Échec et Mat {Drarry}

Partie 2 - Chapitre 7

C'était plutôt fou d'avoir une vie si... nulle ? Harry ne savait réellement plus quoi faire. Dumbledore était en vie, ça c'était sûr puisque les mangemorts ne pouvaient s'empêcher  de le crier sur tout les toits. Ça faisait 2 semaines que Drago était réapparu en plein milieu de la grande salle et qu'il n'était toujours pas réveillé. Cependant, même si Harry pensait Drago coupable, le voir baignant dans son sang lui avait fait avoir des doutes quant à la nature de ses motivations. Peut-être avait-il regretté ce qu'il avait fait et avait réussi par je ne sais quelle magie à faire pénétrer son corps dans l'école. Rien ne semblait cohérent.

Drago marchait d'une démarche hésitante dans les couloirs froids, craignant de croiser Harry et de se faire probablement éclater contre le sol. Des pas se rapprochèrent mais il n'y fit pas plus attention que ça. Quand une main se posa sur son épaule. Il fit un bond de plusieurs mètres et se recroquevilla contre le mur du couloir, grimaçant. Harry lui faisait face d'un air menaçant. Drago se recroquevilla davantage, essayant de se cacher dans le mur.

- On est réveillé Malefoy ? demanda le brun d'un air menaçant.

- Soit je fais un cauchemar soit je suis réveillé, je préférerais la première option, dit Drago d'un air calme alors que l'entièreté de son corps tremblait.

Harry l'attrapa de manière violente et l'envoya valser dans une pièce. Le blond étouffa un cri.

- Tu vas m'expliquer pourquoi tu m'as fait une entaille dans le bras et que t'es parti avec mon sang parce que je pourrais très vite te dénoncer à la directrice et je donne pas cher de ta vie.

Drago se leva, se doutant que la conversation avec un Harry qui avait envie de lui éclater le crâne pour en faire ensuite une puzzle n'était pas nécessairement une bonne idée. Il posa une main sur le torse du brun et ouvrit son esprit.

Harry se retrouva au bord de la forêt interdite, Drago marchait de manière absente, plongé au plus profond de ses pensées et ne faisant pas attention à ce qui se passait autour de lui. Quoi qu'il en soit, qu'il ait porté attention ou non à ce qui l'entourait ne l'aurait pas empêcher d'éviter le fuseau de lumière qui s'était échappé du bosquet. Le blond tomba comme une pierre sur le sol. L'atmosphère changea, il était désormais dans l'infirmerie, Drago et le lui du souvenir étaient en train de parler, quand le brun caressa le bras de son ami, Harry entendit un bourdonnement et sentit le souvenir flotter autour de lui, il vit Drago partir en courant. Tout tourna. Puis il se retrouva dans une grande salle remplie de gens cachés par des capes noires. Le bourdonnement était toujours présent. Mais il s'arrêta pendant quelques secondes. Il vit Drago s'arrêter de marcher et tenter de revenir en arrière mais le bourdonnement reprit, ses yeux se voilèrent et il continua d'avancer d'une démarche macabre. Puis il se réveilla dans la salle où il avait balancé Drago, la main de blond reposant sur son torse, un air timide sur son visage.

- Voilà tout, dit Drago en riant nerveusement.

Harry regarda l'homme qui lui faisait face d'un air neutre. Sans qu'il s'en rende compte il se perdit dans ses yeux acier pendant plusieurs secondes.

- Harry ça devient un peu gênant, est-ce que tu as compris ce qui s'est passé ?

- Euh je crois ? C'était quoi ? Un sortilège ?

Drago leva les yeux au ciel.

- Ils m'ont lancé un sortilège je crois, une sorte d'imperio qui s'activait quand j'étais proche de toi. Je t'aurais pas fait de mal intentionnellement, j'étais réellement heureux que tu te réveilles. Je savais même pas que j'avais ce sortilège avant qu'il s'active.

- Très bien, je suppose que c'est moi qui te dois des explications maintenant, dit Harry en s'asseyant par terre, invitant Drago à en faire de même.

- Avec tout ce qui se passait, les attaques, tout ça, je me suis dit que Dumbledore reviendrait forcément un jour où l'autre. McGonagall m'a autorisée à fouiller dans les vieilles affaires de Dumbledore et j'y ai trouvé énormément de livres que même la réserve n'a pas. Des livres parlant de magie noire et d'objets en tout genres. Mais les recherches de Dumbledore semblaient plus axées sur quelque chose que ces livres appellent des « horcruxes ». Un horcruxe est quelque chose, qui peut être aussi bien un être vivant qu'un objet, contenant un fragment d'âme d'un sorcier ayant forcément tué. Cela le rend donc immortel. C'est pour ça que je suis allé à Durmstrang. Il avait laissé un horcruxe là-bas. En plus, les horcruxes sont beaucoup moins une sujet tabou là-bas puisqu'ils ont trouvé un moyen de les éliminer facilement. Enfin ils avaient trouvé un moyen. Ils avaient une sorte de poison, qu'ils mettaient sur leurs épées il y a longtemps mais leurs réserves sont vides. On raconte que ce poison est aussi puissant que le venin d'un basilic. Donc je sais pas quoi faire maintenant. J'ai deux horcruxes pour le moment. Trois si on compte Fumsek. Et avec McGonagall on s'est dit qu'il y en avait probablement 5.

Drago regarda Harry d'un air vitreux. Soudainement, il se jeta sur lui, le brun se retrouva plaqué au sol par Drago qui était assis sur lui, les bras croisés.

- Donc t'es en train de me dire espèce d'abrutis que tu m'as quitté parce que t'es allé te geler les couilles dans une école pleine de mecs super musclés, dit Drago en approchant son visage de celui d'Harry d'un air menaçant.

- Je- euh- oui mais tu m'avais pas laissé le temps de t'expliquer à l'époque et euh-, bafouilla Harry.

Drago fit une moue avant de donner un coup de poing sur l'épaule d'Harry. Il marmonna un « idiot » et se releva. Il s'épousseta et se dirigea vers la porte.

- J'espère que tu vas trouver un moyen de te racheter, dit le blond avant de quitter la pièce d'un air majestueux et dédaigneux.

Harry resta allongé sur le sol quelques secondes encore avant de se rendre compte qu'il était peut-être temps de se bouger puisque le sol ne lui donnerait certainement aucun des réponses qu'il cherchait.

Drago affichait un air satisfait en marchant à travers les couloirs. Il éprouvait un sentiment de pure satisfaction qu'il n'avait pas ressentit depuis si longtemps. Ce qui ne dura pas très longtemps. Pour la première fois depuis qu'Harry s'était fait tabasser par Weasley, il pensa à Maxence.

- Ah putain merde ! pensa-t'il en rigolant intérieurement.

Il fit finalement demi tour pour se diriger vers la volière.

« Nous avons tenté l'aventure du couple. Nous avons franchi la barrière de l'intimité des corps pour devenir amants et essayé celle des cœurs pour devenir des amoureux. Mais il est impossible de contrôler les battements de son cœur, de s'empêcher d'aimer comme de s'y forcer. Il n'y a ni coupable ni victime, ni gagnant ni perdant. Nous n'étions tout simplement pas faits l'un pour l'autre. L'amour n'était pas au rendez-vous entre nous. Je ne suis pas tombé amoureux de toi. J'en suis désolé mais je ne veux pas faire semblant et depuis le début, je t'ai toujours promis une totale sincérité. Essayer plus longtemps nous aurait fait tomber dans le mensonge et tu mérites mieux. Nous méritons mieux que cette tiédeur, que des cœurs refusant de battre à l'unisson. On s'est perdus dans une camaraderie, une amitié à peine amoureuse, un désir surjoué. On a pris des habitudes pratiques, créé un quotidien pour se rassurer. À trop vouloir combler nos solitudes affectives, à trop vouloir effacer nos doutes et nos manques, on a pensé que faire semblant serait suffisant. Que la tiédeur serait assez. Que l'amour viendrait peut-être. Tu t'en es persuadé un temps. Moi je n'ai jamais pu. Trop de choses n'allaient pas, trop d'entre elles sonnaient faux. Je te souhaite de trouver celui qu'il te faut. Qui saura aimer tes défauts et aimer ton mode de vie. Qui saura être celui que moi j'ai été incapable d'être pour toi. Je te souhaite d'avancer. Et d'être heureux.

Drago Malefoy»

Drago accrocha sa lettre à la pâte d'un hiboux qu'il laissa s'envoler. C'était fini. Enfin. Il l'avouait, sa lettre était un peu dramatique, mais il n'avait pas eu le cœur d'écrire des pots durs sans y mettre la forme. Mais peut-être que grâce à cette lettre, Harry et lui arriveraient enfin à vivre leur amour. Enfin, si le brun arrivait à se faire pardonner.