Chapitre 29

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Deux jours plus tard, Farah savoura sa victoire intérieurement. Saïd avait cédé. Cependant, bien qu'elle se trouvait au cœur d'une nouvelle ville, Farah ne put s'empêcher de constater le contraste entre Elhazar et Londres. Il faisait froid et le ciel anthracite semblait annoncer une averse

Depuis toute petite elle rêvait de voir autre chose que l'étendue de ces dunes chaudes et impénétrables. Saïd avait le pouvoir de lui apporter cette chance mais à mesure que la voiture s'engager dans la grisaille de Londres, elle réalisa que son pays lui manquait.

- Alors ? Est-ce que Londres te plaît ?

Farah se tourna vers Saïd sans masquer la légère grimace qu'elle arborait.

- C'est très beau mais il fait froid, je n'ai pas l'habitude. Je préfère Elhazar.

Très vite elle se retrouva propulsée au creux de son épaule.

Il se mit à frotter son bras énergiquement et malgré l'épais manteau qu'elle portait, Farah avait l'impression que sa peau brûlait sous la chaleur de sa main virile.

Mais très vite son silence l'interpella. Elle releva les yeux et s'aperçut effarée qu'il arborait un fier et discret sourire.

- Je t'interdis de savourer cet aveu ! S'exclama Farah en frappant son épaule.

La profondeur de son regard vert vint heurter le sien.

- Mais qu'est-ce que je pourrais bien savourer ? S'enquit-il en faisant mine de ne pas comprendre.

Elle le foudroya du regard.

- Je viens de te révéler que notre pays me manque et tu sembles en tirer un réel plaisir.

Pour la première fois depuis leur rencontre, le cheikh esquissa un sourire machiavélique qui la fit frissonner.

- Je serais un menteur si je te disais le contraire, murmura-t-il en la caressant du regard.

- Prends garde Saïd, je pourrais apprécier un autre pays.

- Aucune chance ma tendre et douce épouse.

Un feu ardent parcourut son corps. Farah se pinça les lèvres, luttant contre les chaleurs mystérieuses qui couvraient son corps.

La voiture mit fin au délice du moment. Le chauffeur leur indiqua qu'ils étaient arrivés. Saïd détacha son emprise et Farah le regretta presque aussitôt.

- Où sommes-nous ? Demanda-t-elle lorsqu'elle eut quitter la voiture.

- Nous allons séjourner à l'hôtel, expliqua-t-il en lui prenant la main.

Captivée par le décor très historique de l'hôtel, Farah en oubliait presque les raisons qui les amenaient à Londres. Saïd était peut-être un souverain mais il s'offrait la possibilité d'interagir avec des hommes politiques et des chefs d'entreprises pour permettre au pays d'évoluer.

Fière et admirative de l'homme qu'elle découvrait chaque jour un peu plus Farah l'observa du coin de l'oeil. Dans ce long manteau noir vêtu d'un style plus européen, l'homme était à couper le souffle. Difficile pour elle de détourner les yeux, songea-t-elle les joues en feu.

Ils furent guidés jusqu'à leur suite qui au premier abord lui semblait démentielle.

- Retire ton manteau, mets-toi à l'aise pendant que je commande notre petit-déjeuner.

Farah s'exécuta, heureuse de ne pas avoir trop souffert des nausées matinales. C'était une femme chanceuse qui au cours des dernières semaines n'avaient eu aucun signe alarmant qui auraient pu la mettre sur la voie. Hier soir, plus tôt dans la soirée c'est seule qu'elle s'était mise à compter les jours qui la séparaient de leur lune de miel.

La favorite du cheikhOù les histoires vivent. Découvrez maintenant