13_La Honte ... PvL

211 12 2
                                    

J'ouvris les yeux brusquement, après avoir vu une unième fois ma mère se faire assassiner dans ma maison alors que je n'avais que quatre ou cinq ans.

J'avalais péniblement ma salive, en serrant les bras autour de moi, mais ce fut un autre corps inerte que je serrais. Je baissais mon regard sur Inochi, dormant paisiblement, ses bras autour de mon torse. Je sentis mes joues rougir et fermais les yeux.

Je ne voulais pas savoir quelle heure il était, j'avais simplement envie que le temps s'arrête, de n'avoir jamais à bouger ni à me lever pour ne pas être séparé d'elle. J'avais l'air d'un gamin, mais je savais que mes ... sentiments ... avaient ... changés.

J'avais beau considérer Inochi comme ma maman, plus le temps passait, moins je la considérais comme tel, et plus je l'aimais, d'une autre manière.

C'était assez dur à expliquer, et je n'étais pas vraiment sûr que les termes auxquels je pensais était exactes. Et je ne pensais pas vraiment qu'un "gamin" comme moi, à peine majeur, pouvait être amoureux d'une femme qui avait l'âge de ma mère. Je serrais les paupières en serrant Inochi dans mes bras.

Pour le moment, il ne fallait pas que je pense à tout ça. Je pouvais me passer d'amour, parce que demain, les choses les plus durs allaient commencer. J'allais devoir me donner à fond pour faire honneur à ma promesse et ne pas décevoir les attentes d'Inochi.
Et je n'aurais sûrement pas le temps de penser à mon cœur. Il allait falloir qu'il s'adapte aux rythmes et cesse de battre à tout rompre s'il ne voulait pas que je m'écroule.

Je respirais à fond, détendais mes muscles et me concentrais sur la respiration lente d'Inochi. C'est ainsi que je me rendormais, serain.

Or, un certain temps plus tard, de violent coup porté sur quelque chose suivit qu'un brouhaha me tira de nouveau de mon sommeil. Je clignais des yeux avant de bâiller. Je levais ma tête mais il n'y avait plus que du silence.

"J'ai du rêvé !" me dis-je en reposant ma tête contre celle brune de ma maman adoptive. Quand soudain, la porte de ma chambre claqua contre le mur, et Smith hurla :

- Soldat Akerman ! Vous avez peut-être oublié que l'heure du réveil est à sept heures tapante et le rassemblement est à et quart ! Que ...

Il s'arrêta en plein dans sa phrase. Je me redressais d'un coup comprenant enfin les paroles de Smith et en faisant rouler mon Inochi sur le dos.

- Hum ... Quoi ? murmura-t-elle en se frottant les yeux.

Je me levais d'un coup, prenant Smith par les épaules et le mettant à la porte de notre chambre. J'avais oublié qu'il possédait le double des clés du bâtiment pour chaque chambres !

Quel nul !

Je fermais la porte après m'être excusé et en promettant de ne pas mettre longtemps. Je courais dans la salle de bain en m'y enfermant. J'allumais le robinet et m'aspergeais le visage d'eau froide. En me regardant dans le miroir, je vis que j'avais les joues rouges.

Non mais quel nul !
Si seulement je n'avais pas oublié de remonter le réveil hier soir, jamais ça ne serait arrivé !
Non mais la honte ...

J'ouvris le robinet de la douche et m'immergeais sous l'eau chaude après m'être déshabillé. Je me séchais, rouge de partout, puis sortis de la salle d'eau pour commencer à m'habiller de "l'uniforme" composé d'un pantalon blanc, d'une chemise grise, d'une veste marron et des différents ceintures qui couraient un peu partout sur nos corps. Après avoir boutonné le haut de ma chemise, je me retournais pour mettre mes bottes mais je sursautais en me cognant contre la commode.

Inochi était apparu devant moi sans faire un bruit, le visage vide. Elle s'était aussi changé et avait troqué son pyjama contre un robe bleu fluette. Elle avait déjà mis les longues bottes qui lui remontaient jusqu'au genoux ainsi que la petite veste marron, le tout lui allait vraiment à merveille.

Mais son apparition, les bras dans le dos m'avait fait peur, surtout avec son visage vide. Soudain, elle leva les yeux vers moi me faisant un grand sourire en me montrant une brosse à cheveux ainsi que deux ou trois élastique.

