2_N'ai pas peur PvL

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Je me réveillais doucement, dans une sensation de douceur. Il faisait chaud autour de moi mais j'avais mal au niveau de mon ventre. Ça m'apprendra à traîner dans leur territoire, me dis-je en ouvrant les yeux, lentement. Je ne savais pas où j'étais, mais je n'avais pas envie de bouger. J'avais l'impression d'être de nouveau chez moi, quand maman était encore là ... Mais ne sachant où j'étais, je tournais la tête, et vis une jeune femme, assise en face de moi, près d'une cheminée crépitante au-dessous d'une espèce de marmite. Elle releva la tête lorsque j'éternuais, et me regarda de ses yeux gris blancs. Comme l'avait dit le grand qui m'avait agressé, elle était aveugle, cela se voyait, mais à ma grande surprise, elle se déplaça vers moi comme si elle voyait parfaitement. Je ne bougeait pas tandis qu'elle s'asseyait sur le canapé, à mes côtes.

- Tu es enfin réveillé Levi, murmura-t-elle en posant sa main sur ma joue, sur laquelle je sentais quelque chose de collé. Comment tu te sens ?

Je ne sais pas trop quoi répondre ... Avais-je le droit de lui faire confiance ? Oui, elle m'avait donné un pain et avait été gentille avec moi en me couvrant. Oui, elle m'avait sauvé de ses hommes alors que je ne lui avais rien demandé. Oui, elle m'avait soigné, mais que comptait-elle faire maintenant ? Et puis, si ma mémoire ne me trompais pas, il me semblait qu'elle s'appelait Inochi, ce qui signifiait "la vie". C'était un drôle de prénom, mais très joli. J'avalais ma salive avant de lui répondre d'une petite voix rauque :

- Ça va, mais j'ai un peu mal ...

- À l'abdomen ? me coupa-t-elle. C'est ici.

Elle posa alors sa main, sans appuyer, sur la partie de mon ventre où j'avais mal. J'acquiesçais. Elle semblait réfléchir, puis se leva en m'intimant de ne pas bouger, puis elle sortit de la pièce aussi facilement que j'aurais pus le faire. Je me demandais bien comment elle pouvait faire pour se débrouiller elle même alors qu'elle ne voyait rien ... Mais, étrangement, je ne m'inquiétais pas. J'avais l'impression de pouvoir lui faire confiance, elle qui avait un visage doux, des traits fins, et des gestes doux. Je me rappelais alors avec quelle facilité elle avait envoyé au sol les trois hommes, pourtant bien plus grand qu'elle. Comment avait-elle pu savoir quels coups ils allaient lui porter ? Comment était-ce possible ? J'avais beau imaginer tous les scénarios du monde, je ne voyais pas bien comment elle avait pu les mettre en difficulté ... Il faudrait que je lui pose la question. Moi qui étais petit, et qui savais manier une arme pour me procurer à manger et me défendre, je n'avais pus rien faire contre ceux-là.

Mes pensées se stoppèrent quand elle s'assit de nouveau à côté de moi, me tendant un verre d'eau avec une petite bille blanche.

- Ne t'en fais pas. Ce n'est pas du poison. Ce sont des plantes qui vont apaiser la douleur que tu as. Mais si tu ne veux pas, je vais préparer de la crème à te passer.

En mon fort intérieur, je ne voulais pas qu'elle me pense faible. Je me redressais doucement sur les coudes avant de m'asseoir, puis je prenais le verre d'eau avec la petite bille. Elle avait une odeur d'herbes, comme elle avait dit, et je trouvais que ça sentait bon. J'allais mettre la bille dans ma bouche avant qu'elle ne prenne ma main et m'interrompe dans mon élan.

- J'ai oublié. Tu ne dois pas croquer la gélule. Tu dois la poser sur ta langue, puis boire tous le verre afin de l'avaler entièrement. Sinon, ça ne fera pas effet.

- D'accord.

Je fis donc comme elle me dit et bu d'un trait le verre d'eau. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas bu d'eau, et cela me donna soif. Elle semblait comprendre, se leva, et revint avec une carafe d'eau. Je lui tendis un peu timidement mon verre. Elle essaya d'attraper ma main mais ne toucha que de l'air. Sa main se trouvait sous la mienne, alors, je l'attrapais et posais mon verre dedans. Elle sourit en versant de l'eau et en me le rendant.

- Te sauver, Ma priorité - Part1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant