La fiancée et la mer (Fanfiction Violet Evergarden)

Chapitre 13 : Retrouvailles

Bonjour, bonjour ! Au vu de statistiques de cette histoire je suppose que de nouveaux lecteurs nous ont rejoint, n'hésitez pas à vous manifester :) Ce chapitre est un peu spécial, pas beaucoup d'Iris et Amata dedans (enfin, elles ne sont jamais bien loin). Il contient aussi une scène que j'appréhendais d'écrire. J'espère ainsi ne pas avoir échoué, sur ce je vous en laisse seuls juges !

------------

Du coin de la rue, Iris adressa un signe de la main à Amata, silhouette familière dans son long manteau noir serré à la taille.

-Revoilà notre voyageuse intrépide ! La danseuse la serra fort contre elle car Iris faisait partie des rares personnes avec lesquelles elle se sentait désormais en confiance, tu as l'air toute fatiguée dis-moi.

-C'était éprouvant, je ne te le cache pas, son amie se força à sourire, j'ai été logée dans une maison affreuse, avec une femme hargneuse qui disait que c'était hanté, comme tu imagines je n'ai pas beaucoup dormi...

-On dirait un roman gothique ton histoire, commenta Amata, j'ai hâte de l'entendre ! Mais maintenant tu es rentrée, bien au chaud à la maison, c'est qui compte, non ?

-Oui, approuva Iris d'une petite voix, ses incertitudes venant obscurcir le tableau, je suis contente de ne plus être là-bas. En plus mon patron va me donner une prime et des jours de congés supplémentaires, il est tellement heureux d'avoir réussi à conclure sa transaction... Enfin, je ne te cache pas que je suis épuisée...notamment parce que la guerre ne me laisse plus en paix. 

-Eh, Amata lui adressa un grand sourire, je suis contente que tu commences à me parler enfin de ce que tu ressens, ça te faisait pas du bien de rester toute claquemurée dans ta coquille. Viens, allons faire un tour ça nous changera les idées je crois et tu pourras m'expliquer ce qui ne va pas.

-Amata, attends, appela sa cadette, et toi, est-ce que tout va bien ?

-ça peut aller, ne t'en fais pas, il ne s'est rien passé de grave, éluda cette dernière.

« Bon sang Iris, je crois que j'ai tout foiré. Tu penses encore que ta mission c'est de prendre soin de moi. Effectivement je t'ai pendant longtemps donné raison. Mais maintenant il est temps pour moi d'inverser la situation ».

*

Gilbert ne sut nommer ce qu'il ressentit lorsqu'il la vit. Vint d'abord le ravissement de constater que la fillette sur laquelle il avait veillé, cette gamine silencieuse et dépenaillée, s'était métamorphosée en une radieuse adolescente, l'image même d'une jeune princesse sortie d'un conte. Voir les larmes inonder les joues de Violet souleva ensuite une douleur semblable à la piqûre de mille aiguilles. Connaissant la vulnérabilité de la jeune fille lorsqu'elle agissait encore sous ses ordres, il n'imaginait que trop les affres de l'angoisse qu'elle avait dû traverser, s'imaginant abandonnée par lui. Gilbert eut plus que conscience d'avoir échoué en tant que tuteur, gardien, celui qui avait tenté d'élever Violet et de lui offrir un peu de normalité pendant la brève période qu'ils avaient passée ensemble.

-Major, hoqueta la jeune fille, semblant être devenue incapable de prononcer un autre mot, l'air se raréfiant dans sa gorge et rendant chaque parole difficile, major... vous...vous êtes rentré...je suis...si heureuse...major.

Prenant les devants, il la blottit contre lui, l'enveloppant de son bras, lui prouvant ainsi qu'il était bien là et qu'il ne disparaîtrait plus. Violet tremblait comme la petite fille perdue et brisée qu'elle était toujours un peu. Comme elle ne pouvait pas le sentir avec ses prothèses, la poupée enfouit son visage pressa son visage contre le torse de son protecteur, cherchant à se gorger de sa chaleur rassurante. Les yeux du major s'humidifièrent au contact de ses prothèses métalliques et froids, honteux de n'avoir su empêcher cela, revoyant la scène atroce des bras de Violet tombant au sol, pitoyables morceaux de chair sanguinolente, son corps comme un jouet désarticulé. Violet avait pourtant continué de vivre et de se battre, peut-être qu'était-elle plus forte que lui au fond, plus forte qu'eux tous.