- S'te plaît ! Mon Levi ! Est-ce que tu peux m'aider ?

Je soufflais en lui prenant ses objets de torture, ce qui la fit rire, et elle me tourna le dos. J'entrepris donc de passer doucement la brosse dans ses long cheveux soyeux.
J'aimais passer mes mains dans ses doux cheveux.

Et sans lui demander quoi que ce soit, je me mis à les tresser, avec soin, comme je l'avais appris à faire sur ma maman lorsque je n'avais que quatre ans. Je souris en voyant le jolie résultats de deux petites minutes.

- Voilà, c'est fait ! m'exclamais-je en posant la brosse derrière moi après avoir mis les cheveux coincés dedans dans une poubelle.

Elle toucha sa longue natte, se retourna vers moi en me faisant un grand sourire. Elle se mit sur la pointe des pieds et posa ses lèvres sur ma joue, un peu trop près de mes lèvres à mon goût, ce qui dû me faire rougir légèrement.

- Merci. Fais attention à toi quand tu te retrouveras seul. Je ... on ne sais pas ce qui peut se passer avec ... eux ... Il faut se méfier je pense.

Inochi me prit la main et se dirigea vers la porte. Juste avant de l'ouvrir, elle me regarda une dernière fois, passa ses mains sur mes épaules en rajustant mon col, puis me désigna la porte que j'ouvris, faisant face à Erwin Smith, ayant encore les joues rosies. Il était seul et appuyé contre le mur d'en face.

- Heum ... suivez-moi.

Ce que nous fîmes.

Il déambula dans les couloirs un moment dans le silence. Je tenais la main de ma maman, qui marchait à côté de moi, silencieuse, et le visage sombre.

Que lui arrivait-il aujourd'hui ?

Ses sautes d'humeur me faisait flipper ... je me promis de lui en parler un peu plus tard. Pour le moment, nous étions sorti du bâtiment principal et nous nous dirigeions vers le camps d'entraînement. Nous n'avions pas mangé, et mon ventre se mit à grogner.

Smith jeta un coup d'œil vers moi alors qu'Inochi lâchait un petit rire. Il me lança alors dans la figure une sachet qu'il avait pris un peu plus tôt. Inochi et moi avons eu le même réflexe pour l'attraper, et mes doigts s'étaient refermés sur les siens. Je lâchais la poche mais elle me la donna.

A l'intérieur se trouvais des petits pains frais et tous chauds dont une odeur exquise s'échappait. J'en pris un et me mis à le dévorer en quelques secondes.

Hum ... ch'était trop bon ...

Exactement le même goût que ceux que faisait Inochi, mais avec un petit goût sucré en moins. Je tendis la poche à ma maman, mais elle déclina. Je rendis alors la poche à mon capitaine après avoir pris un second petit pain, que je mangeais plus doucement.

Après un moment de marche, nous étions arrivés sur le terrain d'entraînement où nous attendait déjà l'escadron des ailes de la liberté qui s'entraînaient. Smith nous conduit sous une tente où je dus lâcher la main d'Inochi pour aller enfiler mon équipement tridimensionnelle.

Je jetais un coup d'œil derrière moi et voyais maman en pleine conversation avec une jeune femme brune avec des lunettes, Smith et un troisième homme que je ne connaissais pas. Je revins vers eux. Smith me prit alors le bras et m'emmena plus loin sans rien dire.

- Heu ! Mais lâchez-moi ! Vous me faites mal !

Bien plus loin, il me lâchait le bras qu'il venait de tirer en me déboîtant à moitié l'épaule.

- Désolé, dit-il en se frottant la nuque. Il fallait juste que je me dépêche afin de pouvoir t'entraîner sans que l'on ne me pique la place avant.

- Mouai ...

Je ne croyais que très moyen à son bobard, mais je laissais filer et le suivis jusqu'à mon camps d'entraînement. Un quartier entier réquisitionné depuis bien longtemps pour ce type d'exercice.

- Tu sais ce que tu dois faire, me dit mon capitaine, en position d'attaque.

- Ouai.

Il se lança alors sur moi.
Mon but ?
M'échapper ou utiliser mon arme en dernier recours.
Son but, me faire la peau.
Mon rôle ?
L'homme qui privilégie la survie.
Son rôle ?
Le Titan (miniature) qui veut faire de moi son cas-croûte.

- Te sauver, Ma priorité - Part1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant