Chapitre 31

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La pluie avait cessé d'assombrir le paysage de Londres plus tard dans l'après-midi. Et alors que Farah s'engageait dans une boutique proche du centre des registres publics, elle distingua au loin une silhouette qui ne lui était pas méconnue. Bien qu'il était vêtu d'un manteau gris, Farah n'eut aucun mal à reconnaître Haled.

Instinctivement elle se mit à ralentir l'allure, les lèvres pincées. Piégée, elle le rejoignit au milieu de la foule, flanquée de deux gardes du corps. Haled quant à lui, arborait un regard mécontent surmonté d'une douceur presque paternel.

- Haled ! S'exclama Farah en se donnant l'air de rien ; Quelle surprise ! Que faites-vous ici ? Vous faites aussi du shopping ?

Ce dernier leva un sourcil.

- Farah, pas de ça avec moi.

Comme une enfant privé de friandises, elle affaissa ses épaules.

- C'est Saïd qui vous envoie n'est-ce pas ?

- À votre avis ? S'enquit Haled en la prenant par le coude pour l'entraîner avec lui au milieu des passants ; Ne sous-estimez jamais votre mari Farah. Il vous connaît que trop bien pour savoir que vous détestez le shopping.

Pour aller à l'encontre de ses propos, Farah leva son paquet avec un geste plein de honte.

- C'est faux ! S'exclama Farah butée.

Haled dodelina sa tête en guise de réponse.

- Quelle était la véritable nature de vos projets ?

Vaincue, Farah s'arrêta à hauteur du centre des registres publics et le désigna d'un geste de la tête.

- Que pensez-vous trouver ici ?

- Je sais que le centre des registres publics laisse toujours une trace Haled, je m'étais dit que peut-être...

Farah secoua imperceptible de la tête.

- S'il vous plaît Haled.

C'était presque un ton suppliant.

- Allons faire un tour si cela peut vous aider Farah, céda-t-il en la guidant à l'intérieur.

Farah serra ses mains contre son ventre et le suivit sans savoir si c'était une bonne idée. Qu'allait-elle découvrir et surtout...Saïd allait-il lui en vouloir ?

Farah s'arrêta soudain prenant Haled par surprise.

- Farah ? Est-ce que tout va bien ?

- Je ne voulais pas lui mentir vous savez ? Je voulais juste essayer de comprendre mais...

Farah sentit ses lèvres trop asséchées pour continuer.

- Et il le sait, dit-il d'une voix rassurante.

Farah baissa les yeux honteuse et triste.

- Je l'aime, murmura-t-elle d'une voix à peine audible ; Mais j'ai l'impression que mon passé m'empêche d'avancer comme je le voudrais. J'ignore même qui je suis...

- Vous êtes son altesse royale la cheikha d'Elhazar et épouse du souverain...

Haled glissa furtivement son pouce sur sa joue. Farah lui sourit timidement avant de grimacer.

- Ce ne sont que des titres Haled, ça ne définit pas qui nous sommes.

- Vous avez entièrement raison, affirma-t-il ; Mais n'oubliez jamais qui vous êtes maintenant et ce que vous pouvez accomplir à présent.

La favorite du cheikhOù les histoires vivent. Découvrez maintenant