3_Surprise ! PvL

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Lorsque je me réveillais, une douce odeur flottait dans la maison. Cela faisait un an et demi que je vivais chez Inochi, et j'avais toujours un peu de mal à me dire que j'avais une sorte de nouvelle maman. J'avais grandi, mais j'avais pris l'habitude sans le faire exprès de l'appeler maman, car, en vérité, Inochi ressemblait beaucoup à ma maman, toujours joyeuse, active, qui aime la vie et ne supporte pas l'injustice des inégalités. Inochi m'avait comme, adopté, elle prenait soin de moi. Et je ne pouvais m'empêcher de comparer Inochi à ma véritable maman.

Ma vrai maman avait un travail que je trouvais être trop près des hommes, qu'avec du recul, je n'aimais absolument pas du tout ayant maintenant compris en quoi il consistait. Elle était trop gentille avec certains de ses clients, qui n'hésitaient pas à lui donner des coups en lui jetant à la figure le maigre revenu journalier auquel elle avait droit. Elle savait cuisiner extrêmement bien, mais elle était très maladroite. Elle aimait l'art, mais n'était pas très doué dans le dessin ou la peinture. Elle était très intelligente, mais je lui posais beaucoup de questions, et la plupart du temps, je n'avais pas de réponses. Elle était souvent fatiguée mais elle souriait en toutes circonstances. C'était ma maman de naissance, mais le temps avait passé depuis sa mort et son visage s'effaçait de jour en jour …

Inochi, elle, passait le plus clair de son temps à aider les autres, sans jamais recevoir de l'argent. Les enfants, elle leur donnait de quoi se nourrir, les adultes, elle leur donnait des conseils, et les rares personnes un peu âgées, elle leur portait aussi de quoi se rassasier. Elle était beaucoup plus intelligente que toutes les personnes que je connaissais réuni. Elle possédait dans son sous-sol une bibliothèque immense contenant des centaines d'archives, ainsi que des plans, des outils étranges, des espèces de batteries, comme elle m'avait expliqué, et je ne sais quoi d'autre encore. Elle avait même un petit jardin où elle faisait pousser des fruits et légumes à l'aide d’une lumière ‘synthétique’, tel était le terme qu'elle avait employé. Elle était d'une gentillesse sans égale. Elle m'apprenait tout ce que je souhaitais savoir. Elle arrivait à me faire rire, ce qui n'était arrivé qu'avec ma vrai mère. Elle était affectueuse, me bordait tendrement quand je lui demandais, et elle m'autorisait à venir la voir lorsque je faisais des cauchemars, ce qui arrivait trop régulièrement à mon goût. Dans ses moments, elle savait me consoler, comme une maman qui prend soin de son bébé. Elle était incroyable.

Elle savait à peu près tout faire ! La cuisine, le ménage, la couture, le bricolage, l'écriture, le dessin, la danse, les techniques pour se défendre et se battre, et même la musique. C'était là ma plus grande découverte du moment.

Depuis que ce sous-sol existait pour nous protéger des titans, une mélodie retentissait tous les jours. Un air de piano, régulièrement changée. Des baffles diffusaient la musique dans toutes la ville souterraine. Je l'entendais et l'attendais, tous les jours, juste avant d'aller se coucher. C'était le moment préféré de toutes les personnes, ce moment qui nous rappelait que le bonheur pouvait se trouver en des choses simples. Mais personne, et bien personne ne savait d'où provenait ce son. Et plus aucun instruments de musique n'existait, ils avaient tous étaient détruits, enterrés, ou bien oublié dans un souterrain, une grotte ou je ne sais quoi d’autre. C'était là le plus grand mystère que toute personne voulait résoudre. Qui possédait le dernier piano de l'humanité et qui, oui, qui savait encore en jouer.

Et bien, lorsque je m'aventurais dans le sous-sol pour la première fois, quelques semaines après qu'elle m'ait accueilli sous son toit, j'étais entrée dans la pièce de droite au bout des escaliers. Et dans cette salle, il y avait un piano à queue. Et elle était en train d'en jouer à ce moment même. Ses doigts glissaient sur le clavier, ses yeux étaient fermés, un petit sourire flottait sur son visage tout en étant sérieuse et concentrée. Ce jour là, j'étais tombé amoureux de sa musique. La voir se concentrer, dans sa robe blanche longue, ses cheveux bruns et ondulés remonté en une coiffure un peu sophistiquée, je n'avais pu que me dire que c'était comme ma maman.

- Te sauver, Ma priorité - Part1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant