait cette faculté à prévoir beaucoup de choses quasiment tout le temps. J'avalais la gélule ainsi que la soupe dans l'assiette sous la cloche. Comme toujours, c'était vraiment un régal. C'était encore un peu tiède et cela faisait vraiment du bien de remplir mon estomac vide. Et finalement, je n'avais pas à bouger.
Par contre, derrière moi, Inochi remua dans son sommeil. Je me tournais pour la regarder. Elle s'était mise sur le ventre, sa main près de l'oreiller qui été le miens pour la nuit. Je me déplaçais sous les couvertures en faisant attention à mes bandages. Le calmant faisait déjà effet et je sentais mes paupières se fermer toutes seules. Mais je voulais encore la regarder dormir. Je tournais la tête vers ma maman, passais ma grande main sous la sienne en la serrant, puis, avec l'image de son visage d'ange, je m'endormais de nouveau.
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Bien le bonjour ! Je n'interviendrais pas souvent mais je me sentais obligé de le faire aujourd'hui, car c'est un chapitre bien court que je vous présente là ...
J'ai essayé au mieux de l'allonger mais sans y parvenir. Du coup, je me permets de vous proposer un petit bonus. Il s'agît d'un court passage de la vie d'Inochi que je vous présente. Pour vous situer dans la chronologie, il se passe lorsqu'elle était toute petite, au environ de ses cinq ans.
Je vous souhaite donc une bonne lecture chers amis 💖 !
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- Te sauver, Ma priorité - Part1
FanficDans un monde ou règne la peur à l'encontre des titans, deux âmes : Je suis le présent, je suis le futur, je suis le passé. Je suis le savoir, accumulé depuis la nuit des temps. Je suis humaine, mais je ne le suis presque plus. Je suis destinée à sa...