16_Des amis PvL

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Je me réveillais lentement. Les rideaux étaient déjà ouverts. J'étallais mes bras sur le lit et trouvais la place à côté de moi vide et froide.

Je me redressais, triste de ne pouvoir observer Inochi dormir. La culpabilité me rongeait lorsque je me rendis compte que j'étais déçu de ne pouvoir la reluquer.

Je mis mon visage entre mes mains, rouges et en profitais pour bâiller et m'étirer. Je me levais ensuite en mettant un tee-shirt propre, en vidant ma tête entièrement. Je me dirigeais vers la salle de bain, mais stoppais mes mouvements, un impression que quelque chose n'allait pas. Me retournant lentement vers l'horloge, je remarquais qu'il était 11:47.

J'écarquillais les yeux et courais dans tous les sens en me préparant. J'allais être en retard et j'allais vraiment me faire botter les fesses. Smith n'aime pas vraiment les retards, mais ses supérieurs encore moins ...

N'ayant aucune envie de me faire passer un savon, je sortais de ma chambre, claquant la porte violemment avant de percuter quelqu'un et de tomber en arrière sur les fesses. Je relevais la tête vers une jeune femme et un jeune homme, ce dernier étant comme moi, assis au sol.

- Excusez moi, dis-je vivement. Vraiment, je ...

- Ho ! Vous êtes monsieur Levi, le compagnon de mademoiselle Inochi, s'exclama la jeune femme en me coupant la parole (ce qui me plus moyennement) et en aidant le jeune homme qui se relevait en me regardant.

- Ah mais oui, je le reconnais, dit-il. En fait, nous venions vous chercher !

- Heu ... moi ? D'... d'accord. Mais ne m'appelez pas monsieur, et je ne suis pas le compagnon d'Inochi mais son fils.

La jeune fille aux cheveux attachés en arrière pencha la tête sur le côté, comme déçu de ne pas pouvoir me soutirer des informations croustillantes sur une relation qui n'existait pas.

- Ho ... enfin, moi je suis Isabel ! Mais tu peux m'appeler Isa. Et voici Farlan, il est comme mon frère et il est un peu têtu sur les bords.

- Hey !

Farlan frappa la tête de sa "sœur", puis il me sourit en me tendant sa main. Je la saisi et me relevais en frottant la saleté accroché sur mon pantalon. Je les regardais ensuite se disputer gentiment. Je souris en secouant la tête. On dirait presque un jeune couple ...

- Heu, dites. Vous aviez dit venir me chercher, pour quoi ? Je dois être en retard pour mon entraînement et ...

- Il est annulé !

Isabel me sourit.

- Annulé ?

- Oui, tu avais l'air très fatigué, du coup, mademoiselle Inochi nous a demandé de nous occuper de toi !

- C'est-à-dire ?

Farlan soupira en posant sa main sur l'épaule de son amie, la faisant se taire. Elle avait une sacrée joie de vivre cette fille ... Elle bougeait ses bras lorsqu'elle parlait, et elle s'exprimait de sorte que tous les gens autour d'elle l'entende. C'était fait exprès où pas ?

- Et bien, en réalité, nous allons nous entraîner tous les trois avec notre capitaine, interrompu le dénommé Farlan. Mais d'abord, on va aller manger.

- Heu ... ok.

Je suivit alors les deux amis. Farlan semblait un peu distant et froid, tandis qu'Isabel, elle, ne semblait pas assez prudente. C'était marrant de voir ces deux opposé s'amuser si bien entre eux. Je les suivis, les écoutais parler pendant tout le long du repas, pouffais même quelques fois aux blagues inadapté et quelquefois totalement absurde d'Isabelle. Farlan parla longuement de l'extérieur et son expérience de combat. Il était gentil en fin de compte, juste un peu trop sûr de lui je dirais.

Mais la journée passée avec eux à m'entraîner me fit plaisir. À part eux deux, il n'y avait que pour Loucas Vans que j'avais de l'affection. Et ... je ne saurais dire si c'était du respect ou plutôt de l'agacement envers Erwin Smith. Maman semblait lui faire un tant soit peu confiance pourtant, mais je n'arrivais pas à l'apprécier. Il m'avait tout de même foutu la tête dans la boue en me traitant comme un moins que rien !

Enfin ... je devais tout de même un peu de respect, c'était un supérieur et ... malgré mes sombres pensées à son égard, et bien ... je tenais plus que tout à ce que maman soit fière de moi, et s'il fallait en passer par la, je m'y plierais donc. Et parlant de maman, elle semblait trouver un brin de joie dans son enseignement auprès des soldats. Elle avait aidé plusieurs personnes à confectionner des pistolets à retentissement sonore et même capable de lancer de la fumée de couleur différente. Elle parlait beaucoup avec des personnes de plus haut niveau, mais elle arrivait toujours à s'éclipser dès qu'elle me voyait pour me rejoindre.

Et d'ailleurs, là voilà qui rentrait dans la pièce. A peine un quart de seconde après, elle se dirigea vers moi, l'air exténuée. Je souris en la voyant s'asseoir en face de moi en se laissant tomber sur le banc en bois du réfectoire. Elle saisit ma main posé à côté de mon assiette et posa sa tête sur son bras. Ce petit moment qu'elle passa à me tenir la main me rappela le nombre incalculable de repas passé en tête à tête à la voir grignoter quelques bouts dans mon assiette sans jamais s'en servir une. Mais ce petit moment à nous deux me montra que les deux dernières semaines après ma rencontre avec Farlan et Isabel était passées à une vitesse fulgurante et que nous avions à peine pu nous voir. Le soir étant un calvaire pour garder les yeux ouverts pour moi, et elle, se levant à pas d'heure pour travailler, seul les petits bouts de temps volés de-ci de-là nous permettaient de nous parler.

- M'an ... tes plats me manquent ...

Je me plaignais pour la forme (mais je ne disais que la vérité !). Elle se mit à rire puis se redressa en m'affichant un sourire.

- Pourtant tu manges bien toute ton assiette il me semble !

- Ouai, mais j'ai pas trop le choix.

Je grognais et lui attrapais sa main pour y frotter le bout mon nez, ce qui la fit rire. J'adorais entendre son rire, claire, doux. Il me faisait me sentir plus léger. Et moins petit ...

- Tu sais, à moi aussi ça me fait bizarre de ne plus pouvoir préparer à manger. Pour toi, bien évidemment, mais aussi pour les petits ...

Je penchais la tête, puis murmurais en me penchant sur la table propre à ma place.

- Je suis sur qu'ils arriveront à se débrouiller. Tu as laissé sur la porte l'endroit où tu avais planqué des réserves et tu leurs avaient appris à se défendre. Quand à moi, je leurs ai appris quelques ruses, pour voler, certe, mais aussi pour négocier. Ils vont s'en sortir, j'en suis certain !

- Si tu le dis, alors je vais te croire.

Elle posa sa tête dans sa main, et me "fixa". Enfin, la façon dont elle avait tourné ses yeux vers moi avec insistance me le faisait croire, parce que ses prunelles vides de couleur étaient fixent et semblaient me regarder. Elle sourit, doucement en me regardant terminer de manger mon assiette.

Le temps avait ensuite continué sa course. Je m'entraînais comme un fou, et je "m'amusais" si je puis dire, avec les "frère et sœur" ainsi que Lucas. Oui, ils étaient sympa, et nous nous apprenions plein de tuyau afin de progresser. De son côté Inochi avait l'air de s'être adapté au nouvel environnement, et la plupart des personnes oubliaient une fois sur deux qu'elle ne voyait rien, ce qui les faisaient devenir rouge quand elle leur expliquait qu'elle ne pouvait «voir» ce dont ils parlaient.

Mais déjà, nous nous voyons bien plus.

Et un jour, alors que de la neige tombait et que, bien emmitouflé dans un blouson, une grande écharpe de maman et le bonnet qui allait avec, je regardais le ciel me déverser ses flocons. Les premiers flocons de neige que je voyais. Comme me l'avait affirmé maman, c'était vraiment magique.

Je me trouvais dans un petit "parc" tranquille, assis sur un banc et je la vis arriver vers moi. Elle souriait en s'asseyant à côté de moi. Il n'était que midi, mais il faisait sombre comme en début de nuit. Inochi posa sa main sur la mienne. Je la regardais et elle me sourit encore plus.

- Joyeux anniversaire mon grand !

- Te sauver, Ma priorité - Part1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant