Chapitre 12

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Farah posa ses mains à plat sur la table, soutenant le regard de son mari. Il n'y avait ni contrainte ni déception dans son regard. Mais Farah était remplie de remords de le savoir capable de mentir à son peuple pour elle. Leur escapade sera sans doute relayée dans la presse. Donnant ainsi l'espoir au peuple...l'espoir qu'un jour le cheikh ait un héritier. Le savoir prêt à tout pour elle lui serra le cœur.

- Je suis désolé Saïd.

- Et pour quelle raison ?

Farah se racla la gorge, en proie à une émotion vive et intense.

- Notre lune de miel ne se passe pas comme tu le voulais.

- Je ne veux rien, articula-t-il une lueur sombre dans ses yeux verts ; Je te l'ai dit, je n'ai pas l'intention de te forcer Farah.

- Un jour tu finiras par te lasser et tu prendras une maîtresse, un choix que je pourrais comprendre.

Sa voix s'était brisée et lui...portait le regard d'un homme en colère.

- Tu penses que je suis capable de prendre une autre femme que toi afin d'assouvir ce que tu ne peux pas me donner ? Farah retire ça immédiatement s'il te plaît.

Ses yeux n'étaient plus qu'un ombrageux nuage voir. Elle déglutit, la bouche asséchée.

- C'est toi que je désire Farah, rajouta-t-il d'une voix de gorge qui la fit frémir de tout son être ; Je ne prendrais jamais une autre femme que toi. D'ailleurs comment pourrais-je envisager une telle chose alors que je possède une femme aussi belle que toi ?

Farah ne savait plus si elle devait répondre ou garder le silence. Une chaleur se répandait doucement dans son ventre. Ses joues n'étaient plus qu'un brasier. Il avait l'air si sincère et catégorique qu'elle le crut sans mal.

Puis soudain il se leva pour venir se placer à sa hauteur comme au premier jour.

- La confiance ne s'achète pas, elle se gagne, chuchota-t-il d'une voix profonde ; Tu m'as offert la tienne en acceptant ce mariage. C'est à moi de te montrer à présent. Est-ce que tu m'as compris ?

- Oui Saïd, murmura-t-elle en lui souriant.

Il se releva, satisfait mais en proie à une colère initiale et provoquée par elle.

Ce fut qu'à cet instant qu'elle réalisa l'idiotie de ses propos. Quelle idiote songea-t-elle en secouant imperceptiblement de la tête.

- Nous partirons en lune de miel dans ma villa, nous y passerons quatre jours.

- Est-ce que tu seras incombé de travail ?

Il se réinstalla en face d'elle, le regard plus tendre mais ses traits toujours aussi crispés.

- Tu seras ma seule priorité.

Farah retint son souffle, essayant de traduire le mystère qu'elle percevait dans ses yeux.

- Mange s'il te plaît, à chaque repas, j'ai l'impression de te couper l'appétit.

Il n'avait pas tort, songea-t-elle en réprimant un soupir. Chaque fois qu'il ouvrait la bouche Farah avait l'impression d'être sous la coupe d'un hypnotiseur.

Elle dégusta les morceaux d'agneau avec envie et la conversation dévia lentement sur des sujets moins sensibles. À la fin du dîner, c'est rassasiée qu'elle se dirigea vers la salle de bains pour s'offrir un bain parfumé. La mousse recouvrait entièrement son corps et un sourire vint se dessiner sur ses lèvres. Un sourire qui ne passa pas inaperçu aux yeux du cheikh, immobile près de la porte. Farah fit mine de ne pas l'avoir aperçu mais tenta de pivoter de façon à lui montrer seulement son dos. Elle entendit ses pas s'éloigner. Farah exhala un soupir tremblant, puis quitta le bain dans la précipitation. Elle s'empressa de s'habiller et enfila une nuisette en coton qui lui arrivait aux genoux. Une fois prête, Farah se dirigea vers le lit du côté gauche, le regard rivé sur le cheikh qui avait pris place sur le canapé. Il était bien trop grand pour y tenir confortablement. Cette décision qu'il avait prise de lui laisser son propre lit était pour elle un acte de confiance.

La favorite du cheikhOù les histoires vivent. Découvrez maintenant