Des bruits de pas me tirèrent violemment d'un sommeil léger. Je ne bougeais pas et me contentais d'écouter. L'humidité de la nuit masquait leur odeur, mais au son j'en comptais trois. J'entendais également des froissements de jacques et des tintements d'armes. Probablement des Olavéens. Le jour n'était pas encore levé, que faisaient-ils ? J'attendis dans ma cachette sans faire un geste jusqu'à ce que les bruissements ne s'évaporent totalement. Je me levais et sentis immédiatement ma gorge réclamer de l'eau. Mais je n'en avais pas. Au vu des traces, le groupe se dirigeait vers le campement que j'avais saboté sur la colline. Merde ! C'était trop tôt. Il fallait que j'y soit avant eux sinon tout ce que j'avais fait ne servirais à rien. Je me mis alors en marche, remettant mon esprit en alerte pour retrouver mon chemin à la seule lueur de la demi-lune. Je fonçais à travers les broussailles en prenant un chemin détourné et tacher d'arriver le premier. Une fois en haut, les premières lueurs pointaient à l'horizon. Je maîtrisais mon souffle, dégainait mon couteau et entrait de nouveau dans le campement. Je trouvais immédiatement un Oalvéen gisant à terre.
A mon approche il leva la tête et afficha une mine affreuse. Sa main rampa jusqu'à une épée courte mais je l'éloignais d'un coup de pied. Il était cloué au sol, le poison avait fait son office. Je m'assis sur son dos et enfonçait consciencieusement ma lame sur la gauche de sa gorge. Je l'abandonnais s'étouffant dans son propre sang avant d'entrer dans la première tente. Un cadavre, bien mort cette fois m'y attendait. Mais autre chose attira mon attention. Un arc de chasse, assez court pour moi et accompagné d'un carquois plein. J'enfilais la ceinture du chasseur pour y attacher le carquois de cuir et saisit l'arme fermement, prêt à m'en servir. Lorsque je ressortis de la tente, l'aube était là. Je pris trois flèches dans ma main libre en cas de mauvaise rencontre avec le troisième Olavéen. J'attrapais une gourde au passage en m'assurant que ce n'était pas celle que j'avais empoisonnée la veille et la fourrais dans mon sac. Le troisième n'était pas non plus dans les tentes et cela m'inquiétais beaucoup. Je profitais du calme pour trancher les oreilles gauches des deux Olavéens avant de rebrousser chemin. Je ne gagnerais rien à m'attarder ici. Mais alors que je m'éloignais des tentes, j'aperçu trois silhouettes à une centaine de pieds dans les bois.
Le premier homme qui m'avait aussi remarqué n'était nulle autre que Charbonnier. Il afficha un large sourire en montrant ses dents noires comme la suie avant d'alerter ses camarades de ma présence. Ils se mirent immédiatement à courir vers moi et je réagis instinctivement en décochant une flèche. Elle se logea dans la cuisse de Grumeau qui s'affala de tout son long contre un arbre en beuglant. J'encochais une seconde flèche en prenant cette fois le temps de viser mais elle s'écrasa contre le bouclier rond de Charbonnier. Je piquais un sprint dans la direction opposée en tenant mon carquois pour l'empêcher de bouger. C'était donc eux qui m'avaient surpris dans mon sommeil. Pour les guider de nuit, l'un d'entre eux devaient être un excellent pisteur. J'ignorais s'ils avaient suivi ma trace ou s'ils avaient simplement repéré la lueur du campement depuis d'autres hauteurs mais je ne devais pas les laisser me rattraper !
Je me jetais à terre en apercevant au détour d'un tronc une énorme hache de guerre voler vers moi. Le coup siffla juste au-dessus de mon crâne et fendit l'air. Je m'agitais dans tous les sens pour me mettre hors de portée du second coup mais le sac de toile et le carquois m'alourdissaient considérablement. Il était grand et rapide et c'est tout ce qu'il lui fallait pour m'empêcher d'encocher ma flèche avec des assauts à répétition. Le troisième Olavéen tourna tout à coup la tête vers mes poursuivants qui avaient commencé à charger. J'en profitais pour loger en un instant une flèche de chasse dans sa tempe. Il s'effondra dans un râle alors que Charbonnier et Galet m'encerclaient. Ils avaient instinctivement abandonné le blessé pour me poursuivre.
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Copper Coin
خيال (فانتازيا)"Regarde moi, et dis-moi quel espoir en toi n'est pas mort ?" Seul l'hiver m'est tendre et seule la mort réchauffe ma couche. Je combattrais le Peuple Gris au Nord, les éleveurs de bêtes du Sud et tout être que les dieux mettront sur ma route. Pour...