Chapitre dix-sept : Dans le terrier du lapin blanc

54 2 8
                                    


Il ne peut y avoir de crise mondiale la semaine prochaine,

Je n'ai plus de place dans mon emploi du temps

Henry Kissinger




Février 2015,

Manoir Kenway, Londres.



3 février 2015

Je peux enfin étrenner le cadeau d'anniversaire de William. Ces derniers mois n'ont pas été de tout repos mais maintenant que nous avons l'avantage, nous pouvons enfin nous permettre de souffler. Quand je dis nous, je veux dire moi. William estime qu'il n'est pas nécessaire de mettre tous les Assassins dans le même panier pour ainsi dire. Alors, je reste au QG. Ordre du Mentor. Ça ne me déplaît pas.

Le cadeau donc. Le tout premier que je reçois depuis...depuis déjà quatorze mois. Un ensemble de carnets Moleskine avec un set de trois stylos. Ce n'était pas une surprise puisque c'est moi qui l'ai voulu. Il ne savait pas quoi m'acheter et il voulait vraiment marquer le coup. Un peu comme s'il voulait rattraper les années passées. Le truc, c'est que ça belle lurette que je n'ai plus fêter mon anniversaire. Pour moi, le 4 décembre est un jour comme un autre. Et c'est là que je me suis souvenue de la lettre de ma mère. L'écriture comme thérapie. Je me suis dit, eh pourquoi pas. Et donc voilà. J'étrenne mon tout premier carnet. Il y en a dix. J'aimerais les faire durer aussi longtemps que possible mais j'aimerais aussi écrire assez régulièrement. On verra bien.

Par où commencer dans ce cas ? Peut-être par le début. Je m'appelle Morgane Campbell. Enfin, ça c'est le nom que mon père m'a donné. Ma mère m'avait appelé Hope. Ma mère était un Assassin et mon père un Templier. Templiers et Assassins se font la guerre depuis des millénaires mais ça n'a pas empêché mes parents de s'aimer, ne serait-ce qu'un petit peu. Je n'ai jamais connu ma mère et j'ai été élevée par les Templiers. J'ai grandi en pensant que les Assassins avaient exécutés mes parents. Il n'en était rien. Ma mère était censée s'enfuir grâce à son frère mais les Templiers l'ont trouvé avant. Elle était toute seule, avec moi, un bébé de même pas trois semaines. Ils voulaient l'enlever pour l'utiliser comme cobaye dans le cadre du projet Animus, afin de retrouver la Pomme d'Eden. Je sais à présent que les Templiers voulaient qu'elle revive les souvenirs d'Ezio Auditore, un Assassin florentin du quinzième siècle. Mais elle a préféré se suicider plutôt que de les suivre. Et du coup, les Templiers m'ont emmené avec eux.

J'ai été élevée par mon vrai père sauf que je croyais que c'était mon père adoptif. Quand j'y repense, j'aurais pu enrichir un psy avec mon histoire. Enfin, pas autant que Galina. Je sais que mon père m'aimait. Ce n'est pas un fantasme de petite fille, c'est la vérité. Il m'aimait. Il voulait me protéger, pour que je grandisse dans un monde sans guerre ni violence. Il voulait la paix. Malheureusement, tout le monde n'était pas d'accord avec sa conception de la paix, à commencer par Alan Rikkin, Grand Maître de l'Ordre qui a fait assassiner mon père. Et ensuite, l'air de rien, il m'a adopté. Il s'est occupé de mon éducation.

J'admirais cet homme autrefois. Maintenant, je veux sa tête.


Il s'en est passé des choses depuis que j'ai appris la vérité sur mes origines. Je suis tombée amoureuse mais ce n'était pas le bon moment. Peut-être pas la bonne personne non plus. Et, le plus important, j'ai rencontré mon oncle, William, le Mentor de la Confrérie des Assassins. J'ai appris tellement de choses à propos de moi-même. Et bien plus encore.

Assassin's creed : LegacyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant