Depuis que j'avais appris que Levi était parti en reconnaissance avec le bataillon d'exploration à l'extérieur de la cité, je ne faisais que de me ronger les doigts. Je ne tenais pas en place. Je savais aussi que j'avais des sautes d'humeur, mais je me faisais beaucoup trop de soucis.
J'avais peur, et c'était la réalité. Je redécouvrais ce sentiment. La peur profonde, celle qui nous mange les entrailles, celle qui nous ronge de l'intérieur. La peur que l'on ne ressent pas quand on sait maîtriser les choses. Je les avais toujours maîtrisé, je savais toujours où est-ce qu'il était à peu près, je savais que je pourrais toujours intervenir en cas de problème, mais ça ne s'était jamais produit. Et aujourd'hui, il était bien trop loin, dans un endroit si vaste et incertain ... Je ne pouvais strictement rien faire si je sortais.
Quelle direction ils avaient prise ? Combien de lieu avaient-ils parcourus ? Était-il seulement encore en vie ? Je n'en pouvais plus des questions sans réponses. Je n'arrivais pas à me calmer. J'essayais tant bien que mal de me concentrer sur ce que l'on me disais, mais mes pensées ne faisaient que divaguer vers un espace vert, au grand air.
À chaque fois que je pensais au pire, j'avais l'impression d'être plongé dans ce jour funeste. J'avais la sensation du feu sur ma peau, d'entendre les hurlements de nombreuses personnes mais d'être enchaînées et de ne pouvoir intervenir. Et à chaque nuit, je revivais cela, et le pire était cette sensation, de tenir sa tête entre mes mains. Sa tête sans corps, ses yeux éteint, sa vie, arrachée. Je ressentais alors cette peine profonde, ces frissons incontrôlables, cette tristesse, et cette peur. Encore, la peur.
Je me réveillais en sursaut après avoir de nouveau fait ce cauchemar en boucle. Je sentais les larmes sur mes joues, et cette place froide à côté de moi. Je montais alors mes genoux sous mon menton en laissant mes larmes silencieuses tomber librement. Pleurer. Ça aussi ça faisait longtemps. Et pourtant, il fallait vraiment le vouloir pour me faire lâcher des larmes.
Je me balançais d'avant en arrière, tentant de me calmer, mais c'était sans compter sur mon gentil cerveau qui me rappelait sans cesses tout ce qui pouvait bien arriver face à ces titans. Et la journée s'écoula de nouveau, sans aucunes nouvelles.
Je savais bien que je n'étais pas au mieux de ma forme, et les quelques soldats qui étaient restés avec moi essayaient en vain de me réconforter depuis bientôt un mois. Un mois, terrible. Pas le pire, ça non, mais c'était tout de même un mois de torture. Jusqu'au jour où, penchée sur le rebord de la fenêtre de ma chambre, désespérée, j'entendis au loin, le faible bruit de sabots foulant le sol.
Je me redressais, les yeux écarquillés, écoutant attentivement. Les cris des soldats à l'entrée des portes me prouvait que le bataillon était en train de passer et les portes, et sans réfléchir, je sautais par la fenêtre, du troisième étage, atterrit doucement sur mes jambes et me mis à courir.
Je réagissais peut être instinctivement, mais il fallait que je le vois, tout de suite. C'était soit ça, soit je vivais folle.
Il ne me fallut pas longtemps pour arriver sur une petite place ou d'innombrables gens étaient rassemblés saluant les soldats, plus ou moins tristement. Je faisais rapidement le compte de respiration et ma colère augmenta d'un coup.
Tant de soldats étaient tombés !? Smith avait pourtant promis ! Il m'avait juré que pour la première mission de Levi, celle-ci ne serait pas dangereuse. Mais je l’avais prévenu, de toute façon, que ce n’était pas le bon moment pour sortir. Et comme il m’avait bien écouté, il y avait pour résultat que des gens étaient morts !
Je sentis mon souffle s'accélérer. J'avais envie de le frapper. Il avait beau être là, en tête du convoi, relativement sombre, et bien encadré, j'avais envie de lui régler son compte sur le champ. Sans attendre une quelconque seconde.
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- Te sauver, Ma priorité - Part1
FanficDans un monde ou règne la peur à l'encontre des titans, deux âmes : Je suis le présent, je suis le futur, je suis le passé. Je suis le savoir, accumulé depuis la nuit des temps. Je suis humaine, mais je ne le suis presque plus. Je suis destinée à sa...