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Après une petite pause, je recommence les publications. J'ai pratiquement fini l'écriture du tome 1, donc vous aurez droit à votre chapitre toutes les semaines. Bonne lecture :)

Lise

Trop de couloirs, trop de portes. Trop de tout. Il m'aurait été impossible de retrouver la chambre que j'occupe par moi-même. Je n'ai nulle part où me cacher. Pour cela, il faudrait déjà que j'arrive à échapper à la surveillance d'Aiden ou d'un autre de ses gardes qui est en train de me courir après. Le sport, ce n'est pas mon truc : je suis essoufflée très rapidement et je dois m'arrêter. Je suis quand même satisfaite de la distance que je pense avoir mise entre eux et moi. Je prie pour qu'aucun ne soit sur mes traces, leur chef de la sécurité me suffit amplement. Je ne risque pas de m'enfuir pour de bon avec un garde à chaque coin de couloir.

Mon cœur bat à toute vitesse alors que je reprends mon souffle, les mains appuyées sur mes genoux et la tête en avant. Pitié, faite que je ne vomisse pas à nouveau, surtout pas sur l'un de ces tapis qui doivent coûter horriblement cher.

— Je n'y arriverai pas, je fais savoir d'une voix haletante.

Je ne sais pas si je m'adresse à Aiden ou à moi-même, probablement un peu pour les deux.

— Vous y arriverez, mademoiselle.

L'homme s'accroupit à mes côtés et je tourne la tête pour mieux le distinguer. Son air est sérieux et confiant, ses yeux pleins d'espoir. Il espère que tout se déroule sans trop de casse, le mieux possible. Je ne suis pas sûre que cela puisse se passer ainsi. Il croit savoir, mais il ne peut pas se rendre compte qu'une quantité énorme de pensées et d'émotions abondent en moi et que je suis inapte à les gérer. J'ai essayé. J'ai voulu franchir une étape et tout s'est percuté. Je ne suis pas invincible. Je ne peux surmonter une tempête de cette ampleur.

— Petit à petit, mademoiselle. Petit à petit. Ne montez pas les marches quatre par quatre, mais une par une. Reprenez votre souffle quand vous en avez besoin. Faites un arrêt quand vous vous sentez sur le point d'exploser. Il ne sert à rien de monter trop haut si vous commencez à avoir le tournis.

Aiden compare la situation à un escalier à gravir, moi à une tempête à braver. Sa vision est déjà moins négative que la mienne et m'angoisserait moins si j'arrivais à voir comme lui.

— Je vais vous raccompagner à votre chambre, vous pourrez y respirer plus tranquillement que dans ces couloirs.

— Vous avez peur qu'on me voie ?

— Je n'ai sûrement tout pas envie que vous vous sentez épiée.

— N'est-ce pas déjà le cas monsieur Sutton ?

— Pas avec moi.

Je me redresse et regarde l'endroit où je me trouve, un peu distraitement.

— Je n'ai pas envie d'être enfermée dans une pièce toute la journée. Tout le week-end, peut-être même pendant plusieurs semaines. J'imagine qu'une virée en ville pour me changer les idées, c'est non ?

— C'est impossible mademoiselle, je suis désolée. Mais j'ai un autre endroit à vous proposer si vous voulez prendre un peu l'air.

— Mes options sont limitées, je lui rappelle en soupirant. Alors je vous suis.

Les bras croisés, nous marchons lentement vers... vers un endroit qui, je l'espère, atténuera cette sensation d'étouffement qui occupe chaque parcelle de mon corps. Nous longeons un dédale de couloirs qui se ressemblent et me paraissent être sans fin. Ensuite, j'ai droit à quelques escaliers, encore des couloirs et puis une grande porte vitrée. Aiden l'ouvre et, d'un geste de la main, m'invite à passer devant. En trois pas, j'atterris là où je voulais être : dehors.

Nos Années Volées ▬ Tome ✯ ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant