La vie est trop courte pour la passer à regretter
Tout ce que l'on n'a pas eu l'audace de tenter
Friedrich Nietzsche
Quand elle repensait à Clay, Morgane préférait se souvenir de l'homme qu'il avait été au début du projet Animus et non celui qu'il avait fini par devenir. Car il s'agissait du vrai Clay, cet incroyable génie de l'informatique qui cachait ses blessures et son mal-être sous un vernis de cynisme, de sarcasme et d'humour noir et qui semblait ne jamais rien prendre au sérieux. En résumé, tout ce qu'elle détestait chez un homme. Pourtant, elle en était inexplicablement tombée amoureuse et elle en avait eu le cœur brisé. Lucy l'avait prévenue de ne pas s'attacher à lui. Elle aurait mieux fait de l'écouter.
À chaque fois qu'elle pensait à sa meilleure amie, Morgane était partagée entre la colère et la tristesse. Lucy fut la seule à partager ses convictions quant à la dangerosité d'une exposition prolongée d'un individu dans l'Animus, la seule à se préoccuper du bien-être de Clay. Elle avait été jusqu'à risquer sa carrière en l'aidant à s'échapper du laboratoire quand Vidic s'était mis en tête de faire d'elle son tout nouveau sujet d'études. Morgane entendait encore sa voix distiller son poison dans ses veines. Oh, Mademoiselle Campbell, votre naïveté aurait pu être touchante si elle n'était pas aussi pathétique. Avez-vous réellement cru que votre « adoption » par Alan était une manifestation de sa bonté d'âme ? N'avez-vous donc pas encore compris quel genre d'homme il est ? Il n'y a pas de place pour l'amour dans son cœur. Seul le pouvoir compte à ses yeux et vous, ma chère, n'êtes que le moyen de parvenir à acquérir ce pouvoir. Mais Vidic se trompait. Lors de cette discussion, Morgane savait déjà quel genre d'homme son père adoptif était. Clay lui avait ouvert les yeux à ce sujet.
Dès que Morgane avait débarqué dans son laboratoire, Warren Vidic l'avait prise en grippe. Pour l'éminent scientifique qu'il était, devoir rendre des comptes à une gamine de vingt-trois ans sans aucune expérience dans son domaine de prédilection s'était révélé l'humiliation suprême. Du fait de sa relation privilégiée avec Rikkin, Vidic ne pouvait se comporter en patron tyrannique avec elle, aussi il avait opté pour une stratégie d'évitement. Lors de son premier jour de travail, il l'avait presque jeté dans les bras de son assistante, lui ordonnant de s'occuper d'elle, à sa place. Cette assistante s'appelait Lucy Stillman. Les deux jeunes femmes s'étaient rapidement liées d'amitié. Sous sa tutelle, Morgane avait suivi une formation accélérée sur tout ce qui avait trait à l'Animus et lorsque Clay était arrivé, Morgane était un peu mieux préparée à traiter son cas.
Dès le début, Clay s'était montré réfractaire. Il avait été insolent, provocateur et n'avait eu aucune considération pour elle alors que dans le même temps, il s'était montré cordial et avenant avec Lucy. Une situation qui avait changé du tout au tout lors de son premier Effet de Transfert. Après une session de routine, il avait été pris de convulsions et il avait fallu plusieurs techniciens pour réussir à le maîtriser. Lucy lui avait alors conseillé de prendre ses distances avec Clay et Morgane lui avait obéi, sans discuter. Elle avait tenu cinq jours. Inquiète quant à son état de santé qui se détériorait de jour en jour, elle était revenue auprès de lui. Il avait fini par s'ouvrir à elle et plus il se confiait plus elle s'attachait, au point d'outrepasser ses fonctions en suppliant Rikkin de stopper le projet Animus. Devant son refus, elle avait continué son travail, la mort dans l'âme.
Un jour alors qu'elle supervisait le lancement d'une séquence génétique dans l'Animus, Clay l'avait prise par le bras.
- Tu es en danger ici. Sauve-toi pendant que tu le peux encore.
VOUS LISEZ
Assassin's creed : Legacy
FanfictionCe roman est le premier volet de ma trilogie sur Assassin's Creed : 1. Legacy 2. Timeless 3. Downfall Lorsqu'elle découvre la trahison de la personne en laquelle elle avait le plus confiance, Morgane Campbell est obligée de se tourner vers son oncl...