Chapitre dix-huit : Les secrets d'Edward Kenway

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Il n'y a secret qui

Tôt ou tard ne soit découvert

Proverbe espagnol



Mars 2015,

Manoir Kenway



Un bruit sourd et répétitif parasita la concentration de Morgane. Elle alluma son téléphone. Déjà dix-neuf heures ? Elle tendit l'oreille mais le bruit ne se renouvela pas. Elle revint à ses notes et se frotta les yeux. Elle avait l'impression de ne pas avoir avancé d'un pouce en un mois. Le bruit se répéta, un peu plus fort, ponctué, cette fois-ci, par un cri de rage.

- Shaun Hastings ! hurla Rebecca. Arrête de faire autant de boucan ! Certaines aimeraient bosser, merci.

C'est l'heure de faire une petite pause. Je n'arriverais à rien de toute façon. Morgane se leva et se dirigea vers la source du bruit, provenant de la pièce la plus proche de sa chambre : le petit salon. Tout en marchant, l'écho d'une conversation passée lui revint en mémoire.

- Il est magnifique ce piano ! Je n'imaginais pas Kenway porté sur la musique au point de créer une salle dédiée.

- C'est le petit salon, Shaun, répondit-elle, d'un ton badin avant d'ajouter d'une voix snob, là où les gens de la haute société prennent leurs cocktails, très cher.

Tous les deux avaient continué sur le même ton tandis que Rebecca avait levé les yeux au ciel en voyant leur petit manège, réprimant à grand peine un début de fou rire.

- Ne me dis pas que tu es en train de le chercher ? demanda-t-elle en voyant Shaun l'oreille collée au mur.

- Il est forcément ici !


Morgane prit une profonde inspiration.

- Shaun... Pourquoi t'acharnes-tu ainsi ? Si le compartiment secret est dans cette pièce, tu l'aurais déjà trouvé.

- Mais il est forcément ici ! répéta Shaun, l'air buté. J'ai vérifié toutes les autres pièces !

- Tu sais très bien que la plupart ne sont plus d'époque.

Shaun eut l'air tellement malheureux que Morgane regretta instantanément ses paroles.

- Pourquoi tu ne ferais pas une petite pause pendant que je prends le relais ? Laisse-moi d'abord vérifier si Rebecca n'a pas besoin de moi et je suis à toi, okay ?

Une étrange lueur remplaça la déception dans le regard de Shaun mais il se détourna avant que Morgane ne puisse l'identifier. Prenant son silence pour une acceptation tacite de sa proposition, elle sortit retrouver Rebecca. En voyant la jeune informaticienne plongée dans ses recherches, Morgane se dirigea vers le secrétaire à abattant, dont le bois patiné par les siècles détonnait grandement avec tout le matériel high-tech installé par son amie. À l'intérieur se trouvait tout un tas de documents très bien classés recouvrant des sujets divers et variés. Morgane trouva rapidement ce qu'elle cherchait : la traduction partielle du journal d'Edward.



Les années n'avaient pas été tendres avec l'ouvrage. La couverture avait plutôt bien résister au passage des siècles mais pour l'écriture, c'était une toute autre histoire. Rebecca avait dû numériser les pages et utiliser un logiciel de traduction – le journal étant rédigé dans la langue natale d'Edward, le gallois – pour confirmer ce que Morgane savait déjà, dans son cœur.

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