La fiancée et la mer (Fanfiction Violet Evergarden)

Chapitre 17 : L'énigme se complexifie

Bonjour, bonjour ! J'ai eu un début de semaine un peu chaotique mais j'ai quand même réussi à publier ce chapitre. J'espère que ça ne s'en ressent pas trop dans sa qualité. Bonne lecture ! 

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Amata monta les escaliers quatre à quatre, lettre coincée dans sa ceinture, toute guillerette à l'idée de voir son enquête progresser. L'enveloppe était décorée de plusieurs jolis timbres dépeignant des bateaux dans un port et des coupoles étincelant sous le soleil. Bien que n'étant pas philatéliste, la jeune femme décida de les garder car elle ces images lui plaisaient et incitaient à l'évasion. La danseuse l'ouvrit aussi vite qu'il était possible avec une seule main, la déchirant presque dans son impatience. Elle parcourut goulument les premiers mots, sa lieutenante avait une écriture sèche et nerveuse, chaque trait comme un coup de sabre. Les lettres étaient une chaîne aux maillons ininterrompus, témoignant de la vivacité de la pensée de leur autrice.

Chère Amata,

Je suis heureuse que tu m'aies écrit. Cela augure de bonnes choses pour tes progrès. Tout comme il est en effet important que tu aies trouvé un travail, non seulement cela t'occupera l'esprit mais en plus de cela la question de la réinsertion et de la stabilité financière est primordiale après ce que tu as traversé. Je ne peux pas être partout mais écris-moi si jamais tu te trouverais un jour dans une situation critique. J'ai déjà aidé certaines des autres et je le referais avec toi si nécessaire. Cependant, je ne suis pas inquiète, tu es extrêmement coriace et qui plus est tu n'es pas seule. Je pense que c'est la chose la plus importante dans de semblables circonstances.

Tu me demandes comment je vais, je te répondrai simplement que je tente de reconstruire une routine. Cela fait longtemps que j'avais prévu de m'installer sur cette île mais la paix m'est toujours apparue comme un mirage. Néanmoins je sais que je suis me suis battue bec et ongles pour ce repos et je compte bien en profiter. De plus, j'apprécie énormément de découvrir ce lieu. Rose et Myrna sont déjà venues me voir. Tu le peux aussi, tout ce que je te demande c'est de prévenir à l'avance. Nous t'accueillerons et nous te ferons visiter. Murato est un bel endroit et je pense qu'il devrait te plaire.

Amata nota que Maki avait écrit « nous », ce qui signifiait qu'elle ne vivait donc pas seule. Voilà qui était intéressant. La jeune femme fit un rapide calcul. Les congés octroyés par son patron en fin d'année seraient l'occasion idéale pour prendre un billet de bateau et voguer vers d'autres terres. La perspective de cette aventure gonflait son cœur d'énergie comme une voile sous le grand vent. La lieutenante lui raconta ensuite de manière rapide ce qu'il était advenu de ses camarades. Certaines avaient des situations plus brillantes que d'autres, notamment Myrna qui était devenue journaliste d'investigation et préparait un « tour du monde ». D'autres travaillaient comme elle en tentant simplement de survivre avant de penser à réaliser leurs grandes ambitions. Certaines en revanche écopaient d'un sort moins glorieux, vivant aux crochets de leur famille ou d'institutions à cause de problèmes de santé ou de blessures trop graves pour leur permettre de reprendre une activité ordinaire. L'une d'entre elles avait ainsi rejoint un couvent. Vocation ou désir de survie ? Nul ne le savait. L'intéressée avait été mineuse avant d'être soldat et ces deux activités combinées avaient sans doute gravement abîmé son corps. Quoi qu'il en soit, Amata lui souhaita de connaître la paix. Elle poursuivit sa lecture, avide de la révélation attendue.

D'ici à ce que nous nous revoyons dans un coin ou un autre de ce monde je te souhaite de continuer sur le chemin que tu as choisi. On a parfois l'impression de ne pas progresser lorsqu'on avance par petites étapes. Cependant, un jour tu te retourneras et tu verras tout ce que tu as en réalité accompli. Tu auras peut-être parfois l'impression de rechuter, tu te trouveras mal et tu te haïras peut-être pour ça. Mais l'important c'est de lutter, car c'est le fait de combattre qui est noble en lui-même, plus que la victoire